Chapitre 50 : ... les actes prennent leurs places

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- Ne m'abandonne pas toi aussi Lekha ! Promets moi de ne jamais m'abandonner !

- Je te le promet me rassure mon frère avant de déposer un baiser sur ma joue. Prends tout le temps nécessaire avec eux. Je serai là quand tu rentreras à la maison.

Une fois seule, je prends mon courage à deux mains pour trouver les mots à adresser à ma famille. Et c'est dur, immensément dur de le faire, encore plus de les prononcer à voix haute.

Après un petit temps d'hésitation, je me lance enfin.

- Vous me manquez, vous me manquez énormément ... J'essaie de me montrer forte et d'aider au mieux les cité ... mais j'ai parfois l'impression de ne pas toujours faire les bons choix et ... agir d'une façon qui ne me ressemble pas. J'espère ne pas vous décevoir.

Je dois le faire, maintenant ! Je dois leur dire adieu, Père, Mère, Hari et notre bébé. J'ai refusé de faire le deuil, pensant que cela signifirait les "oublier". Inconsciemment, je m'efforçais de les faire survivre en restant tournée vers eux, dans le passé. Il est temps de les laisser partir.

J'ose enfin poser la main sur l'urne de Hari et les deux amulettes accrochées autour de son goulot.

- Dis Hari, tu te rappelles de la cérémonie de notre passage à l'âge adulte ? Nous nous étions échappés de la fête pour être enfin seuls. Te rappelles-tu de la promesse que tu m'as faite ce soir là ? De toujours me rendre heureuse ... sache que ce fut le cas, et jusqu'au bout. Tu ne sais pas à quel point j'ai voulu vous rejoindre, courir jusqu'à votre refuge, ce lieu inconnu qui vous abrite désormais. J'aimerais tellement me perdre à nouveau dans tes bras, m'enivrer de ton odeur, te serrer si fort que tu serais encré en moi. Mais je ne peux pas laisser Lekha et nos grands-parents, je ne peux pas leur infliger cette ultime perte.
Mais sache que bientôt nous serons réunis ... et nous formerons à nouveau une famille.

Étrangement, je me sens soulagée d'avoir pu enfin leur dire au revoir. Je me libérais enfin du lourd fardeau qui pesait sur mes épaules depuis plus d'un an

Je jette un dernier regard sur les urnes puis commence à me diriger vers la sortie du Mausolée, le cœur plus léger.
Je pousse la porte et dévale l'escalier mais me fige sur place lorsqu'une voix m'interpelle.

- Bonsoir, petite sauvageonne ~

Appuyé contre l'un des piliers soutenant l'entrée du bâtiment, Hisoka me dévisage, un sourire en coin en guise de provocation.

- Hi... Hisoka ? Depuis quand es-tu là ?

- Assez longtemps pour mieux te comprendre.

- Tu écoutes aux portes maintenant ? je dédaigne en le toisant d'un air méprisant.

- Ce n'est pas ma faute si en attendant que tu daignes sortir j'ai entendu votre conversation.

- Et je peux savoir pourquoi tu es là ?

- Je m'ennuyais. Illumi a refusé une petite partie de cartes et j'en avais assez de m'entraîner seul. Je me suis dit qu'un petit tour dans la cité me distrairait.

- Viens-en à l'essentiel bon sang ! je le presse, pas d'humeur à converser avec lui.

- J'ai aperçu ton frère qui marchait un peu plus loin devant moi. C'est étrange mais c'est comme si je n'avais pas d'autres choix que de le suivre. Alors c'est ce que j'ai fait. Je me demandais bien ce qui pouvait l'emmener ici, j'ai même failli lâcher l'affaire jusqu'à ce que j'entende ta voix.

J'ai beaucoup de mal à conserver un visage impassible tant je suis troublée d'apprendre que sa présence n'est pas le fruit du hasard. Comme ce fut le cas pour Lekha et moi, quelque chose a poussé Hisoka à venir ici.

Double je(u)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant