Un simple Oracle [EN PAUSE]

Chapitre 45

Henrickson ( pdv )

Comme après chaque longue journée depuis que Hayra est inconsciente je m'en vais lui rendre visite. Je tombe évidemment sur Jade qui nettoie la chambre de sorte à ce qu'il n'y ait pas trop de poussières.

-Oh ! Bonsoir Chevalier !

-Bonsoir... Répond-je d'une voix lasse.

Ça fait déjà deux longues semaines que Hayra est allongée là et que son état ne s'est pas amélioré. Elle perd de plus en plus de couleur et j'ai peur que ses muscles s'atrofient si elle reste ici encore longtemps. Elle va avoir du mal à se mouvoir en restant allongée de la sorte. Je fais venir le plus de médecin possible. Le doc est très bon dans ce qu'il fait mais il a dit avoir besoin d'un point de vue extérieur. Ça fait des années qu'il suit la détérioration de la santé de Hayra. Il a également été témoin de la lente agonie de la mère de celle-ci mais ça n'avait rien avoir avec ce qui lui arrive. C'est beaucoup plus rapide et agressif. Il y a des chances qu'elle se réveille mais elles sont certainement presque infime. On n'est sûr d'absolument rien. Nous sommes tous en terrain inconnu et c'est effrayant.

-Vous avez déjà pris une douche ?

-Non, je faisais juste coucou avant d'y aller.

Elle me sourit tendrement comme à son habitude. Je crois qu'elle m'apprécie un petit peu.

-Et je vais encore vous retrouver plier en deux sur le sol ?

-Certainement. Dis-je en riant doucement.

J'ai du mal à dormir si je ne suis pas ici. C'est stupide mais je préfère être ici. Même quand je m'endors dans ma chambre je finis dans celle de Hayra puisque je fais tous les cauchemars possibles et imaginables. J'ai l'impression que mon cerveau utilise tout ce qu'il a pour m'effrayer et me pousser à venir ici. De toute façon je préfère être ici... Au moins je suis sûre qu'elle n'est pas morte dans la nuit.

-Je vous ai mis des oreillers et une couverture sur le canapé. Utilisez-les pour une fois.

-Je vais... essayer.

-Je ne vous crois pas, mais merci quand même. Allez prendre une bonne douche et vous changer. Vous devez en avoir terriblement besoin.

Je ris doucement. Je me suis entraîné avec les soldats. La Générale a reçu un nombre improbable de demandes. Elle a insisté pour que je regarde mais j'ai fini par tenir une épée. Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant bougé donc en effet j'en ai besoin de cette douche.

Je hoche la tête avant de lui faire un petit signe de main pour pouvoir fuir en direction de ma salle de bain. Je me dirige rapidement jusqu'à ma chambre dans laquelle je me préoccupe de mon hygiène. Une fois propre et habillé, j'essuie le miroir et quelle ne fut pas ma surprise de voir Keïlo planté là derrière moi. J'ai cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine. Je me tourne rapidement mais il ne me regarde pas. Ses yeux sont fixés dans le vide...

Je souffle longuement en me rendant compte qu'il n'est pas vraiment là. Je ne sais pas ce qu'il a fait mais il n'est plus là. Ça m'arrive de voir sa version lobotomisée mais il ne m'entends pas, ne me voit pas et n'interagit pas avec ma personne. Je ne comprends pas... Il est encore là puisque je sens sa présence mais je ne le vois même pas la majorité du temps. Je ne sais pas ce qui lui arrive... Qu'est ce qu'il a fait pour finir dans cet état ? J'ai sa magie, c'est que nos âmes sont toujours rattachées l'une à l'autre. Je matérialise son épée dans ma main.

Je l'ai encore alors où est ce qu'il est lui exactement ? Qu'est ce qui lui arrive ? Je le regarde encore bien deux longues secondes, fait disparaître sa foutu épée et retourne à ce que je faisais. Il disparaîtra quand je sortirai d'ici. Je décide donc de l'ignorer et de me démêler les cheveux. Je le fais bien plus longtemps que prévu avant de les attacher dans une terrible queue de cheval basse, très mal exécutée comme d'habitude. Il se serait déjà moquer de moi... il m'aurait déjà fait plus de milles blagues toute plus stupide les unes que les autres. Il m'aurait... il aurait dit quelque chose, n'importe quoi.