Température : - 15°C
Conditions : Ciel clair, vent modéré.C'est enfin le grand jour. Aujourd'hui, tout commence. Je me tiens là, au milieu de ce désert glacé, face à l'immensité blanche de l'Arctique. Je peux à peine sentir le bout de mes doigts sous mes gants, et la morsure du froid attaque déjà mon visage. Mais ce n'est pas important. Tout ce qui compte, c'est ce moment.
La caméra est posée sur mon trépied, fixée sur moi, et je lance l'enregistrement. Premier jour.
— "Salut à tous, c'est Noah Wilder, en direct du cercle polaire ! C'est le début de mon aventure, et je suis tellement excité de partager ça avec vous. Pour les cinquante prochains jours, je vais vivre seul ici, au milieu de nulle part, et me débrouiller avec ce que j'ai. C'est une sorte de défi ultime pour moi. Certains diront que je suis fou, d'autres diront que je suis un génie. Mais on sait tous que c'est exactement pour ça que vous êtes là, n'est-ce pas ?"
Je fais un clin d'œil à la caméra, un geste que je maîtrise parfaitement. C'est un automatisme à ce stade. Après tout, je fais des vidéos depuis des années maintenant. Chaque mouvement, chaque phrase, est calculé pour attirer l'attention, pour capter l'engagement. Je connais mon public. Je sais ce qu'ils attendent de moi. Un mélange de folie et d'audace.
Je coupe la vidéo et range la caméra. Le silence m'enveloppe aussitôt. C'est tellement différent de ce que j'avais imaginé. Loin des bruits de la ville, des notifications incessantes de mon téléphone, de la pression des abonnés. Ici, il n'y a que moi et l'immensité sauvage, s'étendant à perte de vue. Un silence pur. Un silence total.
Mais je ne suis pas encore prêt pour le silence. Je dois m'occuper, préparer le camp avant que le froid ne devienne insupportable. Je déballe ma tente, mes provisions, mon matériel de survie. Chaque mouvement me rappelle que je suis seul ici. Complètement seul.
Journal de bord - Jour 1
Je viens tout juste de finir d'installer mon camp. La tente est montée, et j'ai réussi à organiser mes affaires pour qu'elles soient facilement accessibles. Pas question de perdre du temps à fouiller dans mon sac quand il fera encore plus froid. Il fait déjà assez froid pour que mes os commencent à protester à chaque mouvement. Ce n'est que le début, pourtant.
Je pense encore à cette vidéo que j'ai postée. Est-ce que je devrais en faire plus ? Montrer un peu plus l'installation, parler de mon plan pour les prochains jours ? Mais bon, on est le premier jour. Ce qui compte pour l'instant, c'est d'être ici. Les abonnés attendront.
L'excitation me tient toujours éveillé. Ce projet, je l'ai mûri pendant des mois. J'avais besoin d'un défi, de quelque chose de grand. Quelque chose qui me démarquerait. 50 jours seul, sans assistance, dans l'un des endroits les plus inhospitaliers de la planète... C'est l'opportunité parfaite. S'ils avaient vu mes parents quand je leur ai dit ce que je comptais faire. Ils étaient persuadés que je devenais fou. Mais non. J'ai besoin de ça.
J'ai besoin de me prouver que je suis capable de survivre ici. Sans likes, sans commentaires, sans validation extérieure. Juste moi, la caméra, et la nature sauvage.
La nuit commence à tomber. Le soleil disparaît derrière l'horizon, laissant place à une obscurité glaciale. La température chute encore. Même sous trois couches de vêtements thermiques, je sens le froid se faufiler jusqu'à mes os.
Installé dans ma tente, j'allume une petite lampe frontale et enroule mon sac de couchage autour de moi. Je n'ai pas encore faim, mais je sais qu'il faut que je mange. Je sors une barre énergétique de mon sac. Un maigre festin pour cette première nuit, mais il faudra s'y habituer.
Je déverrouille mon téléphone et regarde l'écran s'illuminer, brisant la pénombre de la tente. Sans surprise, j'ai déjà des notifications à la pelle. Mes abonnés sont ravis. Ils veulent tout voir, tout savoir. Combien de temps je vais tenir ? Est-ce que je vais craquer avant la fin ? J'ai déjà des paris qui circulent dans les commentaires. Ça me fait sourire. Ils n'ont aucune idée de ce qui m'attend. Et moi non plus, d'ailleurs.
Mais je ne vais pas leur répondre ce soir. Je coupe le téléphone et le glisse au fond de mon sac. Ce moment m'appartient. Pour l'instant, il n'y a que moi et ce désert de glace. C'est étrange. Pendant toutes ces années, j'ai toujours partagé chaque instant de ma vie avec mes abonnés. Chaque succès, chaque échec. Tout devait être vu, tout devait être validé. Mais ici, à cet instant précis, je me rends compte que je suis seul. Vraiment seul.
Une pensée fugace me traverse l'esprit : est-ce que je suis prêt pour ça ? Peut-être que c'était une erreur. Mais je chasse cette idée aussi vite qu'elle est venue. Je l'ai voulu. Je l'ai décidé. Et maintenant que j'y suis, il n'y a plus de retour en arrière. 50 jours.
Je ferme les yeux et m'enroule un peu plus dans mon sac de couchage. Le vent hurle à l'extérieur, faisant claquer les parois de la tente. Le froid s'installe de plus en plus, et malgré la chaleur relative de mon sac de couchage, je frissonne.
50 jours. C'est tout ce qui me sépare de la fin. Tout ce qui me sépare de la personne que je suis supposé devenir.
Journal de bord - Fin du jour 1
Première nuit dans l'Arctique. J'ai survécu au premier jour. C'est étrange, je pensais être plus terrifié, mais en réalité... je me sens étrangement calme. Peut-être que c'est juste l'excitation du début. Ou peut-être que le froid engourdit mes émotions autant que mes doigts.
J'ai toujours été quelqu'un de déterminé, quelqu'un qui cherche à se prouver. Et si c'était ça, le vrai défi ? Pas simplement survivre à l'Arctique, mais survivre à moi-même.
Il est temps de dormir. Demain est un autre jour, et les choses ne feront que devenir plus difficiles à partir de maintenant.
Fin du jour 1.
Comment vivrais tu le défi de Noah Wilder ?
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Un Vlog Glacial
AdventureJe m'appelle Noah Wilder, influenceur extrême et j'ai décidé de passer près de 50 jours sur l'Arctique pour épater mes abonnés. N'hésite pas à follow ! « Livre d'entraînement »