| 𝟗- 𝐬𝐞𝐮𝐥𝐞 |

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Avec un homme,

Ma mère avait amenée un homme chez nous. La peur m'envahit immédiatement. Je ne connaissais pas cet homme, mais les fréquentation de ma mère ne peuvent être que mauvaises, et ils étaient entrain de s'injecter de l'héro. J'ai peur des hommes sous l'effet de la drogue, j'ai peur des hommes tout court. Portant j'en aurai besoin d'un, pour me protéger, me dominer et m'enseigner du savoir que je n'ai pas, un homme plus âgé que moi. Mais ce n'est pas de ce genre d'homme que je veux, pas des drogués, pas des gens comme mon père.

Ares est peut être comme mon père, après tout ils étaient amis, mais mon cœur lui dit de lui faire confiance, après tout il m'a sauvé et me protège et a été la pour moi ces dernières semaines, même si je ne me suis pas encore confié à lui.

Ma mère et l'inconnu me remarquent enfin

- casse toi laisse moi la baraque

- je suis chez moi maman et je vais pas dormir dehors il neige

- laisse nous la maison à moi et Mikael on en a besoins, à moins que tu veuilles que je le laisse faire comme Ludovic et les autres ?

Mon cœur se brisa, et c'est un euphémisme. Nous n'avions jamais évoquée ce sujet avec ma mère, mais je savais qu'elle savait. Et la, la première fois qu'elle soulève ce sujet c'est pour me menacer.

- t'as 18 ans alors si je veux que tu te casses tu te casses. Me dit elle alors que son copain se leva pour s'approcher de moi et me mettre la pression.

Je quitta alors mon appartement.

Sans savoir ou aller, j'avais 18 ans, pas un sous en poche, juste mon sac d'école avec mes cours, pas une famille, rien. Et dire que la seule raison pour laquelle je n'avais jamais dénoncé ma mère était pour ne pas me retrouver dans cette situation, elle m'y avait finalement mise par elle même.

Nous étions vendredi soir, il faisait déjà sombre et il neigeait encore. Je n'allais pas passé la nuit dehors, surtout dans la capital c'était dangereux. Alors je fit l'impensable, me rappelant que j'avais son numéro de téléphone et qu'il m'avait dit de l'appeler si j'étais mal.

Je composa son numéro en espérant qu'il réponde.

- oui allo ? Me décrocha une voix grave et rauque

- Ares, c'est Jemma, viens me chercher je t'en supplie...

- tu es où ? Qu'est ce qui se passe ? Tu vas bien ? Me demanda t'il paniqué

- oui oui je vais bien, je t'envoie mon adresse.

Je raccrocha et lui envoya mon adresse. Je savais que c'était dangereux de faire ça. Dangereux car je ne sais pas jusqu'où pourrai aller mes pulsions et mes sentiments envers cet homme, dangereux car je ne sais pas quels véritables liens il a avec mon père, dangereux car je ne connais rien de lui au final, et je serai seule avec lui.

Il arriva rapidement au volant de sa voiture Volkswagen grise.

- monte mon ange, tu vas bien ? Qu'est ce qui s'est passé ?

- ma mère ma mise à la rue...

- attend quoi ? Pour toujours ?

- jen sais rien... pour les prochains jours du moins et je n'ai nul part ou aller...

- ne me prend pas pour un homme qui veut te soulever ok ? Mais viens chez moi si tu veux et si ça ne te gêne pas

- merci c'est très gentil de ta part j'espère que je ne dérange pas...

- non non aucunement, je vis seul y'a aucun soucis ça me fera de la compagnie. Reste autant que tu veux. Et concernant ta mère encore une fois si tu veux m'en parler je serai une oreille attentive

Le chemin jusqu'à chez lui se dit rapidement, 15 minutes environs où nous n'échangions pas un mot. J'étais en plein dilemme sur ce que j'allais lui dire, lui demander etc. Je ne voulais plus rester dans cette situation sans savoir, sans savoir sa véritable relation avec mon père, et lui je lui devais des explications concernant ma mère.

Je passai la porte de son appartement 3 pièces et observa celui ci, la décoration était simple et minimaliste et l'appartement très propre et bien entretenu. Une chose me frappa, aucune photo de famille, pas une seule. Aucune photo tout court en fait, à part une d'une fille d'environs mon âge en fauteuil roulant et avec un appareil nasal respiratoire, je n'osai pas lui demander qui elle était. Étant un 3 pièces, il n'y avait qu'un lit et pas de salon. J'allais donc sûrement dormir avec lui. Dormir avec un homme m'effrayait au plus au point, mais je pense que le fait que ce soit lui adoucissait cette saveur.

- tu as besoin de quelque chose ?

- je veux bien prendre une douche, s'il te plaît

- oui aucun soucis, la salle de bain et la je t'apporte des serviettes

- tu peux me prêter des vêtements aussi ? Je suis parti à la va vite je n'ai que mon uniforme sur moi et mes cours dans mon sac à dos

- oui je vais te trouver quelque chose ne t'en fais pas

Il m'apporta des serviettes et un jogging gris avec un long t-shirt blanc et je me dirigeais vers la douche, enfin.

Je n'avais pas prit de douches depuis mes flash back d'aujourd'hui dans le cours de Mr Handerson, au fur et à mesure que je me frotter jusqu'à en avoir la peau rouge leurs mains disparaissaient de mon corps comme par magie.

Je pris une douche d'au moins 45 minutes le temps de me laver de mes impuretés, impuretés dont j'aurai toujours la sensation qu'elles sont là.

Je sorti de la douche et attacha mais cheveux châtain en chignon à l'aide de l'élastique autour de mon poignet. C'est Ares qui m'a conseillé de toujours garder un élastique sur moi. Au cas où l'envie me prend de me refaire du mal, je tire l'élastique au niveau de mon poignet et le relâche contre celui ci. Cela fait légèrement mal, comme un coup de fouet donc cela me soulage, sans pour autant me couper la peau. Je met le jogging gris qu'il m'a passé, il est 2 fois trop grand pour moi alors je dois nouer les 2 ficelles de celui ci. Je remarque que le t-shirt blanc qu'il m'a passé est transparent et laisse un peu tout paraître, mais il m'accueille déjà chez lui que je n'ose pas lui dire quoique ce soit.

Je sors de la salle de bain vêtu de cette manière et Ares pose son regard sur moi, pas un regard pervers mais un regard de compassion, sûrement du à ce qu'il s'est passé avec ma mère.

- Jemma donne moi des réponses je t'en prit j'ai besoin de savoir ce qu'il se passe chez toi j'ai peur pour toi...

J'ai peur, peur de lui dire et qu'il arrive quelque chose à me mère. Même si je ne l'apprécie pas, je ne veux pas la voir en prison, ça me détruirai encore plus. J'ai besoin d'elle, elle est la seule chose qu'il me reste, la seule personne que j'ai.

- moi aussi j'ai besoin de réponses Ares, dis moi quelles étaient tes relations avec mon père. Ma voix est hésitante lorsque je prononce ces mots, j'ai peur, peur d'apprendre quelques choses qui me décevra de sa part et qui le fera tomber du piédestal sur lequel je l'ai placé, depuis le jour où j'ai appris qu'il m'avait sauvé, depuis qu'il observe mes bras chaque jour pour que j'arrête, depuis qu'il s'inquiète pour moi, depuis que j'ai découvert qu'on avait le même engouement pour la littérature et que je peux enfin parler avec quelqu'un à propos d'un livre durant des heures.

- d'accord, faisons un jeu alors, tu réponds à une de mes questions je réponds à l'une des tiennes.

Teacher's pet Où les histoires vivent. Découvrez maintenant