06.

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Iris

En rentrant chez moi, je me dirige vers la cuisine pour me rafraîchir. Mon père Stefano est assis à l'îlot et lève la tête en m'entendant entrer.

- Déjà de retour ? demande-t-il, surpris.

- Oui, malheureusement, murmure-je, le moral bas.

Il fronce les sourcils, visiblement inquiet.

- Tout s'est bien passé ? insiste-t-il.

- Très bien, jusqu'à ce que son téléphone sonne et qu'il a dû partir, dis-je, la gorge serrée.

Je soupire, fatiguée. Encore, ce mot résonne dans ma tête.

- Tu sais que tu peux tout me dire, je suis toujours là pour toi, dit-il doucement.

- Je sais, papa.

Il se lève et s'approche de moi. Je lui ressemble beaucoup, à part la taille. Je tiens plus de papa Ivan à ce niveau. Stefano me prend dans ses bras, me réconfortant instantanément.

- Où sont les autres ? demandé-je pour changer de sujet.

- Ils dorment déjà, répond-il.

Je hoche la tête. Après un instant de silence, je décide de lui parler de Marcus. Je lui explique brièvement la soirée, et surtout comment Marcus est parti précipitamment.

- Papa, je ne comprends pas pourquoi il ne me parle pas. Ça me stresse, et je n'ose même pas lui demander pourquoi...

Il me regarde avec compréhension et tendresse.

- Iris, il a sûrement ses raisons. La vie nous impose parfois des décisions difficiles, mais tu devrais vraiment lui parler. La communication est essentielle dans une relation, tu le sais.

Je soupire, sachant qu'il a raison.

- Oui, tu as raison... mais c'est plus facile à dire qu'à faire.

- Je comprends, ma chérie. Mais n'oublie pas que je suis toujours là pour t'écouter, peu importe ce qui se passe.

- Merci, papa, soufflé-je, un peu plus légère.

Il m'embrasse sur le front avant que je ne monte me coucher. Ses mots me rassurent, même si mes pensées continuent de tourbillonner. Je réfléchis trop.

---

Les jours passent, et toujours aucun signe de Marcus. Ni messages, ni appels. Chaque vibration de mon téléphone me fait sursauter, mais ce n'est jamais lui. Juste du silence, lourd et pesant, qui me laisse me débattre seule dans mes pensées. Après l'incident, je n'arrête pas de me demander pourquoi il ne me parle plus. Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Chaque journée de travail devient un fardeau, la fatigue s'accumulant, et la seule chose qui hante mes pensées, c'est cette absence.

Puis, enfin, le téléphone sonne. Son nom s'affiche sur l'écran, et pendant une seconde, j'hésite. Mais je décroche, presque par automatisme.

- Iris, commence-t-il, sa voix traînante, presque désolée, désolé de ne pas t'avoir donné de nouvelles. C'est ma famille... il y a eu des complications... tu sais comment c'est...

Je ferme les yeux, me laissant bercer par ses excuses. C'est toujours la même chose, toujours une excuse. Sa famille, ses affaires... mais au fond de moi, une part se brise un peu plus chaque fois qu'il m'éloigne avec des mots vides.

- Je suis désolé, hermosa, je veux me rattraper. Mes parents veulent que tu viennes dîner avec nous. Ce serait bien, demain soir, tu ne crois pas ?

L'invitation plane dans l'air. Et comme toujours, je me surprends à le croire. Je ne devrais pas, mais... Je soupire doucement, me mordant la lèvre, partagée entre l'envie de tout lâcher et celle de le retrouver.

- D'accord, je murmure finalement.

- Merci. À demain amore, ajoute-t-il avant de raccrocher.

Je reste plantée là, le téléphone encore à l'oreille, me demandant ce que je viens de faire. Mes pensées s'entrechoquent. Je n'arrive plus à savoir si c'est moi qui suis trop naïve, ou si Marcus cache bien plus qu'il ne le laisse paraître. Ce dîner... est-ce une vraie tentative pour se racheter, ou juste une façon de me maintenir dans son cercle, de m'empêcher de poser des questions ?


***


Le lendemain semble arriver bien plus vite que je ne le pensais, mais en attendant, Lys n'est toujours pas rentré. Il m'avait dit qu'il devait aider un ami à régler quelque chose, mais maintenant, c'est l'après-midi et il est toujours introuvable. L'inquiétude commence à me ronger, une boule se forme dans mon ventre.

Quand il rentre enfin, il fait presque jour. Ses boucles dorées sont aplaties, ternes, comme s'il avait traversé l'enfer. Ses yeux verts, d'habitude pleins de vie, sont sombres, vidés de toute lumière. Quelque chose s'est brisé en lui.

- Lys ? demandé-je en me levant.

Mais avant que je ne puisse ajouter quoi que ce soit, il éclate en sanglots. Des larmes silencieuses, mais dévastatrices. Je n'ai jamais vu Lys comme ça. Jamais. Je le prends dans mes bras, sentant son corps trembler contre le mien, mais il ne dit rien. Pas un mot. Ses pleurs sont la seule réponse, remplissant la chambre d'une douleur sourde.

Je passe toute la journée à ses côtés, incapable de le quitter des yeux. Il a besoin de moi, de ma présence, de quelqu'un pour partager cette peine qu'il semble porter seul. Il n'a pas prononcé un mot depuis qu'il est revenu. Qu'est-ce qui a bien pu se passer pour le réduire à cet état ? Un sentiment de peur m'envahit, et une part de moi meurt d'envie de poser des questions, de savoir ce qui le ronge. Mais je sens que ce n'est pas le moment. Il a besoin de silence, de réconfort. Pas d'interrogations.

Nous passons l'après-midi dans sa chambre, entrecoupés par quelques soupirs et ses pleurs étouffés. Il s'endort finalement, épuisé, et je reste à ses côtés, mes pensées tourbillonnant autour de Marcus et de ce qui m'attend demain soir. Chaque minute passée avec Lys me rend encore plus confuse. Je veux être là pour lui, et pourtant, cette situation me consume aussi.

Le soleil commence à se coucher, projetant une lumière tamisée dans la pièce. Je caresse doucement ses cheveux, espérant qu'il retrouve ce sourire lumineux qui me manque déjà terriblement.

Mais moi... je ne sais plus quoi faire.

HADÈS POSSESSION [ Dark Romance ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant