Le debut de la fin.

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Quand la porte s'ouvrit, mon cœur s'emballa malgré moi. Huit mois sans se voir, et pourtant, quand Raph entra chez ma tante, c'était comme si rien n'avait changé. Sans un mot, il s'avança vers moi et me prit dans ses bras, déposant un baiser sur mes lèvres, un geste aussi naturel que si on s'était vus la veille.

Je restai figée, un peu surprise par sa spontanéité, mais pas désagréablement. C'était étrange, après tout ce temps, de sentir encore cette connexion entre nous.

— Salut, Lise, murmura-t-il contre mes lèvres, un sourire en coin.

— Salut, Raph, répondis-je doucement.

Il s'assit sur le canapé, détendu, comme si de rien n'était. Tout était si... normal.

Moi, je ne me préoccupais pas vraiment de notre différence d'âge. Cinq ans, c'était quoi, après tout ? Pour moi, c'était un détail. C'est lui qui avait toujours eu un problème avec ça. Lui qui s'était éloigné, prétextant que j'étais trop jeune, que ça poserait problème. Mais dans le fond, je savais qu'il ressentait quelque chose, tout comme moi.

Je m'assis à côté de lui, et il tourna légèrement la tête vers moi, son regard toujours aussi intense. On parla un peu de tout et de rien, des mois passés sans nouvelles, de ce qu'on avait fait chacun de notre côté. Rien de trop sérieux, juste des banalités pour combler le silence.

Mais il y avait quelque chose dans l'air, une tension palpable entre nous. Comme si on savait tous les deux où ça allait finir, sans vouloir l'admettre.

Après quelques minutes, Raph sortit un pot de tabac et des feuilles. Il commença à rouler un joint, ses doigts agiles manipulant le papier avec aisance. Je l'observai, silencieuse, tandis qu'il s'appliquait à former le cône parfait. Il ne me regardait pas, mais je pouvais sentir qu'il savait très bien que je le regardais. Puis, d'un geste lent, presque calculé, il passa sa langue sur la feuille, la léchant pour la refermer, ses yeux glissant vers moi au même moment.

— Toujours aussi curieuse, Lise ? dit-il avec un sourire en coin.

Je haussai les épaules, un peu amusée. Il savait exactement ce qu'il faisait. Chaque mouvement était une façon de me tester, de voir jusqu'où il pouvait aller.

— T'es toujours aussi doué pour rouler, apparemment, répondis-je, un brin sarcastique.

Il sourit, alluma son joint et tira une longue bouffée avant de me le tendre. Je secouai la tête, je ne fumais pas vraiment. Mais ça, il le savait déjà. Il haussa les épaules et continua à fumer tranquillement, en silence. L'ambiance était lourde, mais pas désagréable. Il y avait cette tension, ce jeu silencieux entre nous, et je savais que ça n'allait pas s'arrêter là.

Après un moment, il posa le joint dans le cendrier qui était sur le bord de la table et se tourna complètement vers moi, un air sérieux sur le visage.

— Tu sais, Lise, j'ai beaucoup réfléchi à nous, à cette histoire... à toi.

Je restai silencieuse, attendant qu'il continue. J'avais déjà entendu ça. Il s'était déjà éloigné en disant qu'il ne pouvait pas. Mais ce soir, je sentais que quelque chose était différent.

— L'âge, tout ça... je m'en fous maintenant, finit-il par dire, les yeux rivés sur moi. Je crois que je me prenais trop la tête avec ça.

Un frisson me parcourut l'échine. C'était exactement ce que j'avais voulu entendre depuis des mois. Mais maintenant qu'il le disait, je ne savais plus quoi penser. Parce que je savais que ce qu'il voulait, ce n'était pas simplement être avec moi. Il voulait autre chose, quelque chose de plus physique. Je le savais depuis le début. Et j'étais d'accord avec ça.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 22 ⏰

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