Chapitre 10 : Évasion

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  Quelqu'un sonne à la porte, Paul se lève d'un bond pour aller ouvrir. Son grand-père le suit.
Paul : C'est maman !
  Elle ne répond pas tout de suite, mais elle est extrêmement heureuse de savoir qu'elle sera toujours soutenue par sa famille. Alice prend Paul dans ses bras et le serre contre elle, puis son père arrive et elle dépose son fils.
Jacques Nevers : Alors, comment tu vas ?
Alice : Je n'ai pas trop envie de parler... On verra ça ce soir.
  Son fils la prend par la main et l'entraîne dans le salon.
Paul : Tu manges avec nous, maman ?
Alice : Non mon chéri, je n'ai pas faim. Mais c'est gentil de me le proposer.
  Son père la regarde longtemps et quand elle s'en aperçoit, il détourne la tête.
Jacques Nevers : Tu devrais manger ! Lemonnier m'a appelé, ils se font passer de ces messages autour de toi... Tout ça parce que tu ne dis rien à personne ! Tiens, mange au moins ça.
  Alice est surprise que son père soit au courant de ce qu'il se passe à Paris tout en étant à Dijon.
  Jacques lui tend une barquette de salade déjà assaisonnée, elle la prend et accepte la fourchette que lui tend son fils.

  Après ce petit repas, Paul se prépare et se rend dans la pièce de vie.
Alice : Où est-ce que tu vas comme ça Paul ?
  Il ne répond pas et attend la réponse de son papi.
Jacques Nevers : Oh, il a une amie qu'il voudrait voir aujourd'hui, je lui ai permis parce qu'avec moi c'est différent, on sort un peu, mais j'ai du mal à me mettre à son niveau. J'ai perdu cet équilibre il y a quelques années... Il a le droit de profiter de son enfance après tout.
  Alice acquiesce et embrasse son Paulo sur la joue avant qu'il ne prenne son grand-père par la main pour qu'il l'emmène. Sa fille remarque la fatigue installée sur le visage de son père et lui propose d'emmener Paul.
Jacques Nevers : Si tu en as la force, je veux bien... Je vais me reposer un peu moi.

  Alice et Paul sortent. Dans la voiture, son fils lui parle de cette fameuse Charlotte, qu'il aime beaucoup mais à qui il n'ose pas parler.
Elle est touchée, son enfant grandit à vive allure, elle-même n'arrive pas à suivre.
Paul : Parce qu'elle est jolie et en plus elle est trop gentille ! Quand je suis tombé à l'école quand on était petits, elle m'a emmené à l'infirmerie.
Alice : C'est vrai que c'est gentil ! Et tu voudrais qu'on l'invite à la maison une fois ?
Paul : Oh oui ! En plus sa maman me l'a proposé, mais je lui ai dit que je pouvais pas te demander puisque tu étais loin, et elle m'a dit "pourquoi ?" et je lui ai dit "parce que son ami il s'est fait un gros bobo et qu'il est parti loooiiinn dans le ciel", et que tu voulais le rattraper mais il allait trop vite.
  Alice est très touchée par cette métaphore à propos de Noah. Puis elle se souvient qu'elle doit lui parler de ses propres parents, mais se dit qu'il est encore trop tôt. Et pour elle, et pour son fils.

  Son téléphone sonne, elle salue la mère de Charlotte et rentre dans la voiture.
[Conversation téléphonique]
Alice : Oui ?
Jacques Nevers : Tu as déposé Paul, c'est bon ?
Alice : Oui, j'arrive bientôt, pourquoi ? Tu as besoin de quelque chose ?
Jacques Nevers : Non... Heu oui, j'aurais besoin que tu passes à la pharmacie. Je t'envoie un message avec une liste de médicaments...
Alice : D'accord, à tout à l'heure.
[FIN]

  Il raccroche et revient discrètement dans le salon.
Jacques Nevers : Je vous ai dit de sortir !
Romance : Je cherche Alice ! Elle est ici ?
Jacques Nevers : Non, elle est chez...chez Marquand !
  Romance est désemparé, il recule et tape dans un meuble tant sa douleur est forte. La violence l'a toujours horripilé, mais l'amour est si fort qu'il ne peut l'exprimer autrement. Le père d'Alice est terrorisé, il a peur que cet homme ne lui veuille du mal, ne le connaissant pas du tout. Il a prévu le coup : il a tenu Alice éloignée de la maison pour un temps, il attend le départ du visiteur.
Quand Romance sort, Jacques est soulagé. Alice revient une demi-heure plus tard.
Alice : Excuse-moi j'ai pris du temps, la pharmacie était fermée et celle...
  Elle trouve son père sur le canapé, suffoquant.
Alice : Papa ?!
  Alice s'approche de lui et lui demande ce qui l'a mis dans cet état. Son père n'est pas capable de parler : elle lui sert un verre d'eau et lui apporte un gant humide. D'une main délicate, elle tamponne son front avec le gant frais, son père se sent mieux. Après avoir bu deux verres d'eau, son état s'améliore.
Jacques Nevers : Romance... Il est passé tout à l'heure ! C'est qui cet homme Alice ? Tu ne m'en as jamais parlé ! Ce n'est pas le moment de me faire des frayeurs avec des hommes qui débarquent chez moi comme ça...
Alice : Romance ?
Jacques Nevers : Oui ! Il te cherchait ! Je voulais te parler mais d'abord j'ai besoin que tu te sortes de cette histoire.
  Alice prend son téléphone et dans la foulée, compose son numéro.
Elle s'éloigne un peu.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant