08. Oui, je le suis

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07:21 - Battersea, Londres

Ces derniers temps, mon corps s'est tellement habitué que je me réveille systématiquement quelques minutes avant que mon réveil ne sonne.

La lumière traversait de moins en moins les rideaux, les journées se raccourcicant à cause de la saison.

Je me suis réveillait dans un silence lourd, le cœur encore alourdi par la conversation d'hier soir avec Aaron, mes yeux étant légèrement gonflés à cause de mes larmes.

Blue, m'avait entendu et s'était blotti contre moi, comme s'il ressentait ma tristesse. Je l'ai caressé doucement, trouvant un peu de réconfort dans sa présence apaisante.

Les souvenirs de notre échange me revenaient en mémoire, chaque mot résonnant dans mon esprit.

J'avais espéré que notre discussion apporterait une forme de clarté, mais je ne pouvais m'empêcher de me sentir perdue.

Je me levais avec difficulté, sachant que cette journée ne serait pas facile puis en me dirigeant vers la cuisine, je préparais une tasse de café.

Je pensais à Aaron, à ses yeux chargés de colère et de douleur, et à la façon dont chaque regard échangé avait fait remonter à la surface des sentiments que j'avais tenté d'enterrer.

Je vérifiais rapidement mon téléphone mais à part son dernier message d'hier soir, il n'y avait rien. Je ne pouvais m'empêcher de ressentir un mélange de tristesse et de nostalgie.

Aurais-je du répondre « merci » ?

Après avoir pris une douche revigorante, je me préparais lentement, essayant de me concentrer sur ma routine.

Chaque geste, chaque mouvement, semblait empreint d'une mélancolie persistante. Je me regardais dans le miroir, tentant de cacher la fatigue qui marquait mon visage.

En route pour le travail, je regardais défiler les paysages familiers à travers la fenêtre. Mon esprit s'égara rapidement vers la soirée de la veille.

Lucas, m'avait envoyé un message dans la soirée pour savoir si j'étais bien rentrée. Je lui répondis rapidement, prétextant m'être endormie directement, mais la vérité était que je luttais avec des pensées tourmentées.

08:22 - Bio-Cure Pharma, Chelsea, Londres

En arrivant au bureau, je saluais tous mes collègues qui semblaient heureux de la soirée de la veille. J'entendais quelques discussions mais n'y prêtait pas plus attention.

Je me suis directement mis au travail en commençant à traiter les différents dossiers qu'il me restait et qui me prendrait probablement ma semaine entière.

Je regardais mon calendrier et réalisait que mon anniversaire était dans deux semaines, le 29 octobre.

Je faisais souvent un gâteau avec mes parents pour mon anniversaire, et certaines années, on sortait avec Nara. Mais pendant les trois années où j'étais avec Idris, c'était toujours la pire journée de l'année.

C'était comme s'il tenait à marquer cette date en me faisant vivre les pires moments, pour que je ne les oublie jamais.

Les jours qui suivirent défilèrent dans un flou, le travail prenant le pas sur mes pensées. Chaque réunion et chaque tâche semblaient se succéder sans fin, comme si le temps s'étirait indéfiniment.

Dans les couloirs, je me perdais dans les discussions professionnelles, essayant de me concentrer sur mes objectifs.

Mes collègues, absorbés par leurs propres préoccupations, ne remarquaient pas mon absence d'entrain. Je m'efforçais de garder un visage impassible, mais l'absence de motivation me pesait.

OAKLEY - le dossierOù les histoires vivent. Découvrez maintenant