Londres 1820,
Haydée est une jeune femme de 23 ans.
Elle travaille pour l'une des familles les plus aisées de la ville et surtout l'une des plus gentilles, le vicomte et la vicomtesse de Seymour.
La saison des mondanités est prête à débuter et une...
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Je souffle en regardant Edmund refermer la porte d'entrée et me sourire.
«Le plus dur est fait, maintenant allez-vous amuser votre Grâce »
«Merci Edmund »
Je prends la direction de la salle de bal après avoir passé au moins deux heures à saluer tous mes invités.
Je prends la première flûte de champagne que je croise pour oublier toutes les questions auxquels j'ai dû répondre.
Le Duc est toujours en Inde ? Vous savez quand il va revenir ? Ça fait combien de temps maintenant ? Bientôt 2 ans non ? Et vous avez des nouvelles de lui ?
Je bois une gorgée et je navigue entre les invités pour me rapprocher de la piste de danse qui est déjà bien remplie.
Parfait.
Je regarde Virginia et Charles danser ensemble et c'est toujours un bonheur de les voir aussi amoureux.
«Ça fait rêver ».
«Oui, ils ont toujours été comme ça » dis-je à Eliane.
«Leurs fille n'est pas là ? »
«Louise ? Non, elle déteste les bals, je ne vous raconte pas comment ses parents ont du la pousser un minimum pour la faire sortir de sa chambre »
«Elle ressemble à son père alors » plaisante Eliane «Et puis, elle a un beau petit garçon à s'occuper »
Je lui souris et lorsque la musique se termine, je m'éclipse vers les musiciens.
«Tout ce passe bien ? Vous avez besoin de quelque chose ? »
«Non tout va bien madame et laissez-moi vous dire que votre fête est un véritable succès »
«Je vous remercie, si jamais vous avez faim ou soif, vous pouvez vous servir »
«C'est gentil merci»
Je décide de retrouver Jane et Sarah qui sont en compagnie de leur époux.
«Ta salle est magnifique » me dit Sarah.
«J'ai eu des aides précieuses »
«Laissez-moi vous dire Haydée que les desserts sont succulents » me dit Philipp les doigts remplis de crème fouetté.
«Est-ce que tu as des nouvelles de Will ? » me demande Alexander.
«Oui, il va bien et il ne sait toujours pas quand est-ce qu'il doit rentrer »
Le regard de Jane se pose sur moi sachant qu'elle sait que je mens, mais je n'ai pas envie qu'on me pose plus de question au sujet de Will.
«Il reviendra bientôt et en sécurité. Will est un excellent marin à qui je dois la vie d'ailleurs »
«Ah oui ? » demande Sarah.
«Je vous laisse » dis-je en n'ayant aucune envie d'écouter cette histoire qui a failli lui faire perdre la vie.
Une main saisit la mienne et me force presque à venir sur la piste de danse.
Le sourire de mon cousin est contagieux et je secoue la tête.
«Tu aurais pu me demander au lieu de me forcer comme une bête ».
«Et il y a une chance sur 2 que tu me dises que tu ne souhaites pas danser »
Je rigole sachant qu'il a totalement raison et pour une fois, je décide de m'amuser et l'occasion est parfaite puisqu'il s'agit d'un quadrille.
À chaque fois que je me retrouve à danser avec Joaquim, je rigole à cause de ses blagues douteuses aux sujets de quelques invités.
Je remercie le Lord avec qui j'ai fini la danse et je décide d'aller me rafraîchir.
Je saisis cette fois-ci un verre de limonade pendant que mes oreilles entendent la discussion des dames qui sont dos à moi.
«C'est un sacré ragot ça Elizabeth, comment en es-tu certaine ? »
«Notre cuisinier est un ami d'un marin anglais qui est passé par l'Inde et forcément il a retrouvé des patriotes dont le Duc de Cambridge »
«Et c'est là qu'il a appris que le très cher Duc passait du bon temps ? »
«Voilà, c'est ça avec une princesse indienne. C'est pour ça que son voyage dur aussi longtemps parce qu'entre nous pour un voyage de commerce, il serait déjà rentré depuis longtemps»
«En même temps, il ne faut pas oublier qu'il a épousé une cuisinière » rigolent-elles.
Je me racle la gorge et les trois femmes se retournent vers moi avec un drôle d'air.
«Je vais vous demander de rejoindre vos époux et de quitter ma fête ainsi que mon château. Si d'ici 10 minutes, vous n'êtes pas partis, je serais dans l'obligation de vous faire sortir par la force. Bonne soirée à vous et bon retour sur Londres »
Je les regarde partir, l'air désolé et rejoindre leur mari à qui elles doivent expliquer la situation.
Rien à faire, si je passe pour une mauvaise hôte.
Elles n'ont ni à m'insulter ni à rapporter ce genre de ragots sous mon toit.
Je soupire et je vois au loin Jane assit sur une chaise aux côtés de son époux qui a la main posée sur son ventre, l'air heureux.
Je repère Sarah et Philip entrain de danser ensemble tout comme le vicomte et la vicomtesse de Seymour.
Eliane est en pleine discussion avec Joaquim et Eleonora ainsi qu'un charmant homme qui sourit à ma belle-mère.
Je repose mon verre sur la table et je quitte la réception un instant pour me rendre dans la bibliothèque au calme.
Une fois les portes fermés derrière moi, je me pose contre elles et je repense à leur conversation.
Une part de moi refuse catégoriquement d'y croire, parce que c'est juste impossible.
Mais une infime petite partie me dit que ça expliquerai ses absences de lettres et la durée de son voyage.
Parce qu'elles ont raison, un voyage pour des termes commercial, n'est pas censé durer aussi longtemps.
Ma main se pose sur mon collier en ne voulant pas croire à cette théorie, c'est impossible.
Je fixe le feu de cheminée qui crépite dans la pièce et je décide au bout d'un certain temps qu'il est l'heure pour moi de rejoindre la fête, même si mon cœur ne l'est plus.
Je regagne la salle de bal et je rejoins les filles qui étaient en train de parler de maternité.
Je les écoutes sans les écouter et si Will ne revient pas ici très bientôt, c'est moi qui vais partir en Inde le rejoindre.
