L'héritage du vide

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Nous étions toujours assis sur ce banc, côte à côte. Le silence qui nous entourait n'avait rien de pesant ni d'embarrassant. C'était un silence apaisant, de ceux qui te laissent l'espace nécessaire pour penser, pour ressentir, sans avoir à combler le vide par des mots inutiles. Lui, il fixait un point loin devant, perdu dans ses propres pensées, et moi, j'étais plongée dans les miennes.

Pour être honnête, cette paix que je ressentais à ce moment-là était nouvelle pour moi. Je n'avais pas l'habitude de me sentir ainsi, presque détendue, comme si, pour une fois, je pouvais enfin baisser la garde. Milan avait réussi, en une soirée seulement, à m'apporter quelque chose que je n'avais jamais réellement connu jusque-là.

Bien sûr, il y avait Nadia, Rahyana, ou même Aymen, avec qui je pouvais échanger, me confier de temps en temps. Mais avec Milan, c'était différent, profondément différent. Ce que je ressentais en sa présence ne ressemblait à rien de ce que j'avais vécu avant. C'était à la fois étrange et familier, un sentiment d'inconnu, mais accompagné d'une impression de déjà-vu, comme si cette sensation de sécurité avait toujours été là, tapie dans l'ombre, prête à émerger.

C'est difficile à décrire, mais si je devais mettre des mots dessus... Milan, c'était un peu comme ce moment où tu viens de faire le ménage dans toute ta maison, que tout est propre, rangé, en ordre.

Tu t'assois enfin sur ton lit, et là, tu ressens cette sérénité, ce confort simple mais profond, ce sentiment que tout est à sa place. Voilà ce qu'il représentait pour moi. Il incarnait ce lieu sûr, ce refuge que je n'avais jamais vraiment trouvé auparavant.

Pourtant, au début, ça n'avait rien d'évident entre nous. Je me souvenais encore de la manière dont il m'avait abordée la première fois, avec une assurance presque arrogante. Ça m'avait déstabilisée, même agacée. J'avais eu du mal à m'ouvrir, à lui faire confiance. Mais avec le temps, j'avais fini par réaliser que je ne voulais plus rester sur mes gardes, à tout analyser, à anticiper constamment le pire. Il avait prouvé, de manière si désintéressée, qu'il était là pour moi. Il aurait pu ne rien faire, me laisser sombrer dans mes propres ténèbres, mais il m'en avait empêchée. Et pour cela, je lui étais infiniment reconnaissante.

Alors oui, peut-être que je me trompais, peut-être que j'agissais naïvement. Mais il y a des moments dans la vie où, quand tout s'effondre autour de toi, et qu'une main se tend pour t'aider à te relever, tu dois savoir lâcher prise et accepter cette aide. Ce n'est pas quelque chose à prendre à la légère, surtout quand tu es à fleur de peau, vulnérable. Milan avait fait ce que personne d'autre n'avait réussi à faire pour moi, et à cet instant, je me disais que lui accorder ma confiance était la moindre des choses.

Nous étions toujours plongés dans ce silence, mais ce n'était pas un silence gênant. C'était ce genre de pause entre deux personnes où l'on sait qu'on n'a pas besoin de combler le vide. Pourtant, même dans ce calme, je continuais à me poser des questions sur lui. Milan restait un mystère. Il ne parlait jamais vraiment de lui, et même son âge, il ne me l'avait jamais dit. Je savais bien qu'il n'était pas du genre à tout révéler, à se confier facilement, mais ça m'intriguait. Il m'intriguait.

Je me tournai légèrement vers lui, cherchant ses yeux dans l'obscurité.

— Dis, je peux te poser une question ?

Il tourna la tête vers moi, l'air amusé.

— Vas-y, dis toujours.

Je pris une petite inspiration, un sourire effleurant mes lèvres.

— T'as quel âge ? Tu ne me l'as jamais dit.

Il haussa un sourcil et répondit du tac au tac :

— Toi non plus.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 13 ⏰

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Adila - Entre Ombres et Lumière Où les histoires vivent. Découvrez maintenant