Chapitre 11 : Explications

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  La porte s'ouvre, ils se sourient. Alice se jette dans les bras du commandant, il est tout aussi heureux de la revoir et la serre contre lui.
Après cela, il l'invite à entrer et elle se pose immédiatement auprès de lui sur un des canapés.
Marquand : Je crois qu'on a des choses à se dire.
Alice : Je crois aussi...
Leurs regards se croisent une nouvelle fois et Marquand se sent mieux que les instants durant lesquels son corps réagissait quand Alice le regardait.
Marquand : Bon. Par où on commence ?
Alice : Tout d'abord j'aimerais savoir, commandant, pourquoi vous êtes parti si vite, avant que tout cela n'arrive ?

Marquand : Toujours dans l'ordre des choses madame le juge. Je vais vous paraître ridicule mais... quand vous me regardiez, je me sentais mal... J'avais l'impression de ne plus satisfaire vos yeux. Alors j'ai réagi bizarrement, c'est vrai...

Alice : Vous êtes en train de me dire que vous m'avez laissé tombée parce que vous pensiez que vous ne seriez plus jamais capable de me satisfaire ?
Marquand : C'est ça, ouais...
Alice : Mais vous n'avez pas à douter de vos capacités à m'éblouir !
Marquand : Je sais, c'est bizarre mais j'ai réagi comme ça et je n'ai pas su me contrôler. C'est à mon tour maintenant ?
Alice : Oui. Je t'écoute.
Marquand : Pourquoi est-ce que le docteur a dit, quand j'étais dans la chambre, que tu ne devrais pas faire patienter ton ami ? Qu'est-ce qui s'est passé Alice ? C'était qui ? Victor ?

Avouer ou mentir ? Alice hésite, et face à l'homme qu'elle a toujours aimé, se dénonce.
Alice : C'était mon ancien lieutenant. Il est venu pour prendre des nouvelles.
Marquand : Et il n'est ni trafiquant de diamants ni chirurgien ? Je n'ai pas de souci à me faire ?
L'ironie de Fred les fait rire ensemble.
Alice : Non, c'est un homme droit.
Marquand : Bon. C'est à vous maintenant.
Alice : Bien... comment est arrivé l'accident ?
Marquand : Encore un truc bébête madame le juge.
Alice : Pour changer !
Marquand : J'ai vu mon courrier et j'ai constaté que vous étiez passée par là. J'ai pris ma voiture à toute vitesse et j'ai tenté de vous suivre, sauf que je n'ai pas fait attention à la priorité et que j'ai persécuté une autre voiture.
Alice : C'est vous qui étiez en tort ?
Marquand : En même temps elle est arrivée tellement vite...
Alice : C'est de ma faute...
La voix de Marquand change, elle est douce et rassurante.
Marquand : Alice je n'ai pas dit ça... Vous y êtes pour rien, vous n'avez pas à en douter.
Alice : Marquand... Encore une fois, tout est de ma faute...
Marquand : Alice. Regarde moi.
Il caresse sa joue avant qu'elle ne s'effondre en silence dans ses bras. Blottie contre lui, ses larmes coulent doucement sur ses joues.
Marquand : Mais...vous alliez où comme ça ?
La question qu'elle redoutait devait arriver à un moment. Elle répond calmement, sans relâcher celui qu'elle aime.
Alice : J'allais voir Romance.
Marquand : Romance ?
Alice : Mon ancien collègue.
Marquand : Ah... mais à l'époque... Il y avait quelque chose entre vous ?
Alice sent l'inquiétude monter et tente de le rassurer. Elle répond, peu convaincue.
Alice : Oui, mais aujourd'hui c'est fini. J'ai eu d'autres collègues et...d'autres histoires...
  Marquand l'embrasse dans une douceur infinie. Ils se redressent et il pose sa main sur celle d'Alice.
Marquand : J'aimerais qu'on arrête de se mentir Alice. C'est vrai, pendant tout ce temps on s'est cherchés, tu as fermé les yeux sur le fait que je t'aimais jusqu'à ce que je demande ma mutation... Tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti quand tu réfléchissais à ton mariage avec Brémont. Si ça n'avait pas été le père de Paulo...
Alice : C'est derrière nous tout ça, Fred.
Marquand : Ma vague histoire avec Léa, c'est aussi derrière nous. C'est du passé.
Alice : Alors on tourne la page ?
Marquand : On tourne la page.
Alice : Pourtant quand je l'ai vue vous aider alors que vous refusiez ma visite... J'ai cru voir que tout n'était pas aussi terminé que vous le prétendez, commandant.
Marquand : Elle est passée me voir par curiosité, et quand elle a vu que je ne pouvais pas parler... Ça l'a touchée.
Alice : Pas plus que moi...
Marquand : Je n'ai pas refusé vos visites. C'est juste que... quand je vous voyais, votre regard... J'avais peur que ça ait un impact sur ma santé.
Alice : Alors me voir, c'était nuire à ta santé ?
Marquand : Je ne sais pas, c'était une sensation nouvelle et comme elle m'était désagréable, j'avais peur de mal réagir. Mais quand vous étiez auprès de moi, j'ai ressenti votre présence et peut-être que sans vous je n'aurais pas lutté autant pour me réveiller.
Alice : Vous n'appellerez pas Dina Markesi si jamais je vous avouais quelque chose ?
Marquand : Ça, je ne pourrai jamais en être sûr. Si vous voulez plus de moi... Je partirai.
Alice : Avant de tomber dans mes réminiscences et toutes ces histoires avec mon père... Je voulais disparaître de votre vie. Rachel avait pris ma place et sans vous... je n'avais plus qu'à partir avec Paul. J'ai fait mes valises et si vous n'étiez pas venu...
Marquand : Moi non plus je ne pourrais pas vivre sans vous. Tu me manques, Alice.

Alice Nevers, juge d'instructionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant