Chapitre 2 : ils se cherchent.

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Il est 18h30, et je suis en route pour rentrer enfin chez moi. Je suis fatigué de cet après-midi, même si on a pas fait grand chose, à part parler, rigoler, raconter un peu nos vies avec des anecdotes, et fumer en buvant une bière fraîche. Je suis dans ma voiture, la fenêtre ouverte, parce que même au mois de septembre il fait encore chaud. Je ne pense à rien de particulier. Enfin si... Harry. Je me demande encore pourquoi il ne pouvait, ou ne voulait, pas venir. Ça ne me regarde sûrement pas, mais j'aimerais savoir, par simple curiosité. Ce gars a l'air sympa, donc pourquoi ne pas essayer de le connaître un peu plus.
J'essaie de me concentrer sur la route, ce serait bête d'avoir un accident en pensant juste à Harry. Je tourne brièvement la tête vers ma vitre, puis je vois le bouclé assis dans de l'herbe. Je vais donc me garer, et quand je sors de la voiture pour le rejoindre, je constate qu'il est en fait au bord d'un lac. Devant lui, il y a une très grande étendue d'eau, il n'y a strictement personne, et c'est d'un calme qui me ferait un peu flipper. Je n'aime pas quand il y a aucun bruit, à part quand j'ai besoin de réfléchir. Ça me fait peur. Mais j'essaie d'y faire abstraction, et je vais me poser à côté de Harry.

- Salut.
- Salut, me répondit-il.

Ce garçon m'intrigue tellement. J'aimerais le connaître, mais je n'ai pas envie de me faire renvoyer valser. Alors je vais attendre, encore et encore, jusqu'à ce que je sois sûr qu'il veuille bien s'ouvrir à moi.

- Pourquoi t'es venu ?
- Tu étais seul, et je me suis dit que tu voulais peut-être de la compagnie.
- Tu t'es trompé.

Tient Louis, prend ça dans ta gueule.

- Tu as l'air de quelqu'un d'intéressant.
- Tu te trompes encore, je n'en vaux pas le détour. Et c'est pour ça que tu devrais t'en aller.

Tient Louis, bouffe-toi encore ça dans la face.

- Je préfère rester là.
- Je ne t'ai pas demandé ton avis. Fais ce que je te dis.

Ça y est, je suis à terre, il m'a mis K.O.

- Harry, je voudrais juste qu'au minimum, on s'entende bien.
- Louis, toi et moi, on est pas du même monde. Je suis un solitaire qui aime étudier, autrement dit tout ton contraire. Toi tu aimes sûrement te taper des filles, et aller en boîte. On est différents, tous les deux. Va-t'en maintenant.

Pourquoi il est aussi méchant ? Je souffle bruyamment, puis je me lève, et m'en vais. Je ne veux pas perdre mon temps pour quelqu'un qui me repousse de la sorte. Il n'a pas envie qu'on soit de simples potes, je respecte son choix. Après tout, ce n'est pas mon problème si c'est quelqu'un de renfermé sur lui-même.
Je retourne d'un pas rapide à ma voiture, énervé. D'où il se permet de me renvoyer bouler comme ça, alors que j'essaie d'être sympa avec lui ? Je ne comprends pas, et je n'essaierai pas de comprendre. Ce garçon m'énerve déjà. Et il m'énerve tellement, que pendant le court trajet jusqu'à chez moi, il est encore dans mon esprit. Je marmonne mes pensées, et ce n'est pas une bonne chose.

* * *

Il est 2h du matin, et je n'arrive pas à dormir. Je suis assis dans mon canapé, la télécommande de la télé à ma gauche, et un paquet de bonbon à ma droite. Forest Gump est l'un de mes films préférés, et je ne me lasserai jamais de le regarder, comme je le fais en ce moment même. Voir des émissions, films, séries, documentaires, ou même des reportages, me permet de ne penser à rien d'autre. Depuis tout petit, le monde du cinéma me passionne un peu. J'adore voir pleins d'histoires différentes, ça me plaît.
Je regarde l'heure sur la pendule au dessus de la télévision, et je constate qu'il est 3h40. Je n'ai toujours pas envie de dormir, mais plutôt de me mater un autre film... et sans plus attendre, je mets en route Gatsby le magnifique, avec Léonardo Dicaprio. Ce film est aussi l'un de mes préférés, je l'aime beaucoup. Que ce soit la musique, le concept, les acteurs, j'aime tout.
Ma vue commence à se troubler, mes paupières deviennent lourdes, mais je veux voir la fin de ce film. Sauf que la fatigue m'a pris au creux de ses bras, et la dernière scène dont je me souviens, c'est de la belle blonde du nom de Daisy qui fond en pleurs dans le lit de Gatsby, sous des dizaines et des dizaines de vêtements. Après ça, je sombre vite dans le pays des rêves.

"J'ai un secret." (Larry Stylinson)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant