Voici le texte corrigé et révisé pour une meilleure lisibilité et un style adapté à un web novel coréen :
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Je me levai doucement, mes muscles raides de fatigue. L'envie de me rendormir était forte, mais je n'avais pas le luxe de me reposer plus longtemps.
Rowan dormait encore, enroulé dans ma cape. Son teint blafard révélait à quel point la faim et le froid l’avaient affaibli. Il devait manger, et vite.
Je me dirigeai vers le feu, où quelques braises rougeoyaient encore. Avec les morceaux de bois ramassés plus tôt, je ravivai les flammes, veillant à ce qu’elles tiennent le temps que je parte à la recherche de nourriture.
Je ramassai mes bottes boueuses et les enfilai, tout en attachant mon ceinturon que j'avais laissé sécher près du feu. J'attrapai mon épée d'un geste de la main, admirant brièvement la beauté de sa lame. Je l’avais maniée tant de fois au combat, mais aujourd'hui, elle servirait à nourrir mon fils, pas à ôter la vie à des monstres. Ma flasque, complètement vide, cliqueta contre ma ceinture alors que je sortais de la cabane.
Le froid me saisit dès que je mis un pied dehors. La brume pesante de la forêt ne s'était toujours pas levée, enveloppant les arbres dans une atmosphère silencieuse et oppressante. Chaque pas résonnait dans ce bois sinistre.
Je savais qu’il y avait un ruisseau non loin d’ici. Des crottes fraîches jonchaient le sol ici et là, signe que la faune locale venait s’abreuver. J'aurais pu ramener du gibier, mais sans arc, cela s'avérait compliqué. Je devrais me contenter de poissons.
Après quelques minutes de marche, j’entendis enfin le murmure apaisant de l’eau. Le ruisseau serpentait à travers la forêt, ses eaux limpides offrant un miroir glacé sous la lumière terne du matin. Je m’agenouillai, plongeant ma flasque dans l'eau froide pour la remplir. Le contact de l'eau glaciale réveilla mes sens. Elle était si froide que ma peau en picotait, comme si j'étais plongé dans de la glace.
Je me relevai et observai l’eau avec attention. Il devait y avoir des poissons dans ce courant. Prenant mon épée, je m’approchai de la rive, l’oreille attentive. J'avais manié cette lame si souvent que chaque mouvement était instinctif. Autrefois, elle tranchait la chair des monstres ; aujourd'hui, elle attraperait notre repas.
Je scrutai la surface du ruisseau et, après un moment d'attente, j’aperçus un poisson argenté. Je me tendis et, d'un geste rapide, plantai ma lame dans l’eau, transperçant le poisson avec une précision que seules des années d’expérience pouvaient offrir.
Je répétai l’opération et attrapai trois autres poissons de taille convenable. Je les observai un instant, leur éclat argenté contrastant avec le décor sombre et froid de la forêt. Pour Rowan, c'était plus qu’un simple repas ; c'était un signe que la vie pouvait redevenir normale.
Je transperçai les yeux des poissons avec une branche, puis les attachai ensemble à une cordelette que je gardais dans ma sacoche. Accrochant le tout à ma ceinture, je me mis en route vers la cabane, le sang des poissons dégoulinant le long de ma jambe.
"Je vais devoir laver ce pantalon," pensai-je en grimaçant, tout en accélérant le pas.
De retour devant la vieille porte abîmée de la cabane, je la poussai doucement pour ne pas réveiller Rowan. À l’intérieur, il faisait bon, et je vis qu'il dormait toujours, paisiblement emmitouflé dans ma cape. Je m'installai près du poêle, prenant garde à ne pas faire de bruit. Avec précaution, j'arracha une planche du parquet pour y préparer les poissons.
Encore une fois, mon épée m'était utile. J'en utilisai la pointe pour éventrer les poissons et en retirer les organes malodorants. Une fois la corvée faite, je piquai une branche dans chaque poisson pour en faire des brochettes et les plaçai près du feu, dégageant une odeur agréable de fumée.
Alors que l'odeur du poisson grillé envahissait la petite cabane, je vis Rowan bouger légèrement sous la cape. Ses paupières battirent doucement avant qu'il ne se redresse, les yeux à peine ouverts, encore embués par la fatigue. Je m'approchai de lui, tenant une brochette de poisson dans mes mains.
Il était si maigre, si fragile. Ce n'était plus l'enfant que j'avais laissé des années plus tôt. Sa peau était presque translucide, et chaque mouvement semblait un effort immense. Je m'accroupis près de lui, tendant doucement le morceau de poisson. Il le regarda d'un air hésitant, puis leva les yeux vers moi, méfiant.
"Tiens, mange," murmurai-je d'une voix calme, tentant de garder un visage accueillant. Il prit le poisson avec des mains tremblantes, ses doigts osseux peinant à le tenir correctement.
Il mordit lentement, presque comme s’il n’était pas sûr de ce qu’il devait faire, comme si son corps avait oublié ce que c’était que de manger. Le silence pesait entre nous, et je l’observai en silence, mon cœur serré par la culpabilité et la colère.
Après quelques bouchées, il posa le poisson encore fumant sur ses genoux et, pour la première fois depuis que je l'avais retrouvé, il parla, sa voix n'étant qu'un murmure.
"Vous… vous allez me ramener chez… chez maman et Gérald ?" demanda-t-il, sans oser me regarder, ses yeux fixés sur le sol.
Ces mots, prononcés si faiblement, me frappèrent comme un coup de poing. Rowan ne savait pas qui j'étais. Pour lui, j'étais juste "cet homme" qui l'avait trouvé, sauvé… mais qui pourrait bien le ramener à cet enfer. Sa mère lui avait sûrement raconté que j’étais mort, et il n’avait aucun souvenir de moi. Il n'avait que deux ans quand je suis parti à la guerre. Comment pourrait-il se souvenir du père qu’il n’avait presque jamais connu ?
Je restai silencieux quelques instants, essayant de contenir la tempête qui faisait rage en moi. Il croyait que c’était là-bas qu’il devait être. Je serrai les poings, mes ongles s’enfonçant dans ma paume, et pris une profonde inspiration avant de lui répondre.
"Non," dis-je d'une voix plus douce que je ne l'aurais cru possible. "Je ne vais pas te ramener là-bas."
Rowan leva timidement les yeux vers moi, surpris par ma réponse. Il semblait confus, comme si l'idée de ne pas retourner auprès de sa mère et de Gérald ne faisait pas sens dans son esprit.
"Mais… maman…" Sa voix se brisa un instant. "Elle va être en colère si je ne rentre pas."
Je sentis ma mâchoire se contracter à l'évocation de cette femme, de cette mère indigne qui l'avait abandonné, battu, laissé pourrir sous un arbre mort. Comment pouvait-il encore avoir peur de la décevoir, après tout ce qu’elle lui avait fait ? Mais Rowan n’était qu’un enfant, un enfant brisé, qui ne connaissait que la douleur et la peur.
"Ta mère et Gérald ne te feront plus de mal," dis-je avec une détermination glaciale. "Je te le promets."
Il baissa les yeux de nouveau, triturant le morceau de poisson entre ses doigts maigres. Il ne semblait pas comprendre. Son silence et sa timidité me rappelaient à quel point il avait souffert en mon absence. J’avais échoué à le protéger, et à présent, il ne savait même plus à quoi ressemblait une vie sans terreur.
Je m'agenouillai à côté de lui, prenant soin de ne pas le brusquer. "Écoute… je ne te forcerai pas à retourner là-bas. Tu n’as plus à avoir peur d’eux. Ici, avec moi, tu es en sécurité."
Rowan fronça les sourcils légèrement, mais ne répondit pas. Il semblait trop faible pour comprendre pleinement la situation, ou peut-être était-il simplement trop brisé pour croire en autre chose qu’à l'enfer qu'il avait vécu.
Je me levai doucement, retournant au feu pour donner un peu d'espace à Rowan. Le silence retomba dans la cabane, seulement brisé par le crépitement des flammes. Pourtant, je pouvais sentir le poids de la douleur de Rowan, cette méfiance profonde, cette timidité qui n'était que le masque de la terreur qu'il avait appris à porter jour après jour.
"Hm…" hésita Rowan, en fixant le poisson sur ses genoux. "Est-ce que vous allez me laisser ici… Monsieur ?"
J'inspirai profondément, tentant de ne pas montrer que me faire appeler "Monsieur" par mon propre fils me blessait bien plus que je ne voulais me l'avouer.
"Rowan… Je suis ton père. Je ne te laisserais plus jamais seul"
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Monster's Taverner
FantasyDéserteur dans une guerre opposants monstres et humains, Oliver ne rêve que de revoir sa femme et son fils. Après avoir réussi à se faire passer pour mort et être arrivé jusqu'à son domicile familial, Oliver découvre avec horreur la tromperie de sa...