Les deux amoureux restèrent un long moment, leurs fronts collés l’un contre l’autre, dans un silence brisé seulement par leurs respirations saccadées. Le vent frais de la nuit caressait leurs visages humides de larmes, tandis que la musique étouffée de la boîte battait encore à l’intérieur.
Sacha tremblait encore légèrement, autant sous l’effet de l’émotion que du froid. Gabin, lui, semblait apaisé, ses traits détendus pour la première fois depuis leur confrontation. Mais avant qu’ils ne puissent échanger un mot de plus, une voix familière résonna derrière eux.
— Eh ben, on dirait que ça s’est arrangé par ici, fit Émilie en s’approchant avec un sourire taquin.
Il se redressa rapidement, encore un peu gêné, tandis que son ami essuyait discrètement ses joues avec le revers de sa main.
— Ouais, on a… parlé, répondit Sacha, cherchant ses mots.
— Je vois ça, sourit sa sœur en croisant les bras, visiblement ravie. J’étais pas loin, j’ai tout entendu, mais j’ai préféré vous laisser… gérer.
Elle jeta un regard amusé à Gabin, qui lui adressa un sourire timide.
— Merci, Émilie, souffla-t-il, sincèrement reconnaissant.
— Pas de souci. Après tout, c’est moi qui ai eu l’idée de le traîner ici, pas vrai ?
Elle leur fit un clin d’œil, avant de jeter un coup d’œil à l’entrée de la boîte.
— Bon, j’imagine que vous deux avez besoin d’un peu de calme. Moi, je vais retourner à l’intérieur. Je vous passe les clés et je vous rejoins plus tard ?
Les deux hommes acquiescèrent, encore un peu perdus dans leur bulle. Elle leur adressa un dernier sourire avant de repartir vers la boîte, tandis que Sacha observait sa silhouette disparaître dans la foule de danseurs.
Quelques secondes plus tard, ils se mirent en route, longeant les rues animées de la ville dans un silence complice. Sacha sentait la chaleur des doigts de Gabin dans les siens, une sensation rassurante, teintée d’une légère nervosité presque excitante.
Arrivés à l’appartement, il déverrouilla la porte et ils entrèrent dans le calme feutré de l’intérieur. L’atmosphère contrastait violemment avec le tumulte de la soirée. Gabin se laissa tomber sur le canapé, ses épaules affaissées, visiblement épuisé. Sacha hésita un instant avant de venir s’asseoir à côté de lui, puis, d’un geste hésitant, il posa une main sur sa cuisse.
Leur baiser fut d’abord doux, presque hésitant, comme s’ils redécouvraient l’un et l’autre. Mais bientôt, la tension qui les avait habités toute la soirée éclata. Leurs lèvres s’ouvrirent, leurs langues se trouvant avec une urgence nouvelle. Rapidement, Gabin fit glisser ses mains sous sa chemise, caressant sa peau avec tendresse mais aussi une faim palpable. Il frissonna sous son toucher, le désir en lui montant à chaque seconde. Il sentit ses doigts remonter le long de son dos, puis le vêtement tomber au sol. Ils échangèrent un regard, leurs respirations saccadées, leurs corps pressés l’un contre l’autre.Sans parvenir à se décoller, ils allèrent ensemble jusqu’au à la chambre d’amis, leurs baisers devenant de plus en plus profonds, plus assurés. Ses mains explorèrent à leur tour le corps de son amant, apprenant chaque contour, chaque muscle tendu sous le désir.
Gabin le poussa doucement sur le lit, se glissant au-dessus, leurs corps se pressant l’un contre l’autre avec une sensualité nouvelle. Les gestes qu’ils avaient partagés autrefois, timides et hésitants, prenaient désormais une signification différente, plus assumée, plus libre. Chaque baiser, chaque caresse devenait une déclaration d’amour silencieuse.
Leurs vêtements disparurent peu à peu, dans une lenteur volontaire, comme pour savourer chaque instant. Leurs peaux transpirantes se frôlaient, chaudes, brûlantes. Gabin descendit ses lèvres le long de son cou, embrassant chaque centimètre de sa peau avec une tendresse qui contrastait avec l’intensité de son désir. Sacha se cambra légèrement sous lui, les yeux mi-clos, entièrement livré à ce moment.
Puis il le sentit le prendre dans sa bouche, avec une délicatesse sans nom. Sa langue parcourait son sexe tandis que ses mains s’aventuraient plus bas. Un doigt humide entra en lui et il ne put retenir un cri de plaisir alors que Gabin continuait de le sucer passionnément. Après seulement quelques secondes, il le conjura de le prendre, de le pénétrer. D’instinct, il se mit dos à lui, sur les genoux, ses mains se tenant contre le mur. Gabin soupirait dans sa nuque.
— J’ai tellement envie de toi.
— Prends-moi, je n’en peux plus.
Sans qu’il s’y attende, deux mains vinrent légèrement écarter ses fesses, et il sentit un coup de langue vif et précis. Ses yeux s’écarquillèrent en grand et il se cambra encore plus. Gabin le lécha jusqu’à ce qu’il soit suffisamment mouillé puis s’enfonça en lui lentement. Il ne ressentit pas autant de douleur que la première fois, et son excitation repoussa facilement cette gêne. Les mains de son amant s’aggripaient sur ses hanches, les coups de reins étaient assurés, puissants. Il ne put s’empêcher de jurer plusieurs fois alors que Gabin gémissait derrière lui en accélérant la cadence. Après quelques minutes, alors que l’excitation était à son comble, son corps relâcha tout, dans un orgasme si puissant qu’il s’effondra sur le lit, pendant que Gabin jouissait à l’intérieur de lui.
Encore emboités, les deux amis restèrent collés ainsi, nus, leurs respirations s’entremêlant passionnément. Ils souriaient.
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Vision Nocturne
RomanceSacha et Gabin, meilleurs amis depuis toujours, voient leur relation bouleversée après une soirée imprévue. Entre non-dits et attirances refoulées, ils se retrouvent à devoir confronter des sentiments qu'ils n'auraient jamais imaginés. Cette nouvel...