Jeux de pouvoir- tome 1

𝗖𝗵𝗮𝗽𝗶𝘁𝗿𝗲 𝟰𝟯.

Aylan, toujours en train de tenir Alyaa dans ses bras, s'assoit doucement avec elle sur ses genoux. La petite, tout excitée, le tire par la manche pour attirer son attention.

— Grand frère, goûte ça ! C'est mon nouveau plat préféré ! s'exclame-t-elle en lui tendant son sandwich avec un grand sourire.

Aylan la regarde avec un air amusé.

— Ton nouveau plat préféré, hein ? Je dois absolument y goûter alors, dit-il avec d'un ton ironique

Aylan prend doucement le sandwich des petites mains de sa sœur, la regardant droit dans les yeux avec un sourire en coin.

Elle hoche vivement la tête, son visage plein de fierté.

— Oui ! C'est trop bon ! Goûte, grand frère, tu vas voir !

Il la regarde un instant, son expression se radoucissant face à l'enthousiasme de sa petite sœur. Il croque une bouchée, prenant soin de mâcher lentement, tandis que la petite princesse l'observe avec des yeux pleins d'attente. Après quelques secondes, il la regarde, feignant un air sérieux.

— Hmmm... je crois que tu as raison, murmure-t-il en la fixant avec tendresse, un sourire malicieux aux lèvres. C'est vraiment délicieux... tout comme toi.

Soudain, il se penche pour croquer doucement sa joue, tout en la chatouillant de l'autre main. Alyaa éclate de rire, se tortillant dans ses bras, ses petits rires cristallins résonnant dans la pièce.

— Grand frère, arrête ! rigole-t-elle, incapable de se retenir, son visage rayonnant de bonheur.

Aylan continue quelques secondes avant de s'arrêter, un sourire doux sur le visage en la regardant, son amour pour elle clairement visible dans ses yeux.

Et c'est la première fois que je vois cette facette de lui, ce côté doux et joueur qu'il réserve uniquement à sa petite sœur. Un contraste si frappant avec l'image plus froide et réservée qu'il montre habituellement.

Je reste silencieuse, presque figée, en observant cette scène. Aylan, d'ordinaire si distant, semble totalement différent avec elle dans ses bras, comme si elle était la seule à pouvoir percer cette armure qu'il porte en permanence. Son regard, habituellement dur, est rempli de tendresse. Alyaa, quant à elle, rayonne de bonheur, ses éclats de rire illuminant la pièce.

— Encore, encore ! s'écrie-t-elle, réclamant plus de chatouilles, les bras tendus vers lui.

Aylan sourit en secouant la tête.

— Tu es incorrigible, toi, dit-il doucement en posant un baiser sur ses cheveux. Mais c'est bon, je me rends, pas de chatouilles pour l'instant.

Alyaa, tout en le câlinant, pose alors une petite main sur son visage et murmure, comme si elle partageait un secret :

— T'es le meilleur, grand frère.

Aylan reste silencieux un moment, visiblement touché par la déclaration, puis il la serre un peu plus fort contre lui, fermant les yeux brièvement.

Maria sourit, touchée par la scène. Elle a l'air fascinée par le lien unique qui unit Aylan et Alyaa. Quant à moi, dans mon coin, je me rends compte à quel point ce moment intime est précieux, comme une fenêtre ouverte sur un lien qui semble indestructible entre eux. Un lien, qu'il m'a enlevée.

Je profite de l'attention qu'Alyaa porte à Aylan pour me faufiler discrètement vers la porte, espérant quitter la pièce sans trop d'histoires. Mais alors que je fais un pas en arrière, prête à partir en douce, une petite voix s'élève derrière moi.

— Non ! Reste ! s'écrie-t-elle en me repérant à la dernière seconde.

Je m'arrête, surprise. Alyaa me fixe avec des yeux écarquillés, sa petite bouche formant une moue boudeuse. Elle serre sa peluche contre elle avec une telle force qu'on pourrait croire qu'elle essaie de la protéger. La déception est clairement inscrite sur son visage.

— Tu vas où, jolie madame ? demande-t-elle d'un ton plaintif, presque suppliant.

Une boule se forme dans ma gorge à la vue de sa tristesse. Elle croise les bras, inclinant la tête sur le côté comme pour exprimer son désaccord, véritablement en train de bouder. Aylan Emir et Maria observent la scène avec amusement.

— Je dois aller me préparer, je reviendrai après, promis, dis-je doucement, espérant apaiser son mécontentement.

Mais elle secoue vigoureusement la tête, son regard déterminé ne me quittant pas.

— Non ! Je veux pas que tu partes ! Je peux venir ?

Je m'approche d'elle doucement, m'accroupissant pour me mettre à sa hauteur.

— D'accord, petite princesse, on se prépare ensemble ?

Ses yeux s'illuminent immédiatement. Elle bondit presque de sur les genoux de son frère, une excitation palpable sur son visage, oubliant complètement sa bouderie. Aylan la repose doucement sur le sol, amusé par son entrain soudain.

— D'accord ! Je viens ! s'exclame-t-elle en attrapant ma main.

Je la tire doucement vers moi, et ensemble, nous quittons la cuisine, Alyaa sautillant joyeusement à mes côtés, son humeur radieuse retrouvée.

Nous nous dirigeons vers ma chambre, et une fois devant celle d'Aylan, Alyaa s'arrête soudain, ses yeux s'illuminant d'une curiosité pétillante.

- Tu dors avec grand frère ? s'exclame-t-elle, la bouche ouverte d'émerveillement.

Elle se tourne vers moi, son regard perçant.

- Papi a dit que si deux personnes dort ensemble, ils auront des bébés !! Tu veux un bébé, jolie madame ?

Sa voix est tellement innocente, avec cette touche de naïveté qui me fait fondre. Je ne peux m'empêcher de rire doucement, touchée par sa question directe et ses grands yeux pleins d'innocence.

- Hmm c'est un peu plus compliqué que ça, dis-je en souriant, tentant de garder un ton léger.

Elle me fixe, perplexe mais toujours intéressée, attendant une réponse. C'est si adorable de la voir ainsi, si curieuse et sans filtre.

— Mais tu sais, avoir un bébé, c'est un grand engagement. C'est beaucoup de responsabilités, lui explique-je doucement.

Alyaa fronce les sourcils, réfléchissant à mes mots.

— Mais si tu veux un bébé, je peux t'aider à t'en occuper ! Je suis déjà grande, dit-elle avec assurance, levant le menton, pleine de fierté.
Son enthousiasme est si contagieux que je me mets à sourire encore plus.

— Je te promets que si un jour cela arrive, je te demanderai de m'aider, petite princesse.

Nous continuons d'avancer vers ma chambre, Alyaa trottinant à mes côtés, visiblement ravie de sa découverte.