Chapitre 25 : Riley

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Je me réveille en sursaut, le cœur battant. Merde. J'ai dû m'endormir. Je m'agite, cherchant mon téléphone à tâtons sur la table de nuit. Quand je l'attrape enfin, l'écran m'aveugle un instant avant de révéler l'heure : 10h du matin. Merde. Merde, merde, merde !

Je devais être partie depuis trois heures déjà ! Je saute hors du lit, mon cerveau encore embrumé, mais le stress me propulse à toute vitesse. Enfilant mes vieilles chaussures, je les attache en vitesse tout en attrapant mon blouson noir. Je me regarde rapidement dans le miroir du coin, attachant mes cheveux en un chignon brouillon. Quelques mèches s'échappent et retombent près de mon visage, mais je n'ai pas le temps de me préoccuper de ça. Je dois partir, et vite.

Je me penche sous le lit pour récupérer mon sac. Le poids du sac, rempli des 30 000 dollars, me rappelle pourquoi je suis ici. Pourquoi tout ça s'est passé. Je serre la mâchoire, réprimant l'envie de pleurer à nouveau. Je ne peux plus me permettre de craquer.

Le sac en main, je m'avance vers la porte de la chambre, essayant de faire le moins de bruit possible. La maison est grande, trop grande même, et étonnamment silencieuse. Je passe la tête dans le couloir. Personne. Mais il reste des traces de la soirée de la veille : des gobelets renversés, des canettes écrasées, des vêtements éparpillés. Je retiens un soupir de soulagement et m'avance, traversant prudemment le couloir, en faisant attention à ne rien heurter.

Alors que je m'approche des escaliers, prête à descendre, je m'arrête net. Devant moi, debout, se tient un chien. Un grand chien au pelage doré et soyeux, qui me fixe avec des yeux curieux. Merde, il ne manquait plus que ça. Il doit appartenir à Nathan. Il me regarde, la tête penchée sur le côté, comme s'il essayait de comprendre ce que je faisais là. Pendant un instant, il ne bouge pas, et je prie pour qu'il reste silencieux.

Je ne suis pas effrayée par les chiens, au contraire. Cléo et moi avions l'habitude de visiter des refuges pour passer du temps avec eux, car même quelques minutes à leur offrir de l'affection pouvaient changer leur journée. Mais aujourd'hui, je n'ai pas de temps pour ça. Je tente de lui parler d'une voix calme, presque un murmure.

— Tout doux... ne fais pas de bruit, ok ? Je vais juste m'en aller et tu pourras retourner dormir, d'accord ?

Il me fixe toujours, les oreilles dressées, mais ne bouge pas. Un court instant, je pense que ça fonctionne. Il me regarde toujours, et je commence à me détendre.

Puis il se met à aboyer. Fort.

— Merde !

Je n'hésite pas. Je me détourne du chien et dévale les escaliers aussi vite que mes jambes me le permettent. Derrière moi, Mozart continue d'aboyer, ses cris résonnant dans toute la maison. Je ne sais pas combien de temps j'ai avant que quelqu'un se réveille ou se rende compte de ce qui se passe, mais je n'ai pas le luxe d'attendre.

Une fois en bas, je me dirige directement vers la porte d'entrée, prête à fuir. Mais quelque chose me retient. Mon ventre gargouille bruyamment, me rappelant que je n'ai rien mangé depuis presque 24h. Je tourne la tête et aperçois la cuisine. Juste un petit truc, rien de plus. Je me dirige rapidement vers les placards, fouillant sans faire de bruit. Je trouve un paquet de chips, une pomme, et j'ouvre le frigo pour prendre une bouteille d'eau.

Ce n'est pas grand-chose, mais ça suffira pour calmer ma faim jusqu'à ce que je sois loin d'ici. Alors que je range la bouteille d'eau dans mon sac, une voix féminine me fait sursauter.

— Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

Je me fige. Mon cœur rate un battement. Je me tourne lentement pour faire face à une blonde très jolie, aux cheveux longs et aux yeux bleus perçants. Elle me fixe, méfiante, les bras croisés. Je déglutis, cherchant désespérément une excuse, une explication.

The Midnight GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant