Un dilemne entre l'amour et l'amitié.

Chap1: La naissance du prodige, Moustapha

Moustapha est né un matin calme de janvier dans une petite maison au bord de l'océan Atlantique, à Joal, un village de pêcheurs au Sénégal. Son père, Babacar, était un homme respecté dans la communauté, connu pour sa sagesse et son amour du travail. Babacar était un pêcheur comme beaucoup d'hommes de Joal, mais il avait toujours rêvé d'offrir à ses enfants une vie différente, loin des filets et des barques.

Sa mère, Aïssatou, tenait un petit étal au marché, où elle vendait des légumes et des épices. Femme courageuse et persévérante, elle croyait fermement que l'éducation était le chemin vers une vie meilleure. Dès que Moustapha fut en âge de comprendre, elle lui répétait toujours :

— La clé de ton avenir, Moustapha, c'est l'école. Tu dois travailler dur pour que, toi, tu n'aies pas à vendre des légumes ou à passer ta vie en mer comme ton père.

Le jeune garçon était très curieux et intelligent. Dès son plus jeune âge, il montrait un intérêt pour tout ce qui l'entourait. Contrairement à ses camarades qui passaient leur temps à jouer dans les rues de Joal, Moustapha aimait s'asseoir avec les adultes pour écouter leurs histoires et leurs discussions. Il était fasciné par la façon dont son père racontait les légendes anciennes du Sénégal ou parlait des grands hommes qui avaient changé le monde.

— Papa, raconte-moi encore l'histoire de Cheikh Anta Diop, demanda Moustapha, les yeux grands ouverts.
— Cheikh Anta Diop... Un grand homme, mon fils. Il a montré que l'histoire de l'Afrique ne commençait pas avec la colonisation, mais bien avant, avec des civilisations puissantes et avancées. Un jour, toi aussi tu pourrais marquer l'histoire si tu travailles dur, ajouta Babacar avec un sourire fier.

Ces mots résonnaient dans l'esprit de Moustapha, qui prenait à cœur l'importance de l'éducation. À l'école élémentaire Santhie 2, il se distinguait par ses résultats, toujours parmi les cinq premiers de sa classe. Passionné de football, il adorait regarder les matchs de son équipe préférée, le FC Barcelone, et idolâtrait Lionel Messi. Cependant, malgré sa passion pour le football, il restait concentré sur ses études.

L'amour, par contre, était encore un mystère pour lui. À l'époque, Moustapha n'avait jamais eu de relation amoureuse, bien qu'il ait souvent été attiré par certaines filles de son entourage. Mais il était trop timide pour exprimer ses sentiments. Dans sa classe de 6e, il était le bon élève, sérieux et dévoué, tandis que ses amis commençaient à explorer les premiers émois amoureux. Moustapha, lui, se contentait de rêver en silence.

— Moustapha, va draguer quelqu'un aujourd'hui, sinon on va croire que tu n'es pas un vrai homme ! plaisanta Omar, l'un de ses amis proches.
— Ouais, t'es toujours là à parler de Nday, mais tu ne fais rien. Si tu l'aimes vraiment, prouve-le ! continua un autre ami.

Ces provocations ne faisaient qu'augmenter son angoisse. Chaque année, Moustapha ressentait des affinités pour certaines filles, mais il n'avait jamais osé passer à l'action. Ce n'est qu'en arrivant au CEM qu'il commença à voir les choses différemment. Moustapha avait mûri et, à ce moment-là, il fit la connaissance de Nday, une jeune fille qui venait d'arriver à Joal au Cem Lamine Senghor de joal.

Nday était exceptionnelle. Elle avait intégré sa classe et rapidement, elle devint l'une des meilleures élèves, ne sortant jamais des deux personnes qui ont la meilleurs notes en devoir ou en composition. Sa présence imposante et son intelligence captivait Moustapha. Il s'était souvent surpris à la regarder, admirant son assurance et sa détermination.

Cependant, leur relation ne dépassait pas le cadre de l'amitié. Bien que Moustapha croyait fermement qu'elle était "l'amour de sa vie", il n'avait jamais osé lui en parler. Un jour, lors d'un sabar (mot wolof) organisé à Joal, ses amis décidèrent de le pousser à franchir le pas.