Chapitre 34 : Emma

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Cela me fait mal juste d'y repenser à ce qui c'est passé, mais je dois continuer de parler. Je veux qu'il sache la vérité, je veux que Leo et lui comprennent ce que j'ai fait.

- C'était le soir après la remise des Bacs, il m'a dit, qu'il organisait une fête chez lui. Comme c'est mon petit ami, je lui ai dit que je viendrais. Le soir, je me suis bien habillé et je suis allé. Après être entré dans la maison, j'ai remarqué qu'il n'y avait que des garçons. Comme explication, il a dit que les autres allaient venir.

Ma voix commence à trembler, je ne sais pas comme leur expliquer, c'est si compliquer de repenser à ce passé que j'essaye d'oublier.

- Il s'est mis à m'embrasser devant les autres, physiquement il était plus fort que moi, il me dominait de sa force. Quand j'ai compris ce qu'il allait faire devant ces potes, il était trop tard. Mes vêtements étaient déjà par terre. Je le suppliais d'arrêter, je criais. Mais tout cela ne servait à rien, personne ne pouvait venir m'aider. Il m'a violé devant ses amis, ensuite, il leur a dit que chacun d'entre eux pouvait le faire.

Mes larmes se libèrent, ça me fait si mal ! Je sens des bras m'entourer, je relève la tête et vois Leo. Elle est en train de pleurer.

- Pourquoi est-ce que tu pleures ?

- Parce que je ne t'ai pas rencontré avant, si seulement, c'était le cas, je leur aurais fait bien de t'avoir touché. Je les aurais peut-être même tuées !

- Ne pleure pas, si toi, tu pleures. . . Moi aussi, je vais finir en larmes.

- Tu pleures déjà, me fait-elle remarqué.

J'essuie ses larmes et ensuite les miennes, avant de reprendre mon histoire.

- Ils m'ont pris ma virginité, ils n'ont même pas pensé à ne pas éjaculer en moi. Par chance, il y avait une dame qui passait, elle a entendu mes cris et a appelé la police, mais je m'étais déjà évanouie. Mike et ses amis en fuient entendent le son des voitures de police.

J'avale ma salive difficilement et continue.

- À mon réveil, ils m'ont posé des tas de questions, je n'ai pu répondre à aucune d'elles. Je ne savais plus rien, à part que mon corps me faisait mal et qu'il me dégoûtait. Je me dégoûtait moi-même, je priais que je puisse oublier ce qui c'est passé. Mais à la place, à chaque fois que je m'endors tous les souvenirs de cette nuit me reviennent en tête, je les revois me toucher avec leurs sales mains, je revis cette torture en boucles.

- Quelques mois plus tard, j'étais en vacances chez ma grand-mère. J'ai remarqué que je dormais plus longtemps, que je mangeais beaucoup plus. Je suis allé à la pharmacie et j'ai fait des tests de grossesse, le résultat était positif... Sniff... Pour confirmer, j'ai même fait un test de sang, le résultat était aussi positif. J'en ai parlé avec ma grand-mère, elle m'a posé une question, c'était " Est-ce que tu penses pouvoir le garder ? Si c'est oui ou non, ne t'inquiète pas, je serais toujours de ton avis. ". J'y ai réfléchi, comment est-ce que je pourrais élever un enfant qui est le fruit d'un viol ? Comment pourrais-je l'élever alors que je ne connais même pas son père ? Ils étaient cinq, qui était le père ? Accepteront-ils de prendre leur responsabilité ? Moi, est-ce que je supporterais de le voir chaque jour ?

- Non, je ne pourrais pas. Tout cela, c'était au-dessus de mes forces. J'ai fait le choix d'avorter, d'abandonner ce bébé. Et je m'en veux maintenant, je m'en veux de ne pas avoir pu lui donner une chance. J'aurais au moins pu lui donner naissance et le donner en adoption, mais je n'avais pas le courage. Je n'étais pas prête à devenir mère.

Les larmes reviennent et Leo me serre contre elle encore plus fort, elle pleure autant que moi.

- Ne te blâme pas !... Ce n'est absolument pas de ta faute, c'est la leur. Alors arrête de pleurer... Je t'en supplie arrête de pleurer pour rien, ils n'en valent pas la peine. Si tu veux... J-j.

- Tais-toi Leo !

Adrian se lève et vient se mettre à genoux en face de moi, il m'attrape les mains et les serre dans les siennes. Elles sont chaudes et tremblent un peu.

- Leo, va dans l'une des chambres libres.

- Mais papa... !

- Ne me fais pas me répéter !

Elle se lève à contrecœur et sort du salon. Il me fixe du regard, ses yeux gris se créent un chemin et s'ancrent dans les miens. Ses pupilles cherchent dans les miens quelque chose, elles me sondent, me fouillant. Il n'a pas l'air d'avoir trouvé la réponse qu'il cherche.

- Tu sais Emma, le choix que tu as fait, j'aurais fait la même chose que toi. Tu étais jeune, et je pense que c'était une bonne décision.

Il me comprend, il ne me blâme même pas. Mon cœur se réchauffe, un nouveau sentiment se crée en moi. J'ai envie de le serrer dans mes bras.

- Regarde-toi aujourd'hui ? Tu as peur, mais tu continues d'avancer, tu te crois même timide. Mais ma pauvre, je vais te dire la vérité, tu n'es pas du tout timide. Tu es audacieuse, courageuse, douce et aussi la plus belle femme que je n'ai jamais rencontrée !

- Adr...

- Écoute, je ne te l'ai peut-être pas dit, mais je suis fou de toi. Je suis fou de toi a telle point que je n'arrête pas de penser à toi, mon univers est devenu toi. Tout ce que je vois, je dois le comparer à toi. Tu es devenu ma muse, mon souffle, ma moitié. Je ne m'imagine pas vivre sans toi, Pikachu. Je t'ai complètement dans la peau !

Encore une fois, je me mets à pleurer, mais cette fois si ce n'est pas de douleur, mais de joie. Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'il me fasse une déclaration. J'attrape son visage en coupe et l'embrasse, ce baiser représente tout. Mes sentiments pour lui, le fait que je ne veux que lui, le fait qu'il est devenu ma source d ravitaillement et ma source d'oxygène.

- Tu me rends encore plus dingue, ce que je ressens pour toi, c'est bien plus grand que de l'amour. Si un jour, tu décides de me quitter, je serais détruite, je serais anéantie Adrian.

- Je ne te quitterais jamais, mon cœur. Je n'aurais jamais le courage de le faire.

- Promets-le-moi !

- D'accord Pikachu, je te promets de ne jamais te quitter, je serais toujours là. Maintenant, on va aller dormir.

Il passe une de ses mains en dessous de mes genoux et l'autre à ma taille, puis me soulève d'un coup, je m'accroche à son cou. Il sent vraiment bon, pour le taquiner, je lui mords doucement le lobe de son oreille. Il sursaute et s'arrête net.

- Si tu refais ça, je t'assure que demain, tu ne pourras plus utiliser tes jambes. Menace-t-il d'une voix provocatrice.

J'ai compris l'avertissement, je ne fais rien d'autre de provocateur. Je tiens à être entière quand j'irai chez ma grand-mère demain, si j'y vais avec des jambes qui tremblent, elle va certainement comprendre. Et puis cela, serait trop gênant de tout lui expliquer.

- C'est bien, Pikachu. Dit-il en me déposant sur le lit. Patiente encore, parce que tu n'auras pas d'autre chance comme celle-ci. 

Amour interdit ( en réécriture )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant