Chapitre 15.1. ~ Aleksandr

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Sasha Garcia.

Non, je ne peux pas y croire. Je connais Yegor depuis qu'il est gosse. Son père travaillait pour le mien bien avant qu'il ait l'âge de manier un PC.

- Tu es certaine de toi ?

- Ce que je sais, c'est que j'ai vu son visage, ce même tatouage qu'il a à la nuque et un nom Sasha Garcia sur une des fiches du personnel d'Alessio.

C'est pas possible, c'est pas possible, c'est pas possible.

Ça ne colle même pas.

- Ce n'est pas possible.

- Ce n'est pas possible pourquoi ? Parce qu'il a un alibi en béton ou parce que tu ne peux pas te résoudre à avoir été trahi par un des tiens?

- Parce qu'il a un alibi en béton. - Je réponds les dents serrées.

Elle soupire en grimaçant.

- Dis plutôt que tu n'es pas impartial.

Mon bras se crispe automatiquement dans son dos et ma prise sur sa main se fait plus forte.

Pas impartial, moi ? C'est une blague ? Je n'apprécie même pas ce mec. Il m'insupporte cordialement en fait. Mais les faits sont les faits. Et il n'avait aucune raison de m'aider à retrouver Lianna si il était du côté d'Alessio.

- Tu ferais mieux de la fermer si tu ne veux pas que je te broie la main. C'est la dernière fois que tu me parles comme ça.

- Serre autant que tu veux je m'en fiche. Je ne sens rien, imbécile. Si tu ne veux pas voir l'évidence sous tes yeux, c'est ton problème. Mais ne me demande pas de la fermer quand je sais pertinemment que ce mec bosse avec l'enfoiré qui s'en ai pris à ma famille.

- Ne pas voir les évidences sous mes yeux ? Vas-y dit moi. Quelles évidences ?

Elle rit jaune

- Et bien puisque tu as besoin de les entendre : Ce mec est hackeur professionnel. Il figure dans les fichiers d'Alessio sous un autre nom. Et d'après Adrik, il a accès à tes fichus caméras de surveillance. Caméra dont en passant, je n'ai jamais été informée. Caméra qui sont restées allumées durant toutes nos recherches. Caméra qui ont été témoins de chacune de nos avancées. - S'énerve-t-elle - Nous n'étions pas huit dans cette maison. Mais neuf puisque ton cher ami avait accès à tous nos échanges. Alors dis moi quel alibi cet enfoiré peut bien avoir pour que tu le défende comme ça.

Je tique. Elle marque un point. Cela fait tellement longtemps que je n'ai pas touché au système de vidéo surveillance que j'avais oublié qu'il y avait accès.

- C'est lui qui m'a donné l'info pour Madrid.

Sa bouche s'ouvre d'étonnement et ses yeux s'arrondissent.

- Je... Je ne comprends plus rien.

Elle se perd quelques instants dans ses pensées et j'en fait de même. Cette histoire n'a ni queue ni tête.

- Pourquoi a-t-il fait ça s' il travaille pour les mexicains? - Reprend-elle frustrée. - Parce que je te promets qu'il travaille avec eux. Sur quoi je n'en sais rien mais il est impliqué dans leur affaires d'une manière ou d'une autre, j'en suis certaine.

- A vrai dire, je n'en sais rien. Mais tu as raison sur un point, il y a trop d'éléments à sa charge pour passer à côté.

Elle hoche la tête en silence, ses yeux perdu dans le vague. La détresse se lit sur son visage. Je sais qu'elle veut autant si pas plus que moi mettre la main sur Alessio le plus rapidement possible.

- On va l'interroger avec Adrik et Andretti.

Le timing ne pouvait pas moins bien tomber. Ivan et Bogdan sont partis faire une ronde des jardins. Quant aux jumeaux... Ils sont introuvables. Probablement en train de baiser un trou à vrai dire.

Mon regard se repose sur Esmée qui semble s'être retranchée dans son esprit. Notre danse s'étant terminée, je la tire vers l'une des portes fenêtres.

- Viens !

Elle me suit. Une fois n'est pas coutume, sans broncher. Temps mieux. Je ne suis pas d'humeur à argumenter avec elle. Nous sortons sur le balcon et l'air frais nous agresse.

- Reste ici.

Elle ne répond rien. Je ne l'ai jamais vue si déconnectée de la réalité. Enfin, si à vrai dire. Elle l'était avant d'apprendre que ses sœurs étaient vivantes. Elle perd espoir, je le sens. Et je ne peux pas le permettre. Cette emmerdeuse est le meilleur agent que je n'ai jamais eu. Et temps que je n'aurai pas mis la main sur cet enfoiré, mais surtout sur ma sœur, je ne peux me permettre qu'elle abandonne.

- Je te promet qu'on va mettre la main sur cet enfoiré. Et ça commence par interroger cet emmerdeur de Yegor. Mais pour ce faire j'ai besoin que tu reste ici. Parce qu'on ne sait pas ce qu'il sait sur toi. Et encore moins ce dont il est capable. Tu reste ici et on va l'intercepter compris ?

Elle hoche vaguement la tête.

- Je ne rigole pas. - Je m'énerve pour la faire réagir. - Tu ne bouge pas de ce balcon tant qu'on n'est pas venu te chercher.

- C'est bon j'ai compris, je ne suis pas stupide ! - Me rembarre-t-elle, sortant finalement de sa transe.

Je fais demi-tour et la plante là avant de bloquer sur place. Merde. Je ne peux pas l'enfermer dehors comme ça. On est en plein moi de ? et il ne fait pas chaud à Saint-Pétersbourg.

Je rebrousse chemin, pose ma veste de costume sur ses épaules dénudées avant de repartir vers le hall en fermant la porte fenêtre à clé derrière moi.


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