(Nice dream)

3 2 0
                                    

-réveille toi ! Je reçu un coup dans le ventre et me réveillai en sursaut. Je reculai rapidement et vis son sourire satisfait. Je n'avais pas réussi à cacher ma peur et il en était fier. j'avais encore plus faim, encore plus soif. Je ne savais même plus où j'en étais, j'avais perdu le compte, ça faisait tellement longtemps que j'étais là. Tellement, tellement longtemps que j'en devenais fou. Il fallait que je sorte, il fallait que je sorte, j'en avais besoin. Je m'agrippais les cheveux, ils avaient déjà tellement repoussé.

L'homme ne me laissait même pas le temps de penser, il me parlait, m'assaillait d'information et je n'en écoutais pas un mot. Ou peut-être que je ne pouvais tout simplement plus l'entendre. Il était si loin. Comme sous l'eau. Il n'avait pas l'air de comprendre que je ne l'écoutais pas, que je ne l'avais jamais écouté sauf pour la pire erreur de ma vie. Sauf quand il m'avait demandé d'arrêter de parler à Rose. Je le voyais essayer d'attirer mon attention, avoir le même sourire sadique que d'habitude. Me faire comprendre qu'il en savait plus que je ne le pensais. Si il savait comment je m'en fous.

Il s'arrêta de parler et me regarda avec dégoût. Je n'avais même pas pris la peine de dissimuler mon sourire. Il était encore plus en colère et me prenait définitivement pour un fou. Il agrippa mon t shirt comme il le faisait à chaque fois. Il me parlait encore et encore. Je devenais fou. Il me secouait comme pour m'arracher de ma torpeur, mais ça ne faisait que m'ancrer davantage dans ce gouffre. Son visage s'approchait si près du mien que je pouvais sentir son souffle, chargé de tabac. Je soutins son regard, cette fois sans ciller. J'avais arrêté de craindre ses colères depuis longtemps. Ce qui me restait, c'était cette rage sourde, une rage que je sentais brûler au fond de mes entrailles, me tenant encore debout malgré tout.

-Tu m'entends ?! cracha-t-il en serrant davantage le tissu de mon t-shirt entre ses doigts calleux. T'es pathétique. Regarde-toi. Il me poussa violemment en arrière. Mon dos heurta le mur de béton froid et rugueux. L'impact fit jaillir une douleur sourde dans mes omoplates, mais je refusai de me plaindre. Pas un son. Pas un soupir. C'était ce qu'il cherchait, après tout. Il voulait me voir flancher, mais je ne lui donnerais pas cette satisfaction.

-Pourquoi tu fais ça ? répondis-je, d'une voix rauque et presque méconnaissable. C'était la première fois que je parlais depuis des jours. Les mots m'écorchaient la gorge. Pourquoi tu me gardes ici ? Qu'est-ce que tu veux de moi ?

Mon ton n'avait rien de suppliant. C'était un défi. Je savais qu'il n'y répondrait pas. Pas directement. Ce type adorait ses petits jeux d'esprit, ses réponses évasives qui ne faisaient qu'ajouter à ma confusion. Mais cette fois, quelque chose dans mon regard le déstabilisa. Je le vis dans l'infime tremblement de ses lèvres, dans la crispation de sa mâchoire. Il esquissa un sourire.

-Pourquoi ? Parce que tu l'as mérité. Ses mots résonnèrent comme un coup de tonnerre. Mérité. Le mot rebondissait dans ma tête, encore et encore. Qu'est-ce que j'avais mérité exactement ? D'être enfermé dans cette pièce obscure, affamé, privé de toute humanité ? Tu penses que j'ai tout fait au hasard ? Que ta petite famille n'existe plus par hasard ? Tu penses peut être que la mort de Rose était une erreur ? Tu penses encore à elle, pas vrai ? continua-t-il avec ce ton mielleux et venimeux. Tu t'en veux pour tout ça et tu as raison.

Mon estomac se tordit. Entendre son prénom dans sa bouche était une insulte. Rose. Je m'accrochais à son image, à ses rires, à sa lumière, comme on s'accroche à une bouée en pleine tempête. Elle était ma dernière ancre. Il le savait. Et il jouait avec ça comme on joue avec un couteau.

-Ferme-la, murmurai-je. Il éclata de rire. Un rire rauque et moqueur, sans une once de chaleur.

-Sinon quoi ? Tu vas me frapper ? Tu n'as même plus la force de tenir debout. Il avait raison, bien sûr. Mais ça n'avait plus d'importance. Quelque chose en moi venait de céder, comme une corde trop tendue qui finit par se briser. Je sentais la rage envahir chaque parcelle de mon être. Une rage qui dépassait la peur, la douleur, la faim.

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Nov 18 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

The captive heartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant