Arrivée dans la salle principale, un enfer s'abat devant moi. Le chaos règne, les cris percent l'air, des corps jonchent le sol, et des coups de feu éclatent dans toutes les directions. Le sang coule à flots, et l'odeur du métal et de la poudre envahit mes narines. À mes côtés, la fille que je tiens par la main tremble violemment, éclatant en sanglots. Je lui fais signe de se taire, caressant doucement sa main avec mon pouce, essayant de la calmer malgré le carnage qui se déroule autour de nous.
Nous avançons, pas à pas, dans l'obscurité grandissante, nous faufilant vers les escaliers. Mais elle ne parvient pas à se déplacer dans le noir, trébuchant à chaque pas. Je réalise rapidement qu'elle ne pourra pas me suivre plus loin sans attirer l'attention.
— Cache-toi ici, lui murmuré-je
en ouvrant discrètement un placard. Je reviendrai te chercher, je te le promets. Je tente de lui sourire, mais mon cœur est déjà ailleurs, focalisé sur ce que je dois accomplir. Elle hoche la tête, les larmes coulant sur ses joues, puis se glisse dans le placard. Je ferme doucement la porte et me dirige vers les escaliers, le danger palpable à chaque pas.
Je monte les escaliers en silence, sentant l'obscurité m'envelopper, chaque pas me rapprochant de mon objectif.
Mes doigts effleurent les murs froids pour me guider.Arrivée à l'étage, je pousse la première porte venue et me retrouve dans une chambre luxueuse. Le décor est raffiné mais pas d'ordinateur, pas de bureau, juste une chambre. Je referme doucement la porte et continue dans le couloir, mes talons résonnant à peine sur le sol. Quelques mètres plus loin, une deuxième porte attire mon attention. J'appuie sur la poignée, prête à réagir à la moindre présence, mais tout est calme. J'entre dans la pièce.
C'est ici. Un bureau spacieux, décoré avec soin, des étagères remplies de livres anciens, et là, sur le bureau en acajou, un ordinateur portable brillant sous la faible lueur d'une lampe. Parfait. Mais par habitude, je sais qu'il faut rester méfiante. Rien n'est jamais aussi simple.
Je commence à fouiller les tiroirs un par un, mes gestes précis et rapides, fruit de mon expérience.J'ouvre un premier tiroir : vide. Un deuxième :
des papiers sans intérêt. Puis, enfin, dans le troisième, je découvre un autre ordinateur, bien dissimulé sous une pile de documents. Ce n'est pas inhabituel. Les hommes d'affaires, surtout ceux impliqués dans des affaires douteuses, ont souvent des systèmes secondaires pour protéger leurs données sensibles.Je prends l'ordinateur, le pose sur le bureau et l'allume, consciente que ce sera celui qui contient les informations que je recherche. À cet instant, mon cœur s'accélère. Le transfert doit se faire rapidement, avant que quelqu'un ne se doute de ma présence. Je connecte la clé USB, jette un œil par-dessus mon épaule pour m'assurer que la porte est bien fermée, et commence à transférer les fichiers, piratant l'accès au système sans difficulté. Je vérifie régulièrement l'écran, attentive au moindre bruit extérieur, tendue à l'idée que le chaos en bas ne tarde à atteindre cet étage.
Je me tourne brusquement en entendant un bruit sourd dans le couloir. Mon cœur se serre, mes sens sont en alerte, mais je garde mon calme. L'écran de l'ordinateur clignote, indiquant que le téléchargement est terminé. Je récupère la clé USB, la glisse rapidement dans l'étui attaché à ma cuisse, le métal froid contre ma peau me rappelant la réalité du moment.
Je me dirige vers la porte, jetant un dernier coup d'œil à la pièce pour m'assurer de ne rien avoir oublié. Je descends les escaliers à pas feutrés, mais des coups de feu éclatent à nouveau, cette fois plus proches, plus intenses. Quelque chose ne tourne pas rond. Pourquoi ce raffut ? Ils savent que je suis là ? C'est fait exprès pour ma mission ? Mon instinct me crie de fuir, mais je me fige un instant en bas des escaliers, et mon sang se glace.
Je me crispe en voyant des hommes armés de haut en bas près de la cachette de la jeune fille. L'adrénaline m'envahit alors que je sors une lame et coupe le bas de ma robe, me libérant pour agir. Je me faufile vers eux, mes pas silencieux, comme un prédateur qui s'approche de sa proie.
Chaque muscle de mon corps est tendu alors que je commence à les éliminer, un à un, sans bruit. Arrivée à leur portée, je tranche leurs gorges sans me retourner, un mouvement fluide et mortel. Mais alors que je continue ma danse macabre, un bruit provenant du placard me fait sursauter. Une seconde, juste une seconde, c'est tout ce qu'il me faut pour comprendre que je viens de commettre ma plus grande erreur.
Ma plus grande faiblesse, ce sont les enfants.
L'un des hommes tire la jeune fille de sa cachette, et le temps semble s'arrêter quand je vois la balle la transpercer. Je fixe son corps, perdant toute émotion, incapable de bouger. L'horreur de la situation m'immobilise, alors que je la regarde, la réalité de ce qui se passe engloutissant ma raison. Avec une rage dévorante, je brandis ma dague et l'enfonce dans le crâne de l'homme qui le viole. Puis je sors mon Glock, tirant une balle après l'autre dans la tête de mes assaillants. Je les élimine tous un à un, jusqu'à ce que je me retrouve seule dans cette pièce macabre, remplie de cadavres.
Après cinq longues minutes à fracasser le crâne de celui qui a osé toucher à la petite, son crâne éclatant au sol, je ne peux pas m'arrêter.
— Tu as abusé d'une enfant ! UNE ENFANT! hurle-je, déversant ma rage.
Je continue de le frapper, puis je me tourne vers les autres.
— Et toi, tu l'as tuée, putain !
Saisissant le crâne d'un autre homme, je le frappe au sol avec une telle violence que son crâne éclate, son sang éclaboussant ma peau maquillée. Je fixe les corps sans émotion, ressentant un vide glacial en moi. Je prends une nouvelle lame et l'enfonce dans leurs yeux, les perçant avec une brutalité inouïe, savourant chaque instant de cette vengeance. Puis, je reprends le Glock, tirant avec précision sur leurs testicules, mes yeux vides, perdue dans cette folie destructrice qui consume mon âme.
Quand je m'approche du cadavre sans vie de la petite, je réalise que je ne connais même pas son prénom. À genoux devant elle, je remarque des larmes encore chaudes sur son visage, des joues qui étaient encore rosées il y a quelques minutes, désormais devenues pâles comme sa lumière éteinte.
— Je suis désolée... murmure-je, tandis que je caresse doucement sa joue froide.
C'est alors qu'une odeur familière m'envahit, les Era'Cosa. Je ne me tourne pas, déconnectée du monde extérieur, car tout ce qui compte, c'est moi et elle. Elle me rappelle moi-même, la petite fille que j'étais, celle qui aurait voulu être sauvée de ces viols, mais aussi ma sœur, tuée devant moi puis violée par le bras droit de mon père.
— Aela, on doit y aller. dit Alil
— D'accord.
Je me lève, le regard vide, fixant le cadavre. Il essaie de me câliner, mais je le repousse.
— Ne me touche pas.
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Jeux de pouvoir- tome 1
عاطفيةDans un monde où le désir et le danger se mêlent, Aela navigue entre jeux de pouvoir et séduction. Kidnappée et confrontée à des choix mortels, elle doit utiliser ses armes - tant physiques que psychologiques - pour survivre. Mais dans ce monde, la...