OAKLEY - le dossier

22. 5 minutes.

06:53 - Battersea, Londres

Le lendemain matin, j'ouvrais lentement les yeux, sentant la chaleur familière du corps d'Aaron à côté de moi.

Mon esprit, encore embrouillé, se perdait un instant dans le confort de ce moment, mais très vite, la réalité s'imposa.

Le test.

Un poids tomba sur ma poitrine alors que je me redressais discrètement, essayant de ne pas le réveiller.

Je me glissais hors du lit et me dirigeais vers la salle de bain, mais je m'arrêtais en chemin car le test était toujours sur la table de chevet.

Je retournais doucement vers le lit, pris la petite boîte et m'immobilisais un instant.

Devais-je le réveiller maintenant ou attendre de savoir ?

J'hésitais, mordillant ma lèvre et finalement, j'ai pris une profonde inspiration et j'ai posé une main légère sur son épaule pour le réveiller doucement.

- Aaron... chuchotai-je, hésitante, je vais faire... le test.

Il grogna, bougeant légèrement avant d'ouvrir un œil encore endormi.

- Deux minutes... juste le temps de bien me réveiller... dit-il d'une voix rauque, passant une main sur son visage.

Je hochais la tête, même s'il ne me voyait pas vraiment. Il se tourna sur le dos, les yeux mi-clos, tandis que je me tenais là, nerveuse.

Une fois qu'il sembla un peu plus éveillé, il se leva doucement du lit, encore un peu endormi, et me rejoignit dans le couloir.

- On y va, souffla-t-il.

Je lui fis signe de rester en arrière.

- J'arrive... dis-je doucement en me dirigeant vers les toilettes.

Je sortais la notice du test, la lisant rapidement et je plaçais le test à quelques centimètres de mon urètre, respirais profondément, et urinais dessus pendant cinq secondes comme indiqué.

Puis, je refermais le capuchon et le posais sur une surface plane.

Cinq minutes.

Je sortais des toilettes et retrouvais Aaron qui attendait, le regard préoccupé.

- Il faut attendre cinq minutes pour le résultat, murmurai-je, sentant mon cœur battre plus fort.

- Ok... dit-il doucement, m'attirant dans ses bras.

Je pouvais sentir qu'il essayait de rester calme, mais la tension dans ses muscles était palpable. Il était tout aussi inquiet que moi, voir plus.

Ces cinq minutes s'étirèrent comme une éternité, chaque seconde semblait peser des tonnes.

Enfin, lorsque le temps écoulé me sembla suffisant, je pris une grande inspiration et me détachais de lui.

- Je vais voir, dis-je avant de retourner dans les toilettes.

Je m'approchais du test, la gorge nouée, et le retournais lentement.

Négatif.

Un soulagement immense déferla en moi. Je restais là, un moment, dans la salle de bain, fixant le test comme si je n'y croyais pas encore.

Le soulagement me traversa à nouveau, mais cette fois plus intensément, comme si un poids énorme venait de disparaître.

Je sentais mes muscles se relâcher un à un, mes épaules, ma mâchoire. Un souffle que je n'avais même pas remarqué retenir, s'échappa enfin.