CHAPITRE 4: Réveil brutal

36 4 5
                                    

AMINA

quelques minutes avant

Je me réveille seule, les chevilles attachées à un mur, dans une pièce sombre et humide. Un espèce de sous-sol, apparemment.

Combien de temps j'ai dormi moi ?

J'essaye de me rappeler ce qui s'est passé avant de sombrer dans l'inconscience, malgré l'horrible migraine qui me martèle le crâne. Tout semble si lointain...

Est-ce qu'on m'a empoisonnée ?

Après de longues minutes qui m'ont paru interminables, les souvenirs reviennent.

Je me rendais au point de rendez-vous avec « l'investisseur » de mon père. Deux hommes se tenaient devant moi, puis un troisième est arrivé par derrière, à peine plus tard. C'est sûrement lui qui m'a injecté le tranquillisant. Je savais que c'était un piège...Putain, ils vont me prendre pour une incapable.

Qu'est-ce que mon père va penser de moi ?

Je l'ai encore déçu...

C'est ma faute, j'aurais dû être plus vigilante.

Il faut que je sorte d'ici avant que mon père ne se rende compte de ma mystérieuse disparition.

Je dois analyser la situation : je suis seule dans un sous-sol, à je ne sais combien de kilomètres de chez moi. Apparemment, je suis seule, mais ça reste à vérifier. Je ne peux pas être sans surveillance ; il doit forcément y avoir une, ou plusieurs personnes, qui montent la garde devant la porte. Maintenant, il faut que je trouve comment confirmer ma théorie, et surtout, comment sortir d'ici.

Par je ne sais quel miracle, ma blessure à la cuisse ne s'est pas rouverte.

Putain, je ne vais quand même pas faire ça ?

Bon, quand faut y aller...

Je prends une grande inspiration, serre les dents et appuie sur la plaie. Je me débats pour rouvrir la blessure un peu plus, et laisse échapper un cri de douleur suffisamment fort pour que les personnes les plus proches l'entendent, mais pas assez pour alerter tout le monde.

Comme prévu, quelques secondes plus tard, deux colosses ouvrent brusquement la porte. Pour les différencier, on va appeler le premier « Titan Colossal » et le second « Titan Assaillant ».

Je laisse échapper quelques larmes, et les voilà qui me regardent, presque avec pitié.

— Vous allez bien ? me demande le titan  colossal.

Bah oui, j'ai l'air de faire la fête, là, connard ?

Le titan colossal s'approche prudemment, ses sourcils froncés, comme s'il hésitait à s'avancer davantage.

— Vous allez bien ? répète-t-il, un peu plus inquiet.

Je roule des yeux, étouffant un gémissement de douleur pour garder le contrôle. Mon regard tombe sur la poche de sa veste, d'où dépasse le manche d'un couteau.

C'est ma chance !

Mon cœur fait un bond. Si je joue bien mes cartes, je pourrais m'en sortir.

— Bah oui bien sûr, je vais super bien ne vous inquiétez pas pour moi. C'est vrai, j'adore m'allonger sur le sol crasseux d'un sous sol avec une jambe en sang pour m'amuser ! Non mais vous avez vu ma jambe ? Evidemment que je ne vais pas bien, il faut quelque chose pour stopper le saignement, MAINTENANT.

Je feins de trembler, mes mains serrant ma cuisse comme si j'étais sur le point de m'effondrer. Je laisse quelques larmes couler sur mes joues, et adopte une expression de désespoir. Le titan colossal et le titan assaillant échangent un regard. On dirait qu'ils hésitent.

AMINAOù les histoires vivent. Découvrez maintenant