Chapitre 48 : Riley

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Je me réveille doucement, en sentant la chaleur de Nathan contre moi, son bras enroulé autour de ma taille, sa respiration régulière chatouillant mon cou. C'est une sensation à laquelle je pourrais devenir accro. Sentir sa peau contre la mienne, son corps si proche... ça me donne l'impression d'être à ma place, pour une fois. Je reste allongée là, à l'observer pendant de longues minutes. Il dort encore, torse nu, le visage détendu, et je ne peux m'empêcher de le reluquer. Chaque détail de lui me fascine. Ses épaules, ses bras, son torse... tout semble parfaitement dessiné. Un frisson me parcourt alors que je me souviens de la nuit dernière.

Cette nuit a été... intense. Il ne s'est rien passé de plus que ses doigts en moi, mais ça, c'était déjà tellement. Ce moment-là... je ne sais même pas comment le décrire. Explosif, oui, c'est le mot. Un orgasme presque destructeur, qui m'a fait perdre pied. Mon corps tout entier a été secoué par une vague de plaisir incontrôlable, si puissant que j'en ai presque oublié où j'étais, qui j'étais. À cet instant, il n'y avait que lui, que ses doigts habiles, explorant chaque partie sensible de mon être, me poussant au bord du gouffre pour finalement me laisser tomber dans ce vide vertigineux du plaisir.

Mais après, une fois que j'ai repris mon souffle, quand nos corps étaient encore collés l'un à l'autre, j'ai senti cette électricité entre nous. Il me regardait avec une telle intensité, une lueur brûlante dans les yeux, et j'aurais pu jurer qu'il mourait d'envie de continuer. Tout en moi criait de le laisser faire, d'aller plus loin, de franchir cette ligne qu'on n'avait encore jamais franchie. Mais quelque chose en moi m'a retenue. Alors, je lui ai proposé de dormir.

Ce n'est pas parce que je n'en voulais pas plus. Oh non, loin de là. J'en mourais d'envie. Mon corps tout entier réclamait le sien, avec une telle urgence que j'aurais pu le supplier de ne pas s'arrêter. Mais je savais que Nathan n'avait jamais fait l'amour, du moins jamais pénétrer une femme. Il n'avait jamais franchi cette étape, et je ne voulais pas qu'il se sente poussé à le faire juste parce que le moment semblait opportun.

D'autant plus que cette nuit n'a pas été complètement tendre pour lui. Cette nuit encore, il a eu des cauchemars. Ce n'est pas la première fois que je le vois se débattre dans son sommeil, marmonnant des choses incompréhensibles, mais qui semblent le terrifier. Je l'ai regardé, impuissante, mon cœur se serrant à chaque fois qu'il fronce les sourcils ou que son corps se tend sous la panique. Finalement, quand je lui ai caressé le visage, lui murmurant des mots apaisants, il s'est calmé. Ça m'a brisé de le voir comme ça, en proie à des peurs qu'il n'ose pas partager.

Je me demande souvent ce qui peut autant le tourmenter. Mais je n'ose pas encore lui demander. Peut-être que c'est encore trop tôt, que ce n'est pas le moment d'aller fouiller dans ses blessures. Après tout, on ne sait même pas vraiment ce qu'on est, lui et moi. On navigue dans cette zone floue, mais il m'a dit qu'il avait des sentiments pour moi, et pour l'instant, ça me suffit. C'est tout ce qui compte.

Je soupire doucement et me détache lentement de son étreinte, ne voulant pas le réveiller. Il a besoin de récupérer après sa nuit agitée. Je décide d'aller prendre une douche pour me réveiller complètement. En entrant dans sa salle de bain, je me permets d'observer l'endroit. Elle est grande, spacieuse et joliment décorée, à son image. Il y a quelque chose de rassurant dans cet espace, comme si j'y étais déjà chez moi.

Je prends son gel douche et le renifle doucement. Il a son odeur. Cette odeur qui me fait sentir en sécurité. Je laisse l'eau chaude couler sur mon corps, apaisant mes muscles et me donnant l'impression que le monde extérieur est loin, très loin de nous. Mais, alors que je me détends, une pensée me traverse l'esprit comme un coup de poing.

Aujourd'hui, on est lundi.

À 22h30, j'ai ce rendez-vous avec l'inconnu. Mon ventre se noue, la panique commence à remonter en moi. Je n'ai encore rien dit à Nathan. Je sais que je dois le faire, je ne veux plus rien lui cacher. Il mérite de savoir ce qui se passe, même si ça risque de gâcher cette journée qui commence à peine. Mais comment lui dire sans tout foutre en l'air ?

The Midnight GirlOù les histoires vivent. Découvrez maintenant