Mon souvenir perdu (Mein verlorenes Gedächtnis)

Chapitre 21

Dans mon lit, un shot et une bouteille de soju sur ma table de nuit, je me prélasse.
Enfin non, je devrais me prélasser mais à la place, ma tête est envahie de souvenirs et de questions.
C'est le weekend et je suis supposé me reposer, mais tout ce que ma tête trouve à faire est de me rappeler les petits moments bizarres que j'ai vécus récemment.

[ Dans le passeyyy ]

     On est dans son bureau, je suis assis sur le petit sofa afin de prendre une petite pause. Cependant, ce que je ne mentionne pas, c'est que je ne me sens pas très bien.
Je suis affalé sur le canapé, ma main sur le front alors que je ferme les yeux quelques secondes. Voir des minutes.
  Malgré le temps durant lequel mes yeux sont clos, je ne m'assoupie pas et reste à moitié conscient.
"Ça ne va pas ?" me demande t-il.
Dès que j'ai ouvert les yeux pour le regarder, il s'était déplacé et est quasiment au dessus de moi désormais.
D'un geste confiant, et pourtant doux, il pousse ma main afin de prendre sa place. L'arrière de sa paume repose sur mon front à présent.
  Il y a un petit blanc où il essaye de sentir ce que j'ai grâce à son touché.
  "C'est ni chaud, ni froid. Tu as un mal de crâne ?"
  Je hoche légèrement la tête, les sourcils froncés alors que je sens mes neurones se contorsionner dans ma boîte crânienne. Je referme mes yeux, profitant de ce court moment pour chérir la sensation de sa main gelée contre mon front.
  Il est froid comme un cadavre et pourtant, je ressens une chaleur traverser mon corps. C'est réconfortant, presque accueillant.
Ce sentiment est très surprenant mais agréable, un fort contraste entre ça et la personne à qui appartient cette main.
  "Attends, je regarde si j'ai des comprimés contre les maux de tête."
  Alors qu'il s'éloigne et trifouille dans les tiroirs de son bureau, il continue de me parler.
  "On est en automne pourtant. Tu sors dehors parfois ? Prendre l'air en dehors du travail par exemple.
- Pas vraiment..." chuchoté-je presque, ouvrant les yeux pour rencontrer sa silhouette approchante.
Et même ? Ça peut arriver à tout le monde d'avoir mal au crâne sans raison particulière, non ?
Il revient et me tend un verre d'eau avec un médicament. Je me redresse, m'appuyant sur mon coude pendant que je mets le médoc dans ma bouche et l'avale avec des gorgées d'eau.
Avec lui qui tient le verre pour moi.
Je voulais le faire moi-même mais je ne pouvais pas l'en empêcher.
  Enfin, je ne voulais pas.
  Ce moment, je le chérirai malgré moi. Il est doux comme il ne l'a jamais été. Enfin, légèrement doux, ce n'est pas comme s'il était paniqué ou même apeuré de me voir comme ça.
  N'empêche, j'aimerais qu'il prenne soin de moi comme ça tous les jours, quitte à me sentir mal tout le temps.

[ Retour dans le présent ]

     J'aimerais que mon cœur arrête de battre dans ma poitrine comme s'il se transformait en un tambour à chaque fois que je le vois, à chaque fois qu'il est là, à chaque fois que... lui.
Je prie pour que ce ne soit qu'un crush ou une petite amourette. Je ne veux pas courir après un homme qui ne veut pas de moi et qui a un mauvais caractère.
Mon supérieur qui plus est !
J'ai vraiment choisi la pire personne.
Non, je n'ai pas choisi.

  Au bout d'un moment, je décide de passer un coup de fil.
"Allô ? [...] Oui, c'est Joon-ho. Comment allez-vous depuis ? [...] Je vais bien, merci de demander. Je voulais vous demander si c'était possible que [...]"

"[...] Ok, ok. Je vous enverrai tout ça. Merci beaucoup. À très bientôt !"
Biiip... Biiip...
Je pose mon téléphone et m'effondre sur mon lit.
Même si j'ai quasiment vidé la bouteille d'alcool, je ne suis pas saoule. Je ne sais pas si c'est quelque chose de bien ou non, mais bon.
Il faudra que je fasse ma demande et vite, avant que je fasse quelque chose que je pourrais regretter amèrement. Je m'y mets dès demain, c'est la nuit donc personne n'est à l'agence.
Mais ce n'est pas de ma faute, si ? Je n'ai jamais choisi à être dans cette situation. C'est frustrant et malsain. Il faut que j'y mette un terme au plus vite.