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Absa est assise sur un matelas usé, dans une pièce presque vide. Autour d'elle, des valises ouvertes sont éparpillées sur le sol, mêlées à des vêtements éparpillés sans soin. La pièce respire le chaos, reflet de son état intérieur. Ses yeux sont gonflés et rouges à force d'avoir pleuré, mais elle ne peut arrêter le flot incessant de larmes. Elle se sent submergée par une douleur profonde et inconsolable.

Sur un coin du matelas, une rame de papier est posée, celle qu'elle a achetée en prévision de cette lettre. Les feuilles sont déjà humides, marquées par ses pleurs. Elle en sort une du lot, la prend avec des mains tremblantes, avant de s'essuyer les yeux d'un geste fatigué. Son souffle est lourd, sa poitrine se soulève sous l'effet d'une inspiration profonde. Puis, d'une main fébrile, elle commence à écrire, chaque mot étant un combat contre la douleur :

Habib, Adama et Awa,
Mes chers enfants, je vous demande pardon.

Elle s'arrête un instant, le stylo suspendu, tandis qu'une nouvelle vague de chagrin la submerge.

Une mère n'est pas censée demander pardon à ses enfants, pense-t-elle, mais les circonstances rendent ce geste nécessaire, incontournable même.

J'imagine que vous avez dû entendre et que vous entendrez toutes sortes de choses à mon sujet, et je ne nierai rien. Ce n'est pourtant pas la raison de cette lettre."

Absa marque une pause, fixant la feuille où les mots prennent une tournure plus personnelle, plus intime. Elle sait que ses enfants ont entendu des rumeurs, des murmures derrière leur dos, et cela la hante. Elle reprend, son cœur lourd.

Cela doit être difficile pour vous d'entendre des gens traiter votre propre mère de... P....

Le mot reste suspendu dans l'air, lourd de honte et de regret. Absa se mord la lèvre, sentant une nouvelle vague de larmes monter, mais elle continue d'écrire avec détermination.

Rassurez-vous, mes enfants, je ne suis pas celle que ces gens disent. Mon erreur principale a été de laisser ma vulnérabilité prendre le dessus sur ma raison, ma foi et mes principes.

Elle pose le stylo, ses mains tremblent légèrement. Les souvenirs de ses erreurs, de ses moments de faiblesse, affluent et l'accablent. Elle sait qu'elle a beaucoup à se faire pardonner, mais plus que tout, elle espère que ses enfants comprendront.

"Je m'en veux terriblement." Les mots pèsent lourd sur le papier. "Je sais que ce que j'ai fait vous suivra toute votre vie." Absa se sent accablée par la culpabilité. Elle essuie rapidement une larme qui tombe sur la feuille, déformant légèrement l'encre.

"J'espère qu'un jour, lorsque vous serez en âge de comprendre, vous me pardonnerez l'irréparable..." Elle s'interrompt, laissant un moment de silence s'installer dans la pièce vide, comme si elle s'adressait directement à eux, les imaginant, plus grands, lisant cette lettre.

Après un moment, elle prend une autre inspiration profonde, ses pensées dérivant vers le passé, un passé où les erreurs n'étaient encore que des choix non faits. "Vous ai-je déjà raconté comment j'ai rencontré votre père?"

Elle esquisse un sourire triste, se souvenant des premiers instants, des jours où tout semblait plus simple. Ce souvenir, aussi doux qu'amer, la transporte, et elle se prépare à partager cette partie de l'histoire avec eux.

"C'était une journée ordinaire, une de celles où on ne s'attend à rien de spécial." Absa sourit en repensant à cette scène, encore si vive dans sa mémoire. "Je faisais mes courses, perdue dans mes pensées, quand votre père est apparu."

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 25 ⏰

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A mes chers enfantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant