Chapitre 7

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Plusieurs semaines sont passées et nous sommes finalement arrivés au jour J.

Les voitures blindées quittent le camp à huit heures. Tandis que j'ajuste mon gilet pare-balle, Lewis nous rappelle le but de notre mission. Un chef de gang spécialisé dans le trafic de drogue a élu domicile dans un hangar abandonné près de Calgary il y a quelques semaines. Malheureusement, ils ont fait trois otages lors de la dernière tentative de la police pour les arrêter. Après cela, la mission a été confiée à l'OMS par le ministère de la Défense nationale. Aujourd'hui, nous devons non seulement arrêter les criminels présents, mais aussi récupérer les otages vivants.

-– Ne devrions-nous tout de même pas tenter de négocier ? demande Ally.

— La police criminelle a déjà passé cinq heures à négocier avant d'être forcée de faire demi-tour. Nous vous l'avons dit durant la dernière réunion, cette fois-ci aucune négociation n'est envisageable. je répète en vérifiant mon arme.

— Pendant que Jane ira frapper à l'entrée pour faire sortir l'un d'eux et le prendre en otage pour distraire les autres, nous entrerons par les fenêtres sur le haut des murs. Vous avez deux minutes pour monter sur le mur, défoncer les fenêtres et pénétrer dans la bâtisse. L'équipe de Jane, vous êtes chargés de capturer ou d'immobiliser les criminels sur les lieux. L'équipe de Mike, vous devez protéger les otages. Si votre vie est en danger, abattez l'ennemi. Tout le monde a compris ? Lewis récapitule une dernière fois en parlant à mon équipe, mais également à celle de mon collègue, situé dans l'autre voiture, par l'intermédiaire d'un talkie-walkie. Tous répondent par l'affirmative.

Après les deux heures de route, les voitures s'arrêtent dans un endroit suffisamment éloigné pour qu'on ne puisse ni nous voir ni nous entendre arriver. Je sors la première du véhicule blindé, vérifiant une nouvelle fois mon équipement. J'attache mon casque et remonte ma cagoule avant de correctement positionner ma visière devant mes yeux. De part et d'autre du bâtiment, nous avançons en file indienne, Mike menant son équipe d'un  côté, moi menant la mienne de l'autre. Arrivé devant le hangar, mon équipe rejoint celle de Mike pour grimper sur le mur de droite tandis que je me rapproche dangereusement d'une des portes pour entrer. Lorsque j'ai le signal de Lewis, je toque deux coups secs et fort avant de me cacher le côté. La porte s'ouvre dix secondes plus tard dans un grincement lourd. Un homme, chauve et entièrement tatoué, sort. Il est évidemment armé. Il ne regarde pas de mon côté. Il avance de quelques pas, l'arme pointée face à lui, prêt à tirer. Je ne veux pas alerter ses amis, alors je ne peux appuyer sur la détente. Il n'est qu'à deux mètres de moi. Sans un bruit, mon pied gauche se soulève du sol pour s'ancrer à nouveau dans le terrain sableux. Mon autre pied, lui, se soulève à son tour, à une seconde d'intervalle, pour venir s'abattre dans la rotule couverte d'un jean troué du gangster. Un crac violent et désagréable se fait entendre. L'homme lâche son arme à cause de la douleur, et je place une main sur sa bouche, l'empêchant de hurler à cause de la souffrance que lui procure sa rotule disloquée. Mon arme est braquée contre sa tempe.

-– Si tu cries, tu connaîtras l'enfer plus rapidement que tu ne le croyais. je lui chuchote près de l'oreille avant de retirer ma main pour aussitôt enrouler le tissu épais autour de la tête de l'individu pour l'empêcher de pouvoir alerter les autres. Après quoi, j'attache ses poignets et ses chevilles pour lui couper toute possibilité de mouvement. Le laissant près de l'entrée, je colle mon dos contre la paroi en feraille du hangar, guettant la situation à l'intérieur. Ma diversion a permis de distraire les autres gangsters le temps d'une minute, leur attention étant tournée vers la porte à laquelle j'ai toqué, ils n'ont pas vu arriver les autres, leur permettant de les prendre par surprise. Les soldats de Mike se sont cachés derrière une table en bois renversée sur le sol, deux tirent sur les criminels, eux-mêmes cachés. Les trois otages sont planqués derrière les autres soldats de Mike, les protégeant des balles. Quant aux miens, ils sont dispersés dans la pièce, attaquant les gangsters un peu trop découverts. Lorsqu'il est possible de garder les coupables vivants, nous le faisons, mais ce n'est pas souvent possible. Beaucoup préfèrent mourir plutôt que de risquer de faire de la prison. Cette fois est l'une des fois où nous devons juste sortir les otages vivants, peu importe le sort des criminels. Plusieurs corps gisent déjà au sol, une mare de sang s'écoulant de leur corps. Ils ne savent pas que je suis là, c'est un avantage dont je dois profiter.

AzuriteOù les histoires vivent. Découvrez maintenant