Après des semaines tumultueuses marquées par l'épuisement et les tourments de l'après-accouchement, j'ai emprunté le chemin sombre et impitoyable de la vengeance, portée par la flamme sacrée de la mémoire de mes parents disparus.
C'est ainsi que, le cœur serré par l'écho des souvenirs douloureux, je me suis lancée dans une course effrénée vers Belhi, ma ville natale, où chaque ruelle, chaque pierre semblait murmurer leur nom.
Pourquoi le destin a-t-il jugé bon de m'infliger une telle épreuve ? Le visage de mes parents, victimes innocentes de l'injustice la plus cruelle, hante mes jours et mes nuits, transformant ma peine en un fardeau insoutenable. La douleur s'est muée en un fardeau inéluctable, un poids titanesque que seule la justice - ou la vengeance - pourra alléger.
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Six mois passèrent, marqués par la lutte acharnée entre les tourments du passé et l'amour inconditionnel que je portais à ma précieuse fille, Farah. Malgré la douleur incessante qui serrait mon cœur, je parvins à l'élever avec toute la tendresse et la dévotion d'une mère résolue. Pourtant, le spectre du passé ne cessait de planer au-dessus de moi, assombrissant chaque moment de bonheur d'une ombre mélancolique.
Un après-midi, tandis que je jouais avec Farah sur le canapé moelleux, riant et savourant ces instants fugaces de paix, la porte s'ouvrit brusquement.
Christopher apparut, sa silhouette imposante et son regard sévère transperçant la pièce comme des éclairs dans la tempête.
Je me figeai, le cœur battant à tout rompre, tandis que Farah, innocente et insouciante, continuait de rire.
Cet homme qui avait autrefois été une figure douce et attentionnée, celui qui avait su conquérir mon cœur par sa modestie et son charme, semblait désormais n'être qu'une ombre déformée de lui-même. Indifférent à notre fille, il avait erré comme un enfant sans repères, la laissant grandir bercée uniquement par mon amour.
Sans un mot, il avança et, dans un geste soudain et déconcertant, arracha Farah de mes bras, son sourire énigmatique illuminant son visage. Avant même que je puisse réagir, il déposa un baiser sur ma joue, une familiarité qui résonnait comme une provocation.
« Farah, c'est bien ça ? » demanda-t-il, un sourire étincelant aux lèvres, comme s'il redécouvrait l'existence de sa propre fille.
Je restai pétrifiée, le souffle coupé. Comment pouvait-il oublier le nom de son propre enfant ? La colère et l'incompréhension se mêlèrent en moi.
« Tu plaisantes, j'espère ? » parvins-je à articuler, la voix teintée de perplexité et d'amertume.
Mais il persista, toujours avec ce sourire étrange, comme si rien n'était anormal. Il me regarda tendrement et demanda d'un ton faussement léger :
« As-tu déjà mangé, poupée ? »
Mon esprit vacillait entre le doute et la colère. Incertaine de ses intentions, je répondis d'une voix douce, presque tremblante :
« Oui, j'ai déjà mangé. Et toi ? »
Un silence pesant s'installa, brisé par sa voix grave qui sembla percer mon âme.
« Ouais... ça va. Comment tu te sens en ce moment ? » lança-t-il, son regard m'évaluant, scrutant chaque émotion qui pouvait trahir mes pensées.
Je serrai les poings, la question en suspens se bousculant dans ma tête, prête à éclater.
« Où étais-tu durant cette semaine ? »
Sa voix, grave et empreinte d’une intensité presque solennelle, fendit le silence comme une lame :

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UN MARI , DEUX MONDES
FantasyIl existe un secret que peu d'âmes osent murmurer : deux mondes, séparés par un voile invisible, coexistent dans un équilibre précaire. Le premier est la Terre, vaste et familière, où les hommes vivent, inconscients des mystères qui les entourent. L...