Les Royaumes Maudits -Tome 1

Chapitre 46

"Dévotion. Force. Protection. Longue vie à la reine !"

~Devise du chevalier d'ombre

Dans une aveuglante lumière de lune, Dame Liliana reprit sa place au centre de la caverne étoilée, tronant en immense dragonne au centre du rayon de lune, reflétant le nacre de ses écailles et les perles qui ruissellaient à son cou.

Elle méditait en silence : parole des astres nocturnes, messes des étoiles de ceux qui lisaient dans le ciel, à travers les nuages des doutes, et des incertitudes de l'avenir. Ce soir, le ciel était sans nuages, et aucun doute ne subsistait. C'était sûrement ça, cette larme d'argent qui s'écoulait sur ses écailles nacrées.

- Skotadi...

C'était un moindre sussure, de ceux qui caressaient les pensées endeuillées qui obscurcissaient les vies.

Elle savait pertinemment ce qui allait arrivé.

Le chevalier détourna le regard.

- Tout est de ma faute...

Une larme coula sur ses joues pâles. Combien d'âmes avait-il sacrifié pour garder sa jeunesse ? Combien d'âmes avait-il utiliisé pour essayer en vain de ramener Lumière ?

Tout ça... pour rien.

- Le cosmos a des règles que même les Dieux ne peuvent ignorer, affirma tristement Liliana.

Car, mieux que quiconque, elle connaissait les règles dictées par le cosmos, des règles qui sont les piliers mêmes de l'univers. Et parmi ces règles, il y avait la suivante : rout mortel doit un jour mourir. Les fantômes n'étaient qu'un fragment d'âme incomplet rattaché à la vie. Leurs places, leurs paix étaient dans la mort. Mais elle savait bien que Skotadi a essayer de déjouer les règles. Et c'était en effet possible, la logique implacable d'un cosmos n'avait qu'une seule faiblesse : sa propre logique.

Et pour cela, le pragmatisme des magies les plus sombres arrivaient à remettre en cause la réalité et les piliers qui en étaient les fondations.

- La magie noire a bel et bien le pouvoir de défier la réalité, jusqu'aux règles du cosmos. La contourner est dangereux, et le cosmos réclamera toujours un prix, selon une logique qui lui est propre, afin d'en assurer l'harmonie.

Une âme contre une âme ; des âmes pour un faux dieu ; beaucoup d'âmes pour un demi-dieu ; un peuple entier pour un dieu mineur ; et un monde entier pour un dieu majeur. C'était ce qui était demander, mais c'était loin d'être aussi simple... La vérité était que le marché de la magie noire était fourbe : il comportait toujours des contrats tacites avec des minuscules caractères compromettant, ou pire encore...

La dragonne dévia ses yeux pâles du ciel pour venir à la hauteur de Skotadi.

- Sombrer dans une quête tourmentée pour faire venir les morts à nous est vain... On croit que les morts se rapproche de la vie, mais cette impression n'est due qu'au fait que c'est la vie qui se rapproche de la mort. Ne fait pas les mêmes erreurs que Dorcas.

Les écailles de nacres, reflets des lueurs des étoiles, dessinaient sur son corps divin les constellations au dessus d'eux. Avec elle, la lumière se frayait un chemin dans la nuit.

- Je vois en ton histoire deux apothéoses. L'une est tragique et sombre, l'autre s'élève vers une lueur d'espoir.

Les paroles de l'avenir étaient toujours aussi énigmatiques. Brumeux et mystérieux était l'avenir, restait à savoir où était l'ascension et où était la tragédien, car il semblait que cela n'était pas figer dans le marbre. Il y avait toujours en les paroles sages de Dame Liliana une certaine possibilité d'interprétation. Und ascension pour quelqu'un peut être une tragédie pour une autre. Au fond, ce n'était qu'une question de point de vue.