stalker

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Erza



Depuis cette nuit fatidique, mes cauchemars se multiplient, comme une tempête qui refuse de se calmer. L'image du corps sans vie tourne en boucle dans ma tête, s'imposant à chaque instant. Le regard empli de haine de cet homme m'assaillit sans relâche, me serrant le cœur et me laissant avec une sensation glacée, comme si son regard perçait mon âme.



Une semaine s'est écoulée depuis ce drame, ce jour où je suis rentrée trempée, le cœur battant, secouée par une panique indescriptible. La pluie battante semblait être le reflet de l'agitation intérieure qui me dévorait. Elio, inquiet, m'a bombardée de questions auxquelles je n'ai jamais su répondre. Même aujourd'hui, son regard scrutateur me suit, comme une ombre, à la recherche d'un secret que je ne peux lui révéler. Il était sorti en colère, tel un lion en cage, craignant que quelqu'un me suive. Mais je l'avais semé, convaincue que c'était la seule manière de le protéger, de l'éloigner de ce cauchemar dont je ne pouvais me débarrasser.

J'ai une peur irrationnelle de la police. Mais finalement, je m'y suis rendue. Je me suis arrêtée juste devant la porte du commissariat, figée. Une boule d'angoisse s'est formée dans mon ventre, aussi dense que le poids de ma culpabilité. Chaque pas en direction de l'entrée semblait plus lourd que le précédent, et alors que j'approchais de la porte massive, prête à tout affronter, quelque chose m'a retenue. Mon corps m'a ordonné de fuir. J'ai fait demi-tour, incapable de franchir ce seuil.


Depuis ce jour, je me sens suivie. Observée. Un soir, au commissariat, alors que l'air semblait presque suffocant, j'ai reçu un appel masqué. Au début, je l'ai ignoré, pensant qu'il s'agissait d'un mauvais numéro. Mais lorsque j'ai décroché, une étrange sensation m'a envahie. Le souffle lourd et répétitif, comme un avertissement sourd, m'a glacée. Je croyais que ce n'était rien... jusqu'à ce que je me rende compte que ce bruit me hantait encore. Aujourd'hui encore, il résonne dans ma tête, m'oppresse, m'écrase. Et la pensée qui me hante : et si ce n'était pas un simple mauvais numéro ? Ce souffle... il ne m'a jamais quittée.

J'ai souvent pensé à en parler à Elio, chaque fois que je croise son regard insistant. Je vois dans ses yeux, lourds de questions non dites, qu'il brûle de savoir. Mais à chaque fois, je me tais. Parce que je sais qu'aucune parole ne saurait apaiser son inquiétude.


J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose à cause de moi. L'idée de le voir souffrir à cause de mes choix m'envahit, me paralyse. Depuis notre enfance, il subit les conséquences de mes décisions, les ombres de mes erreurs se répandent sur sa vie. Et plus je m'éloigne de lui, plus je me rends compte que je porte ce poids seule. J'ai choisi le silence pour le protéger, pensant qu'un éloignement serait la seule façon de le sauver, même si cela me brise le cœur.


La seule chose que je lui demande, c'est de venir me chercher tard le soir après le travail. Il a accepté, bien que je sente l'hésitation dans sa voix. Je sais qu'il se pose des questions. Il commence à deviner, à entrevoir qu'il s'est passé quelque chose de bien plus étrange que ce qu'il imagine. Mais je préfère garder le silence, pour le protéger, même si cela signifie supporter ce fardeau seule.


Mais plus je m'éloigne, plus je réalise que ce poids, je suis la seule à pouvoir le porter. Et je ne sais combien de temps encore je pourrai tenir.


Je me lève de mon lit et jette un coup d'œil à l'heure : 16h00. Les cours sont finis depuis une heure. Je fais des études de commerce. Aujourd'hui, c'est mercredi, un jour que j'attends toujours avec impatience, car Lys et quelques amis d'enfance m'ont proposé d'aller au coffee shop après les cours. Nous avions perdu contact après le collège, et je suis ravie de les retrouver et de renouvelerles souvenirs. Je dois me préparer, être à peu près présentable.


L'ombre noirOù les histoires vivent. Découvrez maintenant