J'avais 14 ans, j'avais 14 ans ma mère est partie comme ça j'avais 14 ans et elle m'a laissé entre les griffe de mon père. J'avais 14 ans j'ai arrêté d'aller à l'école, j'avais 14 ans j'ai perdu ma vie sociale. J'ai 14 ans, ma mère est morte.
Anna, ma mère, était l'incarnation même de la liberté. Elle refusait les chaînes de la routine et se laissait porter par le souffle de ses envies, défiant le monde avec une joie contagieuse. Son esprit vif et pétillant illuminait chaque pièce où elle entrait, et peu importaient les circonstances, elle rayonnait d'une lumière qui enivrait ceux qui l'entouraient. Certains disaient même qu'elle était mon sosie, tant nos âmes vibraient à l'unisson.
Lorsque nous étions seules, elle avait ce don d'élever le quotidien en une célébration. Je me souviens des moments où elle montait sur la table de la salle à manger, son rire résonnant comme une mélodie douce et joyeuse. Elle chantait et dansait, créant un univers où l'instant semblait éternel. Dans ces moments-là, nous étions deux étoiles scintillantes, le bonheur gravé dans nos cœurs.
Mais un jour, tout cela s'est assombri. Son sourire, jadis si éclatant, a disparu comme une étoile engloutie par les nuages. Elle a commencé à voir fleurir des taches de couleur bleu sur sa peau, des marques qui racontaient une souffrance silencieuse. Peu à peu, elle s'est renfermée, emportant avec elle la lumière qui m'avait tant fait vibrer. Tout ça je le savais c'était la faute de mon pére.
Elle s'est éteinte comme une flamme dans le vent, retournant à la lumière d'un autre monde. Dans son départ, j'ai perdu une part de moi, une lumière qui avait illuminé mon existence. Aujourd'hui, je la cherche encore dans les souvenirs, dans chaque éclat de rire qui me parvient, espérant retrouver un jour la magie de nos danses et le doux écho de sa voix.une méchanceté sans nom, une cruauté qui laissait des cicatrices invisibles sur mon cœur. Ses yeux, autrefois pleins de promesses, ne se tournaient que vers Martin, mon frère. Martin, dont la fugue, il y a de cela une décennie, avait laissé un vide béant dans notre vie. Nous n'avions plus eu de nouvelles de lui, mais dans le regard de notre père, il était devenu un souvenir doré, un idéal inatteignable.
La mort de ma mère, douce et aimante, avait bouleversé notre monde. Elle avait été le fil qui tenait notre famille, mais son absence a brisé ce fragile équilibre. Mon père, sombrant dans l'alcool, s'était laissé emporter par des démons qui le dévoraient de l'intérieur. Chaque gorgée semblait le rapprocher de l'oubli, le faisant dériver toujours plus loin de la réalité.
Et moi, j'étais restée là, dans l'ombre de sa colère, une cible facile pour ses frustrations. Les coups résonnaient comme un triste écho dans la maison, ma peau marquée par des bleus qui racontaient des histoires de souffrance. Chaque marque était un rappel de sa rage, une empreinte des nuits où je priais pour un instant de douceur. Dans ce tumulte, je cherchais une lueur d'amour, mais je ne trouvais que des éclats de tristesse.
Ainsi, mon père, dans son désespoir, avait laissé place à un étranger, un homme que je ne pouvais pas aimer, malgré le lien du sang qui nous unissait. Chaque jour était un combat pour retrouver un sens, un espoir au milieu de cette tempête émotionnelle
À ces moments-là, je cherchais refuge sur le toit de l'immeuble, un sanctuaire secret où je pouvais fuir le tumulte du monde. C'était le seul endroit où je me sentais en sécurité, loin des douleurs et des disputes qui résonnaient dans l'appartement. Par l'unique fenêtre de ma chambre, je grimpais sur les tuiles avec une facilité presque instinctive, m'élevant vers la liberté.
C'est là, un jour d'été, que j'ai croisé le regard d'un chat au charme singulier. Ses yeux, étranges et fascinants, étaient comme deux fragments de ciel : l'un bleu comme l'azur, l'autre vert comme les prairies. Son pelage, un mélange de gris et de blanc soyeux, révélait une fragilité, presque décharnée. J'ai décidé de l'appeler Aston, en hommage à ma marque de voiture préférée, symbole d'évasion et de liberté.
VOUS LISEZ
rallume la flamme de nos instants perdus
Romance1983, Paris, un toit, une rencontre hors du commun, une nouvelle histoire d'amour. Pour Rose et Charles, c'est un bonheur sans nuage. Un soir, pourtant Rose se fais percuter par une voiture et perd la mémoire. Charles fais tout pour lui rappeler le...