A l'ombre de nos souvenirs

Chapitre 11 : L'ultime compromis

Après le mariage, Élisa et Max partirent pour une lune de miel en Toscane, un endroit dont Élisa avait toujours rêvé. Les collines verdoyantes, les vignobles à perte de vue, et les charmants villages italiens apportaient une atmosphère de tranquillité, comme un prolongement naturel de l'harmonie qu'ils avaient trouvée ensemble. Chaque jour, ils découvraient un peu plus cette terre qui respirait la beauté et l'authenticité, savourant des moments simples mais précieux, main dans la main.

Un matin, alors qu'ils prenaient leur petit déjeuner sur la terrasse de leur chambre, Élisa remarqua que Max la regardait avec une intensité particulière. Elle haussa un sourcil, amusée, puis se pencha vers lui.

__ À quoi tu penses ? demanda-t-elle en souriant.

Max prit un instant avant de répondre, comme s'il pesait ses mots.

__ Je me demandais si tu avais déjà envisagé... l'idée d'agrandir la famille.

Les mots restèrent suspendus dans l'air, et Élisa sentit son cœur battre un peu plus fort. Depuis leur rencontre, elle avait imaginé tant de futurs possibles avec Max, mais l'idée de devenir parents n'était encore qu'un doux rêve, quelque chose qu'ils n'avaient jamais abordé sérieusement. Elle lui sourit tendrement, laissant sa main se poser sur la sienne.

__ Oui, j'y ai pensé, avoua-t-elle doucement. Avec toi, je me sens prête pour tout... même pour ça.

Les jours qui suivirent furent emplis de discussions et de rêves partagés. Ils parlaient de leurs espoirs, de la manière dont ils voulaient élever un enfant, des valeurs qu'ils souhaitaient lui transmettre. Élisa se surprit à se projeter dans cette vie de famille, imaginant leur futur petit chez-soi rempli de rires, d'amour et de complicité.

De retour en ville, Élisa et Max commencèrent à transformer leur appartement en un nid douillet. Chaque coin devenait un espace d'amour et de préparation pour cette nouvelle aventure. Peu de temps après, ils eurent la joie de découvrir qu'Élisa était enceinte. La nouvelle les remplit d'une joie intense, mêlée d'une douce appréhension.

Les mois qui suivirent furent marqués par l'excitation des préparatifs et par les premiers signes de la vie qui grandissait en elle. Max se montrait aux petits soins, veillant sur Élisa avec une tendresse sans fin. Il ne manquait aucun rendez-vous médical, lisait des livres sur la parentalité, et discutait même de la couleur des murs de la future chambre de leur bébé.

Élisa, quant à elle, se sentait transformée. Elle découvrait une nouvelle forme d'amour, un lien profond avec cet enfant qu'elle n'avait pas encore rencontré mais qui semblait déjà faire partie d'elle. Ses amis et sa famille la trouvaient radieuse, épanouie, et elle ressentait en elle une force tranquille, une confiance nouvelle qui la préparait à ce grand changement.

Un soir, alors qu'ils préparaient le dîner, Max s'arrêta soudain et fixa Élisa avec un sourire amusé.

__ J'ai réfléchi à quelque chose, dit-il, en posant la main sur le ventre arrondi d'Élisa. Et si nous appelions le bébé Anna, si c'est une fille ? C'était le prénom de ma grand-mère, et elle était quelqu'un de formidable. Elle m'a appris tellement de choses... elle serait si fière de toi, de nous.

Élisa fut touchée par cette idée, et un sourire ému éclaira son visage. Anna... c'est parfait, murmura-t-elle. Et si c'est un garçon, j'aimerais qu'il s'appelle Louis. Mon grand-père s'appelait ainsi, et il avait une âme si douce, si généreuse.

Ils échangèrent un regard complice, comme s'ils avaient déjà trouvé la place de ce futur enfant dans leur vie.