Compte à la mer

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Petite, j'allais souvent écouter la mer

La regarder ou encore m'y baigner 

Un pique-nique, une promenade

C'était les moments agréables de l'été

Qui, en Bretagne, avaient une saveur automnale


Le clapotis des vagues m'apaisait

La violence du vent me domptait

Le goût amer de l'océan

Me faisait oublier l'amertume de l'avis des gens


Sans me soucier de son vice

Elle me faisait rire, vaciller, elle m'éclaboussait

La mer me paraissait innocente et sans danger

Capable d'aucune méchanceté


J'ai si souvent convaincu mon aimé 

De ta gentillesse et de ta bonté

Je lui ai si souvent conté les souvenirs 

Que j'avais de toi me faisant rire 

Qu'il a eu lui aussi envie de te rencontrer

De te connaître et de t'aimer


Alors il est devenu marin

Alors il s'est levé pour toi tous les matins

Il a donné son cœur et son corps pour te protéger 

Tu lui as pris son temps et sa santé 


Et sa vie,

Ma vie 


Je t'en veux et je t'en voudrais,

J'espère que tu le sais

Tu vivras plus longtemps que moi

Avec deux meurtres sur les bras


Tu m'inspirais tant de choses

Aujourd'hui tu ne m'inspires plus rien,

Rien qui ne vaille,

Rien qui ne me plaise 

Tu n'es plus qu'une vaste étendue d'eau salée

Sans cœur, sans âme

Retirant des vies sans la moindre pitié. 


Jade. 

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