Chapitre 48

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Jade ( pdv )

Je me dépêche de rapidement rejoindre ma chambre après avoir récupérer quelques vêtements. J'ai pris ce qui me semblait le plus confortable et comme il m'a parlé de chaleur, je lui ai pris un pull dans ses affaires. Je savais qu'il avait cette marque et que ça pouvait le faire souffrir mais ça ne m'a jamais semblé aussi réel qu'aujourd'hui. Ses pupilles gelées étaient la représentation même de la douleur et je sais très bien qu'il était au bord des larmes. Il m'a regardé comme si j'étais la seule qui pouvait le sauver et ça à le malheur de particulièrement m'attendrir.

Il était soudainement si vulnérable que rien qu'une seconde j'ai pensé à lui donner absolument tout ce qu'il lui faudrait pour qu'il puisse aller mieux. Je ne pensais pas dire ça un jour mais le Lieutenant-colonel Town me fait de la peine. Il me fait énormément de peine et je dois vraiment me faire violence pour ne pas courir dans les couloirs. Je me contente de marcher le plus vite possible. Je m'accorde deux petites secondes pour reprendre mon souffle et m'empresse d'entrer. Je pousse la porte avant de la refermer derrière moi tout en lui annonçant que je suis arrivé. Je toque à la porte de la salle de bain avant d'entrer. Je n'entends pas de réponse, alors j'entre. Assis par terre, fermement accroché à la baignoire, il se vide l'estomac.

Mes yeux s'écarquillent lentement à mesure que je prends conscience de toute l'étendue de sa souffrance. Il n'arrive clairement pas respirer correctement. Il pousse même hoquets et sanglots entre et pendant deux vomissements. Sa respiration est courte et saccadée et surtout, il a clairement du mal à se soutenir.

-Merde. Lieutenant-colonel ?

Il ne me répond pas évidemment.

Merde. Merde. Merde.

Je m'empresse de déposer ses vêtements sur ma commode pas loin avant de le rejoindre. Sans me regarder, il tente de s'écarter mollement. J'en profite pour mieux évaluer les dégâts. À la manière qu'il a d'enfoncer ses doigts dans ses côtes, je suppose qu'il souffre. Il n'a même pas eu la force de tenter d'éviter de se vomir dessus. Il en a partout, que ce soit sur son pantalon ou son torse. Il continue de pousser son mélange de bruit bizarre tout en gardant les yeux fixés sur le sol. Si j'en crois la tête qu'il fait et ses tremblements légers, il est clairement terrorisé par la situation.

Je ne sais pas où est-ce qu'il tente de fuir exactement mais c'est tout simplement hors de question. J'attrape solidement son avant bras et sentir à quel point il est tendu m'écrase le cœur. Il doit y mettre toute sa force dans cette prise. J'ai beau simplement le tolérer, il reste quelqu'un de mon entourage. Malgré le fait que c'est lui qui soit soudainement apparu dans ma vie. Cela n'empêche pas que je ne veux voir aucun de mes proches souffrir autant. Surtout après avoir laissé Hayra souffrir pendant des années. Je ne pouvais rien faire pour elle et je me doute que je ne peux pas faire grand chose pour le Lieutenant-colonel non plus, mais je ferai de mon mieux.

Je veux l'aider au maximum.

-Restez-là Eliott. Si vous bougez en plus de devoir nettoyer une plus grande surface, je vais clairement devoir vous ramasser. Affirmais-je bien plus rudement que prévu. Vous avez fini ? Ou vous pensez encore avoir besoin de vomir ?

C'est bien parce qu'il me fait de la peine que j'utilise son prénom. Je remets notre petite distance à la seconde même où il va mieux. Il n'a clairement plus rien du Lieutenant-colonel que je connaissais de toute façon. À souffrir ainsi, c'est certainement le plus proche de ce qu'il cache en dessous de toutes ses couches d'arrogance et de méchanceté gratuite, que je ne serais jamais. J'ai la certitude qu'au fond il n'est pas si terrible que ça mais peut-être que je me fais des idées parce qu'il est mal en point.

Un simple OracleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant