Aujourd’hui, tout est étrange, plus que jamais !
L’air autour de moi est insupportablement lourd. Il est presque palpable, et chaque inspiration me laisse un goût de métal et de pourriture.
La réalité elle-même semble m’observer, tendue, comme si elle attendait que je baisse ma garde...
Ce matin, en me levant, j'ai remarqué que les poissons étaient morts, mais leur regard vide me transperçait, comme s’ils cherchaient en moi quelque chose que j'avais perdu.
Leurs corps flottent silencieusement, dans une harmonie dérangeante. Je me suis approché, et l’un d’eux a insufflé des mots dans mon esprit, formant une pensée meurtrière qui m’envahit.
> "Laisse tomber la surface. Plonge."
Ces mots résonnent encore en moi, et bien qu'ils me terrifient et me glacent l’existence, je ne comprends pas. Plonger où ? Vers quoi ? J’essaie de les ignorer, mais chaque fois que je me retourne, leurs bouches s’animent, répétant les mêmes mots, encore et encore... à l’infini.
Lorsque je me suis assis pour manger, la nourriture s’est mise à crier des absurdités sur la "surface", sur ce que l’on cache. À chaque bouchée, j’avais l’impression d’avaler leurs paroles, de m’endoctriner avec des dogmes irréels et obscurs. Pris de vertige, je me lève, noyé dans ces secrets insensés, et je ferme les yeux...
Des images floues surgissent : un lac noir, et une main tendue... Elle cherche à m’attirer vers le fond.
À la fin de cette journée, j’ai crié, les suppliant de me laisser ! Impassibles, ils bourdonnent, leurs yeux fixés sur les miens.
Ils chantent !
La fin !
Une litanie qui m'est dédiée.
Un monde à moi seul.
