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Amos

Après l'entraînement avec les nouvelles recrues et des papiers à remplir pour le gang, je rentrai enfin, vers 22h. Mais toute la soirée, j'avais eu une chose en tête. Ce foutu baiser. Impossible de l'effacer. Ça tournait en boucle dans ma tête, et ça m'énervait.

En entrant dans l'appart, des éclats de rire et des voix me frappèrent direct. Génial, pas juste des gars, mais des filles aussi. Sérieusement ? Elles devaient être là, toutes les deux. Louna, ça passe, elle s'entend bien avec Lorenzo, et elle est cool. Mais Zélia ? Bref.

Je m'avançai vers le salon, prêt à voir qui je trouverais, et évidemment, ils étaient tous là. Je sentais déjà que j'allais devoir m'y faire. Louna, toujours polie, se leva direct pour me faire la bise, mais mon regard glissa vers Zélia, posée là dans un pyjama en satin qui... putain, qui lui allait trop bien. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon mal foutu, et c'était encore pire : elle était canon, et ça me prenait la tête. Je m'engueulais intérieurement pour avoir même le réflexe de la regarder comme ça, mais j'avais qu'une envie qu'elle finisse dans mon lit.

— Coucou Amos, comment tu vas ? lança Louna, me ramenant à la réalité.

Je n'eus même pas le temps de répondre que Diego enchaîna.

— Tu rentres tard ce soir, non ? demanda-t-il.

— Ouais, j'avais du taf.

Diego hocha la tête, un peu déçu.

— Dommage, mec. Les filles sont venues ce soir pour qu'on se fasse une soirée jeux, et elles vont sûrement rester dormir.

Je réprimai un soupir en balançant un "Super" rapide, et juste après Louna me proposa :

— Tu viens jouer avec nous ?

— Non, désolé. Je vais aller me doucher et me coucher, journée longue, je suis crevé.

Je m'éloignai sans un regard de plus, mais je sentais ses yeux, à elle, qui me suivaient.

-

J'ai pas réfléchi, pas pris le temps d'hésiter. J'ai juste levé le bras et tiré, un tir sec, brutal, un bruit qui me déchire encore la tête comme une lame qui tranche dans le silence.

Le premier homme s'est retourné, pris de court, cherchant d'où ça venait. J'ai tiré à nouveau, mais mes mains tremblaient tellement que la balle est partie complètement à côté. Pas assez, loin de là. C'était rien de plus qu'un coup d'air. Et puis tout s'est accéléré.

Le regard de mon père a croisé le mien, juste une seconde. Comme s'il savait. Comme si, sans un mot, il m'avait dit adieu. Puis une balle est venue, un coup en plein dans sa poitrine. Il est tombé, lentement, comme dans une scène qu'on repasse en boucle. Ses mains sur la blessure, ses yeux rivés aux miens, jusqu'au dernier souffle.

— Amos, Amos, réveille-toi

J'entends une main douce me secouer. J'ouvre les yeux d'un coup, complètement paumé, et c'est elle, Zélia, qui me regarde, inquiète.

— Amos... t'étais en plein cauchemar, me murmure-t-elle, douce comme si elle calmait un gamin effrayé.

Je la fixe, le cerveau encore en vrac, mais la chaleur de sa main sur moi me ramène, petit à petit. C'était qu'un rêve, putain, mais ça s'incruste comme un sale truc qui refuse de lâcher.

— Je suis là, ça va allez, continua t-elle.

Je la regarde, cette fille qui d'habitude me fait chier comme personne, et là, j'ai juste besoin qu'elle reste.

— Reste là alors..., s'il te plaît, je finis par dire, la voix encore tremblante.

Elle hésite un instant, ses yeux cherchant les miens comme pour savoir si je suis sérieux, puis elle finit par se glisser sous les draps. Je la prends contre moi, en cuillère, et bordel, ça me calme un peu de sentir sa chaleur, de l'avoir là, tout contre moi.

Le silence se pose, et sans trop réfléchir, je lâche un truc qui me tourne dans la tête :

— On a chacun nos passé, toi et moi, comme si un truc s'était brisé en nous...

Elle se tend légèrement face à cette phrase, mais je la serre un peu plus, laisse mes lèvres se perdre dans son cou, et glisse une main sous son tee-shirt, car là maintenant, tout de suite, c'est ce donc j'ai besoin. 

Sa peau est douce, chaude, et ça me fait un bien fou de la caresser, de sentir chaque frisson qui lui échappe. Je me colle un peu plus, je colle surtout mon sexe contre ses fesses pour qu'elle sente exactement ce que je veux. Ouais, qu'elle sache que j'en ai envie, là, maintenant.

Elle finit par se tourner vers moi, et j'en profite pour lui prendre le visage entre mes mains. Ses lèvres sont là, à quelques centimètres, et j'ai plus envie de me retenir. Je l'embrasse, d'abord doucement, puis avec ce besoin brut de la sentir, d'effacer les restes de ce putain de cauchemar. Contre ses lèvres, je murmure presque pour moi-même :

— Depuis une semaine, j'ai envie de faire ça.

Elle me regarde, un peu perdue, et demande, hésitante :

— Qu'est-ce que tu fais, Amos ?

— Ce que j'ai envie de faire depuis un moment, je réponds en me glissant au-dessus d'elle.

Et oui car j'ai envie de la baiser depuis déjà une semaine, j'y pense sans cesse. Elle est là, sous moi, les cheveux un peu épars sur l'oreiller, et son regard me dit qu'elle me suit. Mes mains passent sous son tee-shirt, je le relève juste un peu pour embrasser sa peau et puis son seins. Sa respiration s'accélère, et putain, j'aime la voir comme ça, de la voir autrement est incroyable surtout à chaque frisson qu'elle laisse échapper. J'en veux plus, et je glisse mes lèvres sur son cou, dans le creux, puis je remonte jusqu'à son oreille.

Ma main descend lentement, arrivant à sa taille, prêt à aller plus loin, car putain là ma bite vas déjà exploser. Mais elle se tend d'un coup, son corps se fige sous mes doigts. Je m'arrête, mon regard se posant direct dans le sien.

— Tout va bien ? je lui demande, ma voix qui se radoucit malgré moi.

— Oui, oui... mais...

Elle évite mon regard, et je sais déjà que quelque chose cloche.

— Si y'a un truc qui va pas, dis-moi la vérité, princesse, je murmure, insistant.

Elle prend une grande respiration, et finit par lâcher, dans un souffle :

— C'est juste... j'ai jamais fait ça. Pas... maintenant.

Ses mots me percutent. Et là, je souris malgré moi. Putain, elle est encore... vierge. Ça me fait quelque chose que je pensais pas ressentir. Elle voit mon sourire et ça l'embrouille, mais je passe un bras autour d'elle pour la garder contre moi.

— C'est pas grave, princesse, murmuré-je doucement en l'embrassant sur le front. On prendra notre temps.

Je la serre un peu plus contre moi, laissant mon propre souffle se calmer, content de juste l'avoir là, tout contre moi et rien que pour moi. Et grâce à son odeur et en me callant à sa respiration, je m'y pas longtemps à me rendormir, tout comme elle. 

Sous les néons de l'interditOù les histoires vivent. Découvrez maintenant