Chapitre 4

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Le lendemain matin, Valentine semblait plus calme, comme si les événements de la veille n'avaient jamais eu lieu. Son fiancé s'occupait déjà de préparer leur retour vers Saint Denis, discutant avec les cousins de la logistique de leur départ. t/p, cependant, était distraite. Elle se demandait si elle reverrait le Mexicain, si les hommes d'Arthur avaient encore un rôle à jouer dans son histoire.

Alors qu'ils montaient dans la calèche pour partir, un éclat de soleil illumina brièvement quelque chose sur la colline, non loin du chemin qu'ils empruntaient. Ses yeux cherchèrent instinctivement la source de cette lumière, et elle aperçut un groupe d'hommes à cheval, observant de loin. Leurs silhouettes étaient familières. Arthur, le Mexicain, et leurs compagnons la fixaient à distance.

Cette fois, elle le savait : ces hommes n'étaient pas simplement des rencontres fortuites. Ils étaient les messagers d'un autre destin, d'une autre voie, une route dangereuse mais peut-être plus vraie que tout ce qu'elle avait connu jusqu'à présent.

Alors que la calèche s'éloignait de Valentine, t/p ne put s'empêcher de se demander : « Est-ce que je les reverrai un jour ? Et si oui... quel choix ferai-je ? »

Les semaines s'étaient écoulées lentement depuis leur dernier passage à Valentine. t/p, malgré son engagement envers son futur mari, se surprenait de plus en plus à penser à ce groupe d'hommes. Arthur, surtout, hantait ses pensées, même si elle tentait de se convaincre qu'il n'était rien d'autre qu'un hors-la-loi, dangereu. Pourtant, quelque chose en elle, un frisson d'excitation mêlé à une curiosité insatiable, la poussait à en savoir plus, à retourner là où tout avait commencé.

Aujourd'hui, son fiancé était au banquet d'affaires, une rencontre mondaine réservée aux hommes de la haute société, laissant à t/p l'occasion de s'échapper sans qu'il ne s'en aperçoive. Elle enfila son pantalon sur mesure, ajustant la ceinture avec une détermination silencieuse. Ses cheveux blonds ondulés retombaient librement sur ses épaules, et, contrairement à d'habitude, elle ne se soucia pas de coiffer des boucles parfaites ou de s'attarder sur les apparences. Elle savait exactement ce qu'elle allait faire, et rien ne pouvait l'en empêcher.

« Préparez mon cheval, » ordonna-t-elle à ses valets.

Quelques minutes plus tard, t/p se tenait devant son fidèle destrier, prête à partir. Avant de se diriger vers les marais, elle s'arrêta d'abord chez le boucher. Elle sélectionna un morceau de viande de grande qualité, un gigot d'agneau, frais et coûteux. Ce n'était pas simplement un caprice, mais une manière d'offrir un cadeau en espérant gagner leur confiance. Ensuite, elle se rendit chez le médecin pour récupérer des médicaments, devinant que la vie dans le camp n'était pas de tout repos.

Une fois ses courses terminées, elle enfourcha son cheval et se dirigea vers le marais à l'extérieur de Saint Denis, le cœur battant à l'idée de retrouver Arthur et ses hommes. Le chemin qui menait au camp était boueux, sombre, mais elle ne ressentait plus l'appréhension de la première fois. Désormais, elle savait où elle allait et pourquoi.

Le camp était exactement comme la dernière fois : désordonné, entouré de marécages humides, avec une ambiance pesante qui semblait éloignée du monde civilisé. Alors qu'elle approchait, un rugissement familier résonna dans l'air.

« Qui est là ?! »

Une voix profonde et grincheuse perça le silence, la faisant presque sourire. Un homme avec une grande balafre et l'air mal luné apparut devant elle, son fusil reposant sur son épaule, les yeux plissés en la voyant approcher. Il n'était pas le Mexicain de la dernière fois, mais il semblait tout aussi méfiant et dangereux.

« Je suis là pour voir Arthur, » répondit-elle calmement, répétant les mots qu'elle avait déjà prononcés lors de sa première visite.

L'homme la fixa un moment, hésitant. Visiblement, une femme dans un tel camp, et de son rang, ne venait pas souvent. Mais quelque chose dans sa posture – ou peut-être dans sa familiarité avec leur groupe – le convainquit.

Une haute sociéte (javier x reader, en publication)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant