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La douce chaleur de l'été se repensait sur toute la ville. Les hommes, femmes et enfants se donnaient à cœur aux multiples jeux sur la plage.

Des adolescents à vélo, sifflaient au passage des belles filles en bikini, les jeux de cartes, des touristes etc tous avaient répondu présents à ce manège des vacances.

Et moi, au centre, belle chemise hawaïenne sur le torse, culotte rouge,babouches aux pieds, chapeau en paille des pêcheurs, marchant dans artères de Madrid tranquillement, sourire charmeur aux lèvres, pour captiver les jeunes belles filles au alentours. La douce chaleur de l'été se repensait sur toute la ville.

Avec moi, Carlos, bon compagnon et ami depuis mon plus jeune âge.

Vêtu lui d'une chemise fleurie, d'une culotte bleue, des sandales noirs, un chapeau en paille et des lunettes fumées, il marchait torse bombé à l'avant, pour attirer l'attention sur lui.

Les cris, les rires, les danses étaient au menu et cela était bien évidemment la folie de l'été.

Personne ne se souciait des problèmes liés à la vie quotidienne, tout le monde était là pour s'amuser avant de reprendre le train de vie habituel.

   Le soir tombant peu à peu, laissant honneur aux bars de la ville.
Carlos, bien que désireux de rester en ma compagnie, devait rentrer chez lui pour accueillir son père, revenu d'un long voyage de service.

Me baladant joyeusement sur le trottoir à moitié sombre, je souriais à la vie en pensant à mon avenir. Les mains au alentour de la taille.

Le vent était doux et apaisant, qualités requises pour faire une bonne promenade.

**

Sans m'en apercevoir de cette voiture grise qui roulait à toute vitesse vers moi.

N'ayant pas le temps de fuir, ou de l'éviter, je me suis retrouvé sans issue percuté et balancé à l'arrière, puis enfin embrassé le magnifique goudron de ce macadam.

Mon pauvre corps meurtri allongé au sol, j'avais perdu mon sourire, ne s'entant plus mon corps qu'une vive douleur qui se répondait de part et d'autre de mon corps.

Plus aucun bruit n'arrivait à moi, juste du vent qui devenu plus froid qu'avant.

Mon corps lâchait, mon sang se vidait longtemps.

J'arrive à peine à distinguer quelques voix inconnues mais remplies de peur:

- Il est mort...

- Oh c'est un désastre...aidez le s'il vous plaît.

J'arrive à entendre des pas s'approchant discrètement près de mon pauvre corps, avant qu'une main puisse se placer sur mon bras et vérifier mon pouls.

- Nous devons le ramener rapidement à l'hôpital...il peut toujours survivre malgré sa perte de sang.

Aussi léger que je suis, mon corps fut transporté urgemment vers un camion pour me conduire à l'hôpital.

La douleur devenait insupportable, rangeant fortement mon corps.

Et là, en chemin sur mon lit  roulant vers la salle d'opération, la douce voix d'une femme que je peux reconnaître parmi milles, arrive à mes oreilles toujours vivantes.

- Mon...mon fils...s'il vous plaît...je vous en supplie sauver mon pauvre fils.

C'était là ma tendre et chère mère. Anéantie en voyant mon état, les yeux larmoyants, la voix brisée et remplie de chagrin, elle s'approchait rapidement de mon corps à peiné vivant, pour caresser ma main.

- Tu...tu ne peux pas mourir et me laisser. S'il te plaît ne meurs pas...tu ne peux pas Raphaël...Je...je n'ai que toi...Ne meurs pas.

S'effondrant sur le sol, les pleurs de ma mère parvenaient à moi, dans mon inconscience.

Mais elle fut arrêter par cette voix grave et autoritaire, de cet homme indigne, qui est nul autre que mon père.

- Ce vaurien...Voilà qu'il nous pousse à encore dépenser pour lui. Prenez le docteur et faites le disparaître de ma vue.

Ma mère, sous le choc et en pleurs, s'empressa de se relever pour faire face à son mari.

- Arrête ! Regarde le...Regarde son corps recouvert de sang, Ne vois-tu pas sa douleur ? Mon fils...mon unique fils est entre la vie et la mort et regarde moi tes paroles. C'est aussi ton fils, ta chaire et ton sang.

Inconsolable, ma mère n'arrêtait pas de faire de prières silencieuses pour moi.

**

Le bloc opératoire, aussi froid et silencieux était peint de blanc. Mon corps allongé sur le lit au centre, était à présent entre les mains des docteurs.

Placé sous un moniteur ECG pour prévenir en cas de mort, mon corps affaiblit, j'arrive à sentir à peine les travaux des médecins sur moi.

   Une bonne heure, toujours enfermé dans cette salle, avec les mêmes médecins à leur poste, le taux de survie commençait peu à peu à chuter.

Mon âme, qui était toujours coincé dans ce corps de garçon, commençait à le quitter en silence petit à petit.

Et là...je rendis mon dernier souffle, provocant des vifs bips provenant du moniteur.

- Emmenez le défibrillateur cardiaque immédiatement. S'écriait un médecin.

Les pas rapides des infirmiers, courant pour apporter l'objet demandé.

- Un...deux...trois...
Appliquant le défibrillateur avec force sur ma poitrine, mais rien ne change.

- On reprend. Un...deux...trois..
Toujours rien

Pauvre médecin. J'aurais bien voulu lui dire d'arrêter, que cela ne servait plus à rien, que mon âme avait quitté ce corps d'adolescent pour ne plus y revenir.

Malgré les nombreuses pressions du défibrillateur, le médecin décide enfin d'abandonner , lâchant l'objet et chuchotant à ses collègues.

- Nous l'avons perdu.

Regardant la pendule accrochée au mur, il laisse échapper un soupir, avant de porter son attention vers l'infirmier prêt de lui.

- Heure de décès, vingt heures quarante-cinq.

Ils ont recouvert mon corps d'un tissu blanc, avant de le conduire vers la morgue de l'hôpital.

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 31 ⏰

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