Prologue

32 18 18
                                    

31 octobre 2020 : 22H20 :

La nuit semblait murmurer des secrets oubliés, étouffés par les ombres.

Mon cœur battait à s'en rompre.

Je courais au milieu de cette forêt sombre et terrifiante, sans comprendre dans quel enfer je venais de plonger.

Si seulement j'avais su... si seulement j'avais su.

Peut-être aurais-je pu changer le cours des choses. C'est ce qu'on se dit, souvent, quand l'irréparable est déjà fait. Mais il était trop tard désormais.

L'irréversible avait eu lieu.

Je me tenais là, seul au milieu de cette forêt. Je ne savais plus où aller, mes yeux fouillaient l'obscurité, passant frénétiquement de gauche à droite dans l'espoir de retrouver mon chemin.

Mais le silence de la nuit refusait de me répondre, impassible, témoin silencieux de mon désarroi.

La lumière de la lune guidait mes pas alors que je m'enfonçais plus profondément, comme si la forêt m'avalait tout entier.

Puis, je l'entendis.

Ce cri, déchirant, transperça le silence de la nuit...

Et mon cœur aussi.

Je me mis à courir, sans réfléchir aux dangers qui pouvaient m'attendre. Peu m'importait, mon monde s'effondrait devant moi.

J'arrivais enfin.

Je ne voulais pas y croire.

Elle était là, devant moi.

Immobile, impuissant, je ne pouvais qu'assister, spectateur de la tragédie qui se jouait. Mon cœur battait si fort que son écho résonnait dans toute la forêt. La rage et les regrets me brûlaient, les larmes montaient sans retenue.

Une douleur sourde vrillait mon ventre, comme si une lame venait de s'y enfoncer. Des voix, petites mais insistantes, chuchotaient dans ma tête, m'accusant. C'était de ma faute.

Avant même de m'en rendre compte, les larmes coulaient.

Je venais de perdre mon monde, la seule chose qui comptait vraiment à mes yeux.

Je me retournai à contre-jour, à peine le temps de distinguer quoi que ce soit avant que la lumière ne s'éteigne.

Je reçus un violent coup à la tête.

Je tombai au sol, gisant dans mon propre sang, comprenant que la vie m'échappait. Une douleur insupportable explosait dans ma tête, comme si une onde de choc s'était propagée à travers mon crâne. Les pulsations de mon cœur résonnaient dans mes oreilles, étouffant tout autre son, tandis que la chaleur du sang se mêlait à la froideur du sol. Chaque mouvement amplifiait la douleur, et je sentais ma vision se brouiller, les contours de la forêt se fondant dans un flou inquiétant.

L'obscurité commençait à m'envelopper, m'emportant lentement vers le néant.

Je tendis la main vers elle, mais c'était trop tard. La douleur prit le dessus, dévorant mes dernières forces.

Mes yeux se fermèrent subitement.

Et la forêt, implacable, referma son étreinte, emportant mes dernières lueurs d'espoir.

TemporelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant