Chapitre 1 - L'enveloppe bleue

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Mes yeux s'ouvrent lentement. La lumière du soleil m'aveugle. Je sens une présence près de moi. Je tourne les yeux vers Anselme, qui grogne dans sa barbe.

- Allez viens gamine. J'tai laissé faire la grasse matinée, mais là, faut se lever, grommelle mon mentor. 

- Encore des Rafales ? je demande. 

- Oui. Bon, tu te lèves, gamine, maintenant, hein. Allez, allez, les vents vont pas se calmer tous seuls ! 

" Si seulement... "

Doucement, je sors de mon lit en repoussant les couvertures bleues ciel qui me recouvraient dans mon sommeil il y a quelques minutes. Je soupire. Les Rafales de Vents deviennent de plus en plus fréquentes, et je suis la seule à pouvoir les contrôler. Anselme, mon mentor, est devenu trop vieux pour pouvoir le faire, ces pouvoirs s'affaiblissent. 

Je mets mes habits à toute vitesse. Une petite tunique rouge ainsi qu'un pantalon de velours suffiront. Je n'ai pas le temps de me brosser les cheveux, je dois me dépêcher. 

Je cours vers le Mont Zéphyr, la plus haute montagne (bien qu'elle soit extrêmement basse) de la Division 7. Cette Division où j'ai été retrouvée sur le seuil de la porte d'Anselme. Je ne sais même pas si j'y suis vraiment originaire. En tout cas, dans mes plus lointains souvenirs, je me trouve ici. C'est mon chez moi.

J'inspire, expire. Je ne peux pas rater mon coup. Les Vents sont extrêmement difficiles à contrôler, en cette période plus que jamais. Mes yeux se ferment. Une tornade se forme autour de moi, emportant quelques feuilles d'arbres avec elle. Je tremble un peu. Il est tôt, et les Vents sont très capricieux l'hiver. J'essaie de prendre tout le courant d'air qui passe, pour ne rien en laisser. La tornade devient de plus en plus grosse et puissante. Elle se rapproche de plus en plus de mon corps, puis, disparait. Ouf, c'était moins une. 

En descendant la pente (qui est assez raide, et vu ma maladresse, je ne manqua pas deux fois de trébucher), je vis Anselme, qui m'attendait, une enveloppe bleue claire dans la main. 

- Tiens, gamine. C'est pour toi, dit il en me tendant la lettre.

Il ne m'a même pas félicité ! Mais, bon après tout, à force de faire tout son travail dont il impuissant à faire lui même, je peux le comprendre. Mais une question me trotte la tête.

- Qui peut bien m'écrire ? 

- Tu n'as qu'à lire, maugréa mon mentor.

Je retourne l'enveloppe, et écarquille les yeux.


Roi Narcisse, Souverain de Lumenaria

La Tisseuse de VentsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant