chapitre 14

4 1 0
                                    

Le temps passa et Philomèle eut quatorze ans.
Elle allait bientôt faire ses débuts dans la haute société. La coutume voulait que les jeunes femmes attendent d'avoir au moins seize ans avant de faire leurs débuts, mais comme il n'y avait pas d'impératrice, Philomèle allait faire ses débuts un peu plus tôt. Quelqu'un de la famille impériale devait prendre la place de l'impératrice en tant que leader de la haute société.
La marquise Eros avait assumé ce rôle dans le passé, mais le poste était resté vide depuis qu'elle avait été bannie. Parmi les parents éloignés qui restaient, personne n'était assez proche de l'empereur pour assumer ce rôle. Non pas que cette absence soit nécessairement désastreuse, mais sans personne pour maintenir l'ordre au sein de la haute société, les petits différends entre les factions étaient souvent rapidement exagérés.
'Suis-je vraiment capable d'assumer cette tâche ?' Philomèle n'appréciait pas vraiment ce fardeau supplémentaire, mais elle ne pouvait ignorer ses responsabilités royales. Jusqu'à l'apparition d'Ellensia, en tout cas, elle était encore la princesse. 'Je vais devoir m'assurer de bien gérer le rôle qu'on me confie'.
De plus, la comtesse Dellese lui avait assuré que ce ne serait pas trop difficile, les nobles devant être plus prudents dans leurs propos du simple fait de la présence de la princesse. Philomèle ne pensait pas que les nobles arrogants se laisseraient intimider par elle alors qu'elle n'était considérée que comme une jeune agitatrice il n'y a pas si longtemps encore.

" Oh mon Dieu ! Vous êtes si belle ! "
s'exclama la comtesse Dellese.

Ses paroles ramenèrent Philomèle à la réalité. Aujourd'hui, c'était le jour de ses débuts. La fête allait commencer dans quelques heures. Elle se retourna, vérifiant son reflet dans le miroir.

" Vous ne trouvez pas que cette robe est trop voyante ? "

Philomèle avait l'air troublé, lorgnant les innombrables rubans rouges partout sur le tissu blanc.
La comtesse secoua la tête avec véhémence tout en s'affairant à défroisser la jupe.

" Bien sûr que non ! Cela fait trop longtemps que vous évitez de porter des robes extravagantes. Vous n'avez certainement pas besoin de vous habiller de manière aussi sobre pour vos débuts ".

Les servantes vérifièrent avec diligence qu'aucun ruban ne s'était détaché.

" La robe n'est peut-être pas à votre goût, mais soyez patiente pour aujourd'hui. Tous les autres seront sur leur trente-et-un."

" Hmm. Je suppose que vous avez raison. "

En réalité, la robe était tout à fait au goût de Philomèle. Ce sont toutes les autres robes de sa garde-robe qui n'étaient pas à son goût. Jusqu'à ses neuf ans, Philomèle avait préféré les robes très élaborées, avec autant de fanfreluches, d'accessoires scintillants que possible, et confectionnées dans les meilleurs tissus.
Mais ce n'était qu'une question de temps avant que les gens ne commencent à la considérer comme une trop grande dépensière, comme ils l'avaient fait dans le roman. Elle ne pouvait pas non plus se résoudre à dépenser autant l'argent de l'empereur. Après tout, il n'était même pas son vrai père.
Philomèle changea donc de style. Elle choisit de porter des robes sobres, élégantes et soignées et s'efforça d'être aussi économe que possible, tout en veillant à ne pas s'habiller trop mal pour son rang. En conséquence, la plupart des gens ont simplement supposé que ses goûts avaient changé naturellement avec l'âge.
La comtesse, qui avait toujours voulu habiller Philomèle de robes plus mignonnes et plus fantaisistes, recommanda avec empressement une robe de son choix pour les débuts de la princesse, au moins.
'Je me sens un peu gênée, mais ce n'est pas mal'. En regardant son reflet dans le miroir, elle se rendit compte qu'un certain temps s'était écoulé et sortit rapidement de sa chambre.
L'empereur l'attendait devant un carrosse garé devant les marches du palais.

Philomèle, l'imposteur | Philomel The Fake Traduction FROù les histoires vivent. Découvrez maintenant