Des bruits terrifiants, des cris... Elle marche dans ce long couloir et à chaque porte, elle s'arrête... Elle ne doit en choisir qu'une. Une seule. Sur chaque porte se trouve une photo, représentant chaque fois quelqu'un qu'elle aime ou a aimé. Elle continue de déambuler dans ce couloir... Mathieu Brémont... Adam Chahine... Geneviève Nevers... Yves Becker... Jacques Nevers... Paul Brémont... Fred Marquand. La dernière porte.
Quand elle se réveille , son coussin est trempé, ses mains ne s'arrêtent pas de trembler. Elle se redresse et cherche une aide, une présence... Personne dans sa chambre. Quand elle appuie sur la sonnette, le Docteur Proust arrive et la regarde longtemps avant d'exprimer son bonheur.
Dr Proust : Ça me fait plaisir de vous voir vivante !
Alice : Qu'est-ce que je fais là ?
Dr Proust : Petite perte de mémoire ? Je vois... Votre plaie s'est rouverte il y a environ un mois. On l'a refermée comme on a pu, mais il faut faire attention.
Elle se souvient.
Alice : Je n'y ai pas touché... J'ai vu que ça saignait mais...
Dr Proust : On a remarqué que c'était survenu subitement, d'ailleurs c'est assez bizarre puisque vous avez été opérée il y a peu, mais faites attention quand-même. Votre greffier est passé, il vous a laissé ces fleurs et un petit mot. Tenez.
Alice : Merci. Attendez... Je sors bientôt ?
Dr Proust : Vous êtes restée dans le coma pendant un mois ! Nous devons faire des analyses avant de vous laisser sortir.
Alice : Un mois ?! Comment c'est possible ?
Dr Proust : Vous nous avez effrayés, vous savez. Par moments, on pensait que c'était fini, puis on a attendu et on s'est rendus compte que votre cœur était reparti. On a eu des réunions pour étudier votre cas... Ça ne nous était jamais arrivé.
Alice : Où est mon fils ? Et mon père ? Et Fred !
Dr Proust : Votre grand-père a emmené votre fils pour venir vous voir plusieurs fois, jusqu'à la semaine dernière. Pour que votre fils ne se fasse pas trop de soucis, nos meilleurs psychologues ont pensé que Paul serait mieux dans un nouvel endroit, loin des hôpitaux. Votre père l'a emmené dans le sud, il me semble.
Alice déplie le bout de papier déposé il y a quelques jours par son greffier avant qu'elle ne se réveille.« J'ai peur pour vous mais je sais que vous êtes une femme forte. Vous avez affronté tout ça en continuant de travailler et de vous occuper de votre famille. Maintenant vous avez besoin de temps. Ne nous laissez pas, nous avons déjà perdu le lieutenant Diacouné... et en quelque sorte Édouard, mon oncle. J'ai envisagé le fait que vous prendriez quelques vacances, la juge Larrieu vous remplace, une nouvelle équipe est mise en place. Si vous vous en sentez capable, vous pouvez reprendre l'affaire. Je reste à votre disposition.
Victor Lemonnier »Ses joues sont rouges, elle s'empare d'une bouteille d'eau et boit quelques gorgées avant de s'adresser une nouvelle fois au docteur.
Alice : Docteur... Il y a quelque chose que je ne comprends pas.
Dr Proust : Dites, Madame Nevers.
Alice : Comment est-il possible que j'aie survécu pendant un mois alors que...
Dr Proust : Pour les questions de ce genre, je ne suis malheureusement pas apte à répondre, j'en suis désolé. Je comprends votre détresse ; vous vous réveillez soudainement, ne trouvez personne à vos côtés et votre super docteur vous affirme que cela fait un mois que vous êtes là...
Alice : Et... personne d'autre n'est venu, mis à part mon père, mon fils et mon greffier ?
Dr Proust : Vous voulez parler de votre ami, ou du commandant ?
Elle ne répond pas : elle n'ose pas lui demander des nouvelles des deux.
Dr Proust : ...je vois. Alors pour votre ami, aucune nouvelle. Pas un signe. Pas d'appel. Je pense qu'il a compris que ce n'était pas trop le moment pour vous de vivre quelque chose avec lui. Et pour le commandant, depuis qu'il est sorti, pas une nouvelle non plus. J'ai eu quelques échos de mes collègues disant qu'il serait parti.
Alice : Parti ?
Dr Proust : Vous savez... Vous pensez pouvoir tout encaisser jusqu'au jour où vous tombez et avez beaucoup de mal à vous relever. J'ai su qu'il avait toujours été là, il apparaît plusieurs fois dans l'historique de soins de l'hôpital. Il a été présent lors de la naissance de votre fils, c'est ça ?
Alice se contente de hocher la tête.
Dr Proust : Je pense qu'il a simplement voulu respirer et aussi loin qu'il soit... Qui sait, peut-être qu'il vous attend ?
VOUS LISEZ
Alice Nevers, juge d'instruction
ФанфикBienvenue dans la suite de la diffusion de 2015. Aucun spoil, juste une histoire du passé avec quelques détails ajoutés. Bonne lecture ! (Les commentaires ne sont pas interdits par madame le juge 😉) [ Suite 2015 / Terminée ]