Edmond, toujours en train de la tenir fermement, la tourna vers lui, un sourire satisfait sur les lèvres.
« Ils sont charmants, n'est-ce pas ? Des hommes respectables, je suis content d'avoir fait leur connaissance. »
t/p, souriant faiblement, hocha la tête sans réellement répondre. Elle savait que le véritable visage de ces hommes n'avait rien de respectable, et pourtant, une part d'elle ne pouvait s'empêcher de les admirer. Ils vivaient selon leurs propres règles, en marge de la société étouffante à laquelle elle était enchaînée.
Alors qu'ils retournaient dans la salle pour rejoindre les autres invités, t/p ne pouvait s'empêcher de se sentir de plus en plus éloignée de ce monde. Son rôle de future épouse parfaite la pesait davantage avec chaque jour qui passait, et l'attirance qu'elle ressentait pour la liberté représentée par Dutch, Javier, et leur bande devenait de plus en plus difficile à ignorer.
Ce soir, elle avait franchi une nouvelle étape. Elle avait trahi son fiancé sans même qu'il ne s'en aperçoive, et malgré la culpabilité qui pesait sur elle, une autre émotion plus intense la traversait : l'excitation du danger, la sensation d'être vivante.
Pour combien de temps pourrait-elle continuer à jongler entre ces deux mondes ? Elle l'ignorait encore, mais une chose était certaine : elle était désormais bien plus impliquée dans ce jeu de duplicité qu'elle n'aurait jamais pu l'imaginer.
*
Le soleil était encore bas dans le ciel lorsque t/p, vêtue de sa robe élégante du matin, regarda discrètement depuis une fenêtre du manoir. La calèche de son fiancé s'éloignait lentement, emportant avec elle la silhouette d'Edmond, occupé par une journée d'affaires qui se prolongerait jusqu'à tard dans la nuit. Le timing parfait pour t/p.
Une fois la calèche hors de vue, t/p se précipita à l'étage. Là, elle se changea rapidement, troquant sa tenue sophistiquée contre un pantalon de cavalier parfaitement ajusté et une chemise pratique mais toujours élégante. Elle attacha ses cheveux blonds en une queue de cheval relâchée, laissant quelques mèches encadrer son visage. Elle savait qu'il lui restait quelques heures précieuses avant que son absence ne soit remarquée, si toutefois quelqu'un s'en inquiétait.
Avant de partir, elle fit discrètement signe à ses valets, qui avaient préparé son cheval en silence, tout en sachant que leur maîtresse avait un goût prononcé pour les escapades discrètes.
« Merci, » murmura-t-elle en passant devant eux, leur offrant un sourire complice.
Elle monta sur son cheval d'un geste fluide et, sans perdre de temps, se dirigea vers la ville pour quelques achats essentiels. Elle savait que sa visite au camp ne serait pas simplement une question de plaisir, mais aussi d'apporter des ressources utiles à ses nouveaux « amis ».
Dans les commerces de Saint Denis, elle fit ses emplettes rapidement, achetant de la viande de bonne qualité chez le boucher, des provisions pratiques, et quelques objets qui, selon elle, pourraient leur être utiles. Elle s'était attardée avant de partir dans sa garde robes et sélectionna deux robes qu'elle ne portait plus, des pièces élégantes mais désormais inutiles pour elle. Peut-être que les femmes du camp y trouveraient de la valeur.
Ses affaires en main, elle remonta en selle et partit au trot, cette fois en direction des marais. Le chemin, devenu presque familier, la menait vers un monde totalement différent de celui auquel elle était censée appartenir. Chaque foulée de son cheval la rapprochait d'un lieu où elle se sentait étrangement libre, loin des conventions rigides de Saint Denis et des attentes étouffantes de son rôle de fiancée parfaite.
Les marais étaient calmes ce jour-là, enveloppés dans une brume légère qui donnait au paysage une atmosphère mystique. Lorsque t/p atteignit enfin le camp, elle remarqua rapidement une silhouette imposante se tenant à l'entrée. C'était Bill, reconnaissable entre mille avec sa carrure massive, toujours impressionnante mais cette fois dépourvue de la rigueur qu'il adoptait lors de leurs précédentes rencontres en société.
« Ah, t/p ! » lança-t-il en la voyant approcher, sa voix résonnant dans le calme des marais. « C'est une surprise de te voir ici. »
« Je suis libre aujourd'hui, » répondit-elle en souriant, descendant de son cheval. « Et je me suis dit que je pourrais rendre une petite visite. »
Bill hocha la tête, visiblement ravi de la voir.
« Content de te voir. Entre, fais comme chez toi, » dit-il en s'écartant légèrement pour la laisser passer.
t/p entra dans le camp avec une aisance qui n'existait pas lors de sa première visite. Le sol boueux sous ses bottes, l'odeur de la fumée de bois, les visages rugueux mais familiers... tout cela lui donnait un étrange sentiment de confort. Elle était accueillie ici non pas par la froideur des mondains de Saint Denis, mais par une communauté qui, malgré sa rudesse, semblait l'accepter pour ce qu'elle était.
Elle se dirigea vers l'une des tentes principales, là où elle savait qu'elle trouverait Dutch, Arthur, ou Javier, sans oublier les femmes qui s'occupaient du camp. Les provisions en main, elle pénétra dans le cœur du camp avec une certaine assurance.
En arrivant près du feu de camp, elle aperçut Karen et Mary-Beth, occupées à laver du linge, comme toujours. Mais cette fois, au lieu de les observer de loin, t/p s'approcha avec un sourire complice.
« J'ai apporté quelques petites choses qui pourraient vous intéresser, » dit-elle en déposant son sac contenant les robes et provisions.
Les deux femmes levèrent la tête et sourirent largement à sa vue.
« Oh, regarde qui est de retour ! » s'exclama Karen, amusée. « Et avec des cadeaux, en plus ! »
Mary-Beth se précipita vers les robes, ses yeux brillants d'excitation.
« Tu es un vrai ange, t/p. Elles sont magnifiques ! »
« Ce sont des robes que je ne porte plus, » expliqua-t-elle modestement. « Je me suis dit que peut-être elles pourraient vous être utiles. »
Karen inspecta une des robes avec un sourire narquois.
« Oh, c'est certain que dans cette bande de sauvages, ça va faire des jalouses, » plaisanta-t-elle, tirant une grimace moqueuse à Bill qui passait à ce moment-là.
t/p rit doucement, puis elle s'assit près des femmes, se joignant à elles comme si elle faisait partie de leur monde depuis toujours. Elles discutèrent un moment, bavardant de tout et de rien, avant que t/p ne se lève pour explorer un peu plus le camp.
Après avoir passé du temps avec les femmes, t/p s'avança plus loin dans le campement, cherchant à voir si Dutch ou Javier étaient là. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir Javier, assis près d'un autre feu, jouant distraitement de sa guitare. Dutch, quant à lui, était un peu plus loin, en pleine discussion avec Arthur.
Javier leva la tête en la voyant approcher et lui sourit.
« t/p ! On ne s'attendait pas à te voir de si tôt, » dit-il en posant sa guitare contre une bûche.
« J'avais un peu de temps, » répondit-elle, son sourire s'élargissant. « Et puis... j'avais envie de vous revoir. »
« On est heureux que tu sois là, » dit Javier, son regard capturant le sien un instant, avant de se tourner vers Dutch et Arthur. « Ils vont vouloir te voir aussi. »
t/p se dirigea vers Dutch, qui la salua d'un sourire toujours aussi charmeur.
« t/p, tu tombes à point nommé, » dit Dutch en se levant légèrement. « Nous parlions justement de notre prochaine opération. »
Arthur hocha la tête en silence, tandis que Dutch poursuivait.
« Mais je suis sûr qu'on peut faire une pause pour discuter. Après tout, tu as sûrement des nouvelles plus intéressantes à partager. »
t/p sourit, s'asseyant près d'eux, se sentant plus intégrée à ce groupe que jamais. Elle savait qu'à chaque visite, elle se rapprochait un peu plus de ce monde de hors-la-loi.
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Une haute sociéte (javier x reader, en publication)
FanfictionDans le crépuscule de Saint Denis, une jeune femme de la haute société (t/p) est fascinée par la liberté d'Arthur Morgan et sa bande de hors-la-loi, un monde bien différent du sien. Tiraillée entre son mariage arrangé et ses désirs de liberté, elle...