le Duc et le paysan

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Au cœur d'un vaste duché entouré de montagnes et de forêts, se trouvait un château majestueux où vivait le jeune Carlos, héritier du titre de duc. 

Bien que la vie de palais fût empreinte de privilèges et de faste, le jeune noble se sentait enchaîné par les attentes de sa mère, la duchesse Catalina. 

Il savait que sa destinée était de prendre la tête du duché et de perpétuer la lignée familiale.

Cependant, cette responsabilité pesait lourdement sur ses épaules, car son cœur battait pour quelqu'un que la société n'accepterait jamais.

Lando, un simple paysan employé pour entretenir les jardins du château, ignorait qu'il était au centre des tourments de Carlos. 

Depuis le premier jour où le jeune noble l'avait vu dans les jardins, accroupi près des rosiers, le visage concentré mais serein, il avait ressenti un élan inexplicable. Il y avait dans les gestes de Lando, sa tendresse pour les plantes, une simplicité que Carlos ne trouvait nulle part ailleurs.

Un jour, incapable de résister à l'envie de lui parler, Carlos s'avança vers lui. 

- Vous avez un talent rare pour faire prospérer ces plantes, dit-il d'un ton qu'il espérait assez détaché pour ne pas trahir son trouble. 

Lando, relevant la tête, sourit avec une sincérité déconcertante. 

- Merci, Monseigneur. La terre rend toujours ce qu'on lui donne. 

Ces mots, prononcés sans prétention, restèrent gravés dans l'esprit de Carlos. 

Ce fut le premier échange d'une série de regards et de sourires échangés en secret. 

Cependant, la duchesse Catalina ignorait tout de cette attirance et continuait d'organiser des bals somptueux, espérant que son fils rencontre une femme digne de devenir la future duchesse. 

Mais pour Carlos, chaque bal n'était qu'un supplice, une épreuve où il devait paraître avenant et séduisant auprès de jeunes nobles pour lesquelles il n'éprouvait rien. 

Ses pensées s'échappaient vers Lando, et pour donner l'impression d'être engagé dans la danse, il se plongeait dans une illusion : il imaginait que c'était Lando qu'il tenait dans ses bras. 

Dans ses moments de rêverie, Carlos parvenait presque à oublier l'oppression de son rôle. 

La duchesse, quant à elle, observait son fils avec fierté et impatience, convaincue qu'il finirait par choisir une prétendante.

Le seul soutien de Carlos dans cette épreuve était Lucia, une servante fidèle. Lucia, observatrice et loyale, avait depuis longtemps deviné les sentiments de Carlos pour Lando. Elle avait surpris des regards furtifs, des excuses pour se rendre dans les jardins. 

Un soir, elle le trouva seul dans la bibliothèque, le visage perdu dans des pensées sombres. Se risquant à parler, elle lui glissa d'une voix douce :

- Monseigneur, pardonnez mon audace, mais votre cœur semble bien lourd ce soir. 

Carlos, surpris par tant de bienveillance, laissa tomber son masque de duc et lui avoua tout.

Lucia...mon cœur appartient à quelqu'un...quelqu'un que je ne pourrais jamais aimer librement. 

La servante le regarda avec compassion et, dès lors, devint sa confidente et alliée. 

Elle l'encourageait dans son amour, tout en le mettant en garde contre les yeux attentifs des courtisans.

En effet, certains nobles et courtisans du château observaient de plus en plus Carlos, intrigués par son comportement distrait et distant envers les prétendantes. 

OS F1 CarlandoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant