Chapitre 9

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-18 janvier-

Se faire toucher psychologiquement, c'est horrible.
Mais quand ça dépasse la barrière du psychologique au physique ça casse quelque chose d'encore plus grand , c'est abominable, ça rend les choses plus réel, plus ragoûtante. Ils ont envahie mon espace. Ils ont cassé ma confiance en moi.
Et on sait tous que casser c'est plus facile que réparer.
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Le réveil sonne, mais je n'ai pas la force de me lever, je sais que je suis faible et que c'est pas courageux de ma part mais je n'en ai pas la force. Je n'ai pas la force de croiser le regard moqueur de chaque personne, je n'ai pas la force de voir les regards suffisants de mes anciens amis, je n'ai pas la force d'écouter les moqueries, de voir le regard empli de compassion de mon ancienne meilleure amie, celle qui me connait le mieux mais qui ne bouge pas alors que je suis sûre qu'elle sait. Elle sait que je n'es rien fait, elle sait que je souffre mais elle ne bouge pas.

Ma mère rentre en trombe dans ma chambre, l'air furieuse
-tu penses que c'est comme ça que tu vas réussir tes études ? Tu penses que c'est parce que ton père et moi gagnons bien notre vie que tu vas pouvoir en bénéficier toute ta vie ? Est ce que c'est comme ça que nous t'avons élevé Ilyana ?
-je ne me sens pas bien maman
-tu prends un malin plaisir à sécher les cours de plus en plus, tu n'étais pas comme ça avant, où sont passés tes rêves de grand lycée prestigieux ?
Au même endroit que mon bonheur, aux oubliettes
-je suis désolée maman, je ne me sens juste pas bien aujourd'hui, j'y retournerai demain
-tu es vraiment une fille pourrie-gâtée !
Elle s'en va et je ne sais pas pourquoi mais ses mots me font fondre en larmes, j'ai juste besoin d'un câlin, de quelqu'un qui me prend dans ses bras et me dit que tout ira bien, qu'on m'aime et que c'est l'importance, qu'on sera toujours la pour moi.
Je me replis sur moi même et attends que mes parents s'en aillent, je sors mon téléphone et je suis encore une fois identifiée de partout, je retourne sur les photos, hier soir je n'ai eu la force de voir que les photos mais je n'ai lu aucun commentaire. Je sais que je ne devrais pas les lire, mais je me sens obligé de le faire, j'appuie sur la section commentaire et mon envie de pleurer réapparaît alors que je pensais avoir utilisé toutes mes larmes disponibles
"Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi ridicule qu'elle"
"Mais qu'elle pute, elle n'a pas honte ?"
"Je crois que sa mère regrette de ne pas avoir avorter"
"La raison de pourquoi faut pas retirer le droit à l'avortement"
"Sexy, elle fait payer combien ?"
"Si elle veut se suicider, qu'elle n'hésite surtout pas, je peux lui fournir une très bonne corde"
"C'est le genre de meuf qui ratte tout dans sa vie, mais si elle pouvait ne pas rater son suicide…"

Et ceux là ne sont pas les plus méchants. Ce sont les yeux inondé de larmes que je coupe mon téléphone et que je le jette le plus loin possible de moi, je me mets en boule sous la couverture le cœur lourd et la peur d'y retourner le lendemain.

Je me réveille en sursaut et je constate qu'il fait nuit. La cause de ce réveil précipité est un cauchemar, j'en fais de plus en plus ces temps-ci. Mon ventre gargouille, c'est vrai que ça fait deux jours que je n'ai pas mangé. Je me lève, je récupère mon téléphone et remarque un message de ma mère, elle dit qu'ils rentreront tard à cause du travail, comme d'habitude j'ai envie de dire. Je repose mon téléphone et je descends les escaliers, je me dirige vers le frigo et je constate que toutes nos photos de famille on été remplacé par des papiers, des rappels, des papiers du travail important. Ça me sert le coeur et me retire instantanément l'envie de manger. Ils les ont sûrement jeté parce que notre famille est moins importante que leurs travails, je suis moins importante que le travail...
Je repars me coucher, rêvant de rester dans mon lit éternellement.

Entre la vie et la mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant