-26 janvier-
Je pensais avoir répondu à toutes mes questions de base, qu'est-ce que je veux faire plus tard, est ce que mes parents m'aiment réellement, avec qui je veux finir ma vie, est ce que je veux me marier, est ce que mes amis sont mes meilleurs amis, est ce que je suis heureuse etc.
Vous savez les questions qui font partie du développement personnel, ceux qu'on se pause au début de notre vie et qu'on se repose au début de l'adolescence. Je ne pensais les revoir qu'à l'âge adulte et pas en totalité non plus . Mais ils sont là, comme quoi notre vie peut être bouleversée et tout ce qu'on pensait acquis peut ne plus l'être.
.......................................Je suis assise là sur le banc du lycée, voilà une semaine que tout cela s'est passé. Quand je suis retournée au lycée, on m'a regardé encore plus que d'habitude, les moqueries étaient présentes cependant je n'y faisais pas attention, j'étais trop occupée à penser à ma famille, mon père m'évite, il n'est même plus à la maison, maman quand à elle, elle m'a proposé une sortie, c'était pour aller à la piscine, ça fait longtemps qu'on a rien fait ensemble malheureusement j'ai du refuser, au vu de l'état de mes bras. Elle a eu l'air étonné mais ne s'en est pas sentit offusquée. Elle m'a plutôt proposé de faire les magasins samedi j'ai évidemment accepté, ça me ferait du bien et ça fait longtemps que je n'ai pas partagé quelque chose avec ma mère, je sais qu'elle le fait simplement par culpabilité mais ce n'est pas grave c'est toujours ça.
Mon ventre gargouille me sortant de mes pensées mais je ne sors rien de mon sac parce que je sais qu'il n'y a rien, voilà une semaine qu'on dépouille mon déjeuner mais tant pis c'est la vie après tout. Je pars en direction de mon casier, ou les insultes s'entassent jusqu'à en devenir un amas de noirceur sur mon casier. En fait je me suis trompée voilà tout. Même mes parents ne me croient pas. Enfin ne veulent pas m'entendre. Tant pis, j'avance et puis voilà. Je peux pas les forcer après tout.
Je prends ce dont j'ai besoin et j'avance mécaniquement à mon prochain cours en évitant les rires, les moqueries, les croches pieds, les insultes etc j'y suis habituée maintenant. Je crois que le pire au début, c'est les regards sur moi et surtout les photos, maintenant je m'en fiche, qu'ils me regardent tous je suis habituée.De toute manière, ça va mal avec ma famille, j'ai pas d'amis,j'ai déjà vécu de maintes humiliations, tout le monde me hait et me le montre bien qu'est ce qui peut être pire ?
Je continue les cours, je ne dirais pas que j'ai décroché car mes notes sont toujours excellentes mais je ne participe plus.
Enfin ça c'est jusqu'à aujourd'hui, le professeur d'anglais nous rend les copies et lorsqu'il me tend la mienne le regard baissé, la colère me prend en voyant ma note mais la déception prends le dessus puis la peur, mes parents vont encore me disputer ou pire se disputer.
Ça y est ils m'ont tout pris, je n'ai plus d'avenir maintenant, un 2, comment j'ai pu avoir un 2 en anglais ? Je me déçois.Je suis de retour chez moi, sur mon lit, mon père cuisine et ma mère met la table, habituellement c'est moi qui le fait mais je leur ai dit que j'avais pas faim, ils ont sûrement cru que je voulais éviter papa mais à vraie dire je lui en veux plus, c'est surtout pour ma note je sais qu'ils vont me poser des questions dessus, ils connaissent toutes les dates de mes évaluations. Et je ne suis pas prête à leur dire.
Je prends mon téléphone et je vais sur les réseaux sociaux ça fait longtemps que je n'ai pas scroller comme une adolescente normale. Je tombe sur une vidéo de moto et mon premier réflexe aurait été de l'envoyer à Bri mais je me souviens qu'elle n'est plus ma meilleure amie, je n'ai plus de copain , d'amis non plus. J'allais reposer mon téléphone quand la tentation de voir les ragots me prends, j'espère qu'il y en aura un plus gros que celui où je suis mêlée pour qu'on m'oublie enfin.
Ce n'est pas le cas.
Il y a toujours les photos de moi en serviette ou tout le reste mais il n'y a pas de nouvelles photos, juste encore plus de commentaires.
Je pose mon téléphone ne désirant pas les regarder, je me retourne sur le dos et ferme les yeux cinq minutes.Cinq minutes qui ont duré deux heures apparemment, quand je me réveille, il fait nuit , je m'étire et sors de ma chambre, descends les escaliers
et je me dirige vers la cuisine, j'ai soif, je me sers un verre d'eau, je le boit et mets mon verre dans l'évier je me tâte à l'abandonner la mais finis par le laver après tout ce n'est qu'un verre, je relève les yeux vers la fenêtre et ce que je vois me fais lâcher le verre des mains, il tombe dans l'évier dans un léger bruit, l'éponge y tombe également. Et la première chose à laquelle je pense c'est à ma mère, elle va être dévastée.
Mon père est devant une voiture rouge, il embrasse une femme que je connais très bien, cette même femme qui va dîner demain avec nous, cette femme que je connais depuis petite, cette femme que ma mère connait depuis longtemps , cette femme que ma mère aime, sa meilleure amie.Sylvia.
Mon père lui sourit, elle rentre dans la voiture et s'en va mon père se retourne et ses yeux croisent les miens, nous figent dans le temps. Il m'a vu, la lumière de la cuisine est allumé et il sait que je l'ai vu les lumières de dehors m'ont permis de voir chaque détail, il se frotte le visage avec ses mains puis se dirige vers la porte d'un pas déterminé, pour ma part je n'arrive pas à bouger, je suis tétanisée. Il entre et me fait face, il décide de parler le premier
-écoute ce n'est pas ce que tu crois
-et qu'est-ce que je crois ?
La colère prends le dessus en imaginant maman quand elle l'apprendra
-écoute ma fille, je n'aime pas le ton que tu prends avec moi. Tout le monde commets des erreurs.
-c'est une bien belle erreur
-et ta note ? Tu penses que je ne le sais pas ? Je l'es vu sur le site, ta mère n'est pas encore au courant tu ne voudrais pas qu'elle le soit ?
Qu'elle soit déçue de toi ?
-je pense qu'elle l'oublierait vite quand elle saura
-écoute, on peut faire un échange toi et moi
-oui, je ne dis rien
-c'est ma fille ça, merci mon cœur
-pendant une semaine, si tu ne lui as rien dis je le ferais moi même
-non !
Il semble en colère, moi je semble indifférente, il sait que j'ai l'avantage
-ecoute j'ai mieux, tu dis rien et je m'en vais. Comme ça, ça ne lui brise pas le coeur, elle ne quitte pas sa meilleure amie , ta mère et moi nous quittons en bons termes et tout se passera sans conflits et sans douleur pour ta mère qu'en penses tu ?
Je suis tiraillée d'un côté je pense que ma mère mérite la vérité mais d'un autre côté, je ne veux pas qu'elle soit malheureuse, elle mérite d'être heureuse et je ferais tout pour.
-tu n'as pas longtemps et je veux que Sylvia s'en aille directement après le dîner d'ailleurs je veux que tu m'en dispense invente n'importe quoi, je rentrerai plus tard je ne veux pas avoir à mentir en face des yeux de ma mère.
-et tu ne diras rien ?
-non mais je ne veux plus vous voir tout les deux
-bien, je comprends. Mais je veux que tu saches que ça ne change en rien le fait que je t'aime et j'aime beaucoup ta mère
-non, si tu nous aimais, tu n'aurais rien fais de tout ça.
-je ne parlerai pas de ta note ni même scolaire
-dois je t'en remercier ? Ça ne vaut rien, tu viens de briser notre famille.
Je m'écarte finalement du lavabo retrouvant l'usage de mon corps, je passe à côté de lui et avant de remonter je conclue
-et ça tu vois, c'est impardonnable.Je suis allongée sur le dos dans mon lit, je crois que c'est de ma faute, j'ai testé le sort en demandant ce qui pouvait m'arriver de pire. Ma famille est véritablement brisée, mon cœur aussi. Comment vais je pouvoir regarder ma mère dans les yeux maintenant ? Je vais ouvertement lui mentir et tout ça pour protéger deux personnes qui n'en valent pas la peine ! Mais je pense que c'est mieux comme ça. Elle ne sera pas triste et les gens toxiques pour elle s'en iront d'eux même je pense que j'ai fais la meilleure des choses à faire. J'essaie de m'endormir mais le sommeil ne vient pas.
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Entre la vie et la mort
Acak"Pour toi maman, Je sais que tu tomberas dessus et si c'est le cas c'est que je suis enfin passée à l'action, ne soit pas triste maman , c'est mon choix, c'est le seul choix que je puisse faire pour être heureuse. Mais je ne peux pas te quitter et t...