Chapitre 14

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-2 mai-

La confiance en soi c'est important, c'est vrai c'est ce qui fait l'être que l'on devient. Mais comment avoir confiance en soi quand on se sent mal, humilié, sale ? Comment avoir confiance en soi quand on ne s'aime pas ? Et comment avoir confiance aux autres quand on n'a pas confiance en nous même. Comment faire confiance à la vie, aux gens quand ils nous ont tué de l'intérieur ? Comment vivre quand on vit dans la peur de recevoir le prochain coup de son voisin ?
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Le réveil sonne, je le laisse sonner un peu avant de l'éteindre, ce qui est absurde puisque j'étais déjà réveillée. Grâce à ces fréquents cauchemar, je ne dors plus car je n'arrive pas à me rendormir après. Je me lève et je m'habille, je ne fais plus d'effort vestimentaire, c'est jogging, tee-shirt à manches longues et veste, tout est en blanc ou en violet j'adore ces deux couleurs, j'adore toutes les couleurs mais surtout le violet et le blanc, je me fais une queue de cheval vite fait, je me brosse les dents et me lave le visage et je suis prête à partir, j'attrape mon sac et une enveloppe s'y échappe, je l'attrape et constate qu'il y a un billet de cinq euros à l'intérieur, sur l'enveloppe c'est écrit "argent pour le bal", ça ne peut venir que de ma mère, elle veut être sûre que j'y aille. Je souffle mais la prends tout de même, je sors et marche vers mon lycée tout en pensant au bal, je n'ai vraiment pas envie d'y aller, je ne suis pas excitée à l'idée de me faire jolie ni même d'aller à un bal, en fait ça me fait l'effet inverse, ça me dégoûte. Si j'y vais c'est seulement pour ma mère.

La vérité, c'est qu'en ce moment je me sens étrange, je n'ai plus envie de rien, je ne fais que dormir et au contraire, la nuit je n'arrive pas à dormir à cause des cauchemars j'ai l'impression d'être dans une boucle, une spirale qui me tue de l'intérieur, je n'ai plus de but, plus d'envie, ce qui me raccroche à la vie c'est cette petite nuance de blanc et de violet dans ma vie, c'est ma mère et ce petit désir de vivre, une minuscule flamme que je chéris affectueusement de cette tempête prête à détruire la minuscule partie de moi même qui me reste, comme elle a détruit le reste.

J'arrive au lycée, c'est ce qui me sort de mes pensées, je me dirige vers ma classe et écoute les cours d'une oreille absente, je vais au prochain cours d'un geste mécanique et cela jusqu'à la pause de l'après midi.
Je me dirige vers le stand où sont vendus les tickets pour pouvoir aller au bal, une queue s'y est déjà formé, je me dirige au bout de la file et j'attends comme les autres, certains me dévisagent ne s'attendant sûrement pas à ce que je vienne et ils ont bien raison, je ne serais pas venu si j'avais pu mais un marché est un marché. Lorsque mon tour arrive, j'écris mon prénom et mon nom sur la liste Lana me toise de l'autre côté de la table
-comment oses tu ?
À mon tour de la toiser.
-bon Lana, d'accord on va partir du fait que je suis sortis avec le copain de Shana. En quoi ça te concerne ? C'est toi que j'ai trompé c'est avec ton mec que ça c'est passé ?
Je la vois devenir rouge de colère
-j'ai vu ma meilleure amie brisé à cause de toi ! Je vais te le faire payer et le fait que tu oses aller t'amuser alors qu'elle ne le peut pas, que personne ne le peut car de par ton égoïsme tu as gâché la vie de tout le monde, ça me dégoûte et ça me met dans une profonde colère, si eux ne veulent rien faire d'autre que se
moquer et mal te regarder c'est leur problème mais moi je veux que tu payes.
-tu veux me faire payer quelque chose que je n'ai pas fait tout ça parce que vous êtes triste qu'Antoine soit parti, et qu'il fallait que quelqu'un paye pour ça.
Derrière les gens commencent à s'impatienter, une fille qui est dans l'une de mes classes mais dont je ne me souviens pas le prénom me tends un ticket, je le prends et je lui donne les cinq euros en échange, je la remercie et me tourne prête à partir.
-tu vas le regretter.
Ce qu'elle ne sait pas, c'est que je le regrette déjà. Peu importe la promesse faite à ma mère je n'aurais pas dû acheter ce ticket, j'aurais pu prétexter qu'il n'y en avait plus, peu importe mais y aller est la pire des idées. Au pire je n'aurais qu'à y aller une petite heure pour faire acte de présence puis voilà tout, faisons ça, c'est une bonne idée.
Je décide de sécher le reste de mes cours de l'après midi pour aller en ville, j'ai envie d'un café et comme c'est la première chose dont j'ai envie depuis bien longtemps, je ne m'en prive pas. Je prends le bus pour aller au centre ville et me promène dans les rues, au milieu de magasin, de restaurant, de fast food etc. Je décide de m'assoir et je contemple les gens qui passent, certains on l'ait pressé d'arriver à leur destination, d'autres ne semble pas savoir où aller ou sont plus décontracté. Les vêtements, l'attitude change pour chacun d'eux. Une serveuse me coupe dans ma contemplation pour me demander ce que je souhaite, je lui demande un café noir et j'y retourne, cette fois ci je ne contemple pas les gens en général mais un par un, une fille passe, elle est blonde, un jolie blond vénitien, elle a des lunettes, elle porte un jean qui met en valeur ses hanches, elle a également une chemise blanche presque transparente. Mon regard se pose sur un petit garçon, il porte un short et un tee-shirt, il a un ballon dans les mains et s'en va en courant. Encore une fois je fus coupé par la serveuse qui posa mon café sur la table avant de s'en aller, je l'a regarde d'un œil nouveau, je remarque ses cernes sur son visage malgré son sourire, signe de grande fatigue doit-elle travailler dur pour poursuivre ses études elle m'a l'air jeune, ou à t'elle un enfant à nourrir, ou peut-être des frères et sœurs ou ses parents malades, il y a tellement de possibilités et c'est maintenant que je constate que tout le monde a des problèmes.

Est ce rassurant ? Je ne sais pas.
Est ce que je dois arrêter de me plaindre et essayer de remonter la pente parce que tout le monde à des problèmes dans la vie ? Je pense que oui.
Est ce que je pense y arriver ? Non.
Pourquoi ? Je n'en ai pas la force ni le pouvoir.
Puis je au moins essayer ? Sans doute.

Mais pour l'instant, essayer de trouver les problèmes des autres m'aide à ne pas perdre la face. Comme j'aimerais que personne n'ai de problème. Je continue à chercher la cause des malheurs de chaque individu que mes yeux croisent lorsque mes yeux tombent sur cinq jeunes, ils s'assoient près de ma table pour commander à boire, ils rigolent, s'amusent , mon regard se pose sur une fille blonde elle tient la main de son copain à sa droite et parle à la fille en face d'elle, elle paraît heureuse, détendu, elle porte un perpétuel sourire, ses yeux brillent de bonheur et lorsqu'elle se met à rire à quelque chose que son copain lui chuchote à l'oreille, je me demande si moi aussi j'étais comme elle avant, si j'avais les mêmes yeux brillants, le même sourire et je devine la réponse, je pose une pièce de deux euros sur la table et je m'en vais sans même avoir bu une seule goutte de mon café maintenant froid et surtout sans me retourner vers la fille que j'étais avant.

Entre la vie et la mort Où les histoires vivent. Découvrez maintenant