Le manoir blackwood 🕯️

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(Pour une expérience encore plus immersive il est conseillé de mettre une musique creepy-victorien.)

...

Comme à mon habitude, je prenais ma marche quotidienne à travers la ville. Elle était silencieuse, mystérieuse, les rues pavées de roche était sombre et ne donnaient que très peu envie d'être explorer pour certain. Cependant, je me sentais à mon aise dans cette atmosphère sombre et mystic. Il y avait un sentiment de solitude qui m'apaisait l'esprit  et comme à chaque fois je me sentais libre.

Les lampadaires à l'huile éclairaient les rares recoins des maisonnées, entasser les une sur les autres. Par moment, des calèches défilaient à mes côtés, faisant raisonner les sabots sur la pierre grisâtre. Les nuits se faisaient de plus en plus fraîches, et les feuilles avaient commencé à prendre cette teinte rougeâtre qui me fascinait tant.

L'automne était enfin arrivé à nos portes, et avec elle il y avait ses fantômes... Je marchais, me glissait dans les petites ruelles étroites. Mon long manteau noir virevoltait dans la brise, me faisant tenir davantage ma lampe à l'huile qui était ma seul source de lumière. J'empruntais de nombreuses rues et de chemins terreux pour finalement, déboucher aux abord d'un portail en fer forgé. Je m'étais hélas perdu en ces lieux une seconde fois. Mon corps me ramenait constamment sur ce chemin sans que j'en connaisse la raison exacte. S'était comme si ses portes lugubres étaient des aimants, qui guidaient mon corps involontairement jusqu'à elles.

Pourtant, les lieux était loin d'être rassurant et c'est ce qui me rassurait le moins.

Le manoir Blackwood, était engloutis par une forêt dense et sombre. Souvent connue pour être hanté juste avant minuit. Nombreuse était les personnes ayant disparue ici bas, mais aucune âme ne semblait réellement y vivre ou tout du moins son propriétaire était lui aussi un être fantomatique...

Depuis toujours, je ressentais une sorte d'angoisse, comme si j'appréhendais ce qu'il se trouvait de l'autre côté de se portail. Un mauvais pressentiment s'installait dans mon esprit alors que je fixais longuement ce qui se trouve au-delà de l'entrée. J'avais une boule de frayeur qui me lacérait les entrailles et pour confirmer mon effroi un corbeau nauséabond par son cri vient approuver ce sentiment.

Soudain, j'entendis non loin un craquement sec—des brindilles qui se brisaient sous le poids d'une chose. Mon cœur s'emballait, et je sentais un frisson glacial parcourir ma colonne vertébrale. Brusquement, la certitude d'être observé m'envahissait, comme si l'obscurité elle-même retenait son souffle.Je n'étais plus seul...
Je tendis ma lampe d'une main tremblante vers l'origine du bruit, mes doigts crispés sur le manche. La lumière faiblarde perçait à peine l'épaisseur des ombres, mais j'insistais, plongeant chaque centimètre d'obscurité dans un faisceau inspecteur.

Brusquement, un mouvement furtif comme un glissement presque imperceptible, attirait mon attention dans le coin de mon angle mort. Un battement de cœur plus fort que les autres me bloquait la respiration. Quelque chose se tapissait là, je pouvais le sentir dans chaque fibre de mon être, tout juste hors de portée de la lumière. L'ombre se déplaçait, silencieuse, calculée, comme si elle attendait le moment parfait pour se révéler... ou pour frapper...

Avant même que je puisse reculer, une silhouette spectrale et livide slalomait en ma direction, comme surgie du néant. L'entité avançait à une vitesse fulgurante. Ses yeux jaunâtres perçaient la nuit, fixes et glacials, m'enserrant dans une emprise dont je ne pouvais me défaire. Je ressentis... la peur , la vraie !Lentement, un sourire sinistre se dessinait sur son visage défiguré, déformé par des cicatrices profondes, tandis qu'une mare sombre et visqueuse s'étalait à ses pieds, un filet de sang s'écoulant comme s'il saignait encore d'un drame ancien. Ses longs bras squelettiques s'étendaient, se tendant vers moi avec une lenteur hypnotique, comme une invitation macabre à le rejoindre dans un monde d'ombres.

Je me retrouvai figé, mes pieds ancrés au sol par une peur viscérale, incapable de détourner le regard de ce spectre cauchemardesque. Juste au moment où ses doigts glacés semblaient presque m'effleurer, l'étrange apparition se dissipait brusquement face au portes en fer. Je clignai des yeux, cherchant sa silhouette dans l'obscurité, mais il ne restait plus rien. Seul un nuage de fumée pâle flottait encore dans l'air, s'évanouissant lentement comme un souvenir d'horreur.

Je reculai, essayant de calmer mon souffle, le cœur battant encore à tout rompre.

Avais-je vraiment vu cette chose, ou était-ce un jeu tordue de mon esprit ?

Dans la nuit silencieuse, je lançais un dernier coup d'œil, mais l'endroit était redevenu étrangement vide, brumeuse même, comme si cette vision cauchemardesque n'avait été qu'un mirage. Pourtant, au sol, une goutte de sang encore fraîche m'assurait que, pour cette fois, je n'était peut-être pas entièrement fou.

Je me penchai lentement, tendant la main avec hésitation vers cette matière visqueuse et dégoûtante, les doigts tremblants d'une crainte incontrôlable. Dès que je la touchai, un frisson glacé me traversait l'échine. Mon cœur se figeait ...C'était du véritable sang, poisseux et encore tiède sous mes doigts...

À SUIVRE...

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