Réalités

A contre courant

Entre espoir et désespoir, entre religions et coutumes. Choix limpide ? Quelle orientation donner à sa vie ?
Enfant de famille modeste, tu ne peux pas...non tu ne veux pas ; enfin je dois dire que tu n'as pas le choix.
Le choix de prendre ta vie en main, le choix de faire comme bon te semble.
Ta vie est vouée à l'échec selon l'un de tes parents. Tout le monde te voit comme une bête de foire, pourtant tout est si normal chez toi.
Entre bizarreries, moqueries et conneries tu ne sais plus à qui donner ta confiance.
Enfance bafouée et déchirée par plusieurs coups assommés par la vie.
Stigmatiser depuis ton jeune âge car tu viens d'une cité ouvrière.
Harcelée physiquement et moralement par l'une des personnes de confiance de ton entourage.
Ta mère te voit comme un coup manqué, elle ne veut pas t'entendre ou te sentir, non elle ne peut pas.
Que faire, que dire ou quoi penser dans cette situation ambiguë ? C'est quand même ta mère, elle doit être capable d'aimer son enfant qui est la chair de sa chair, le sang de son sang.
A l'école tu te laisses bousculer par les autres de peur qu'ils ne s'en prennent à toi. Peur de faire face à la réalité qui est certes dure à entendre et surtout comprendre pour ton jeune âge.
Espoir, désespoir, déceptions et regrets.
Tu vis dans ce quartier dit ''pauvre'' où la misère bat son plein. Ton père essaie de tout faire pour ta scolarité. Il se donne corps et âme pour pouvoir te nourrir et payer les factures.
Tu lâches le collège après quelques années car ton père n'en pouvait plus financièrement, c'était à peine s'il travaillait. Mais il a toujours été de ton côté malgré les coups bas de ta propre mère.
Tu commences à bosser dur dès ta majorité pour subvenir à tes besoins et celle de tes frères et sœurs.
Tes parents seront toujours là pour prendre soin de tes finances, et s'assurer de ce que tu perçois leur reviennent de droit. Car, tu ne pouvais pas t'imposer ni t'opposer face à eux, c'étaient quand même tes parents.

Tu ne lâches rien, tu te donnes à fond dans ce que tu fais. Malheureusement, tu perds ton gagne-pain pour des raisons inconnues.

Tu te fais de nouveau embauchée, mais pour ta mère c'est tout ce que tu mérites du moment que ça paie.
Tu te fais virer et tu cumules les emplois de gauche à droite.
Tu essaies tant bien que mal de t'en sortir, bien que la vie soit contre toi.
La vie ne te fait pas de cadeau, tu es touchée par une grave maladie qui suscite une opération délicate.
La nouvelle tombe, tu ne pourras jamais avoir d'enfant...Choc émotionnel violent.
Déception pour ta mère qui voulait être grand-mère.
Comment peux-tu être l'aînée d'une famille et ne pas avoir d'enfant ?
Tu sens la pression monter subitement, tu as le cerveau en feu. Tu ne peux plus réfléchir. Tu es en pleine dépression. Tu explose de l'intérieur.
Quelqu'un te propose un poste très bien rémunéré, malgré le fait de ne pas être bien dans ta peau, chaque jour est un combat perpétuel.
Tu fais de plus en plus d'efforts pour gravir les échelons, cependant tu te fais des ennemis car tes patrons ne te traitent pas à ta juste valeur.

Socialement, tu vis correctement avec la plupart des gens, certains tentent de te rabaisser ou de te jeter la pierre malgré tout ce que tu as fait pour eux.
Tu te relèves toujours la tête haute et tu avances. Par moment, tu as dû avancer à quatre pattes, la faiblesse te consumait, la fatigue se faisait sentir de plus en plus.
Tu ne pouvais pas t'arrêter là. Tu ne pouvais pas, tu ne devais pas...non tu ne peux pas t'arrêter tout simplement.
Tais-toi et avance !! Avance car le futur va être joyeux et gratifiant, tu te le répétais en boucle tous les jours, c'était devenu ton mantra.
Hélas, tu apprends que tu ne seras pas promue car tu penses différemment.
N'est-ce pas ça le but du partage ; prendre toutes les idées et en discuter pour avancer.
Ton manque de confiance se dégrade et tu te laisses aller en faisant des choses qui sont dénaturées.
Cela commence par une cigarette puis tu croises d'autres personnes qui te feront goûter à un petit joint.
Le même joint dont tu n'as pu t'en défaire durant 2 ans.
Ta vie prend un autre tournant, tu te vois offrir un poste très compliqué mais ayant le sens de la persévérance tu acceptes la proposition.
Ta vie prend une autre tournure et tu commences vraiment à te sentir '' vivante'' car durant toutes ces années tu étais une vivante mais sans vie. Tu n'avais ni joie, ni envie de continuer cette vie, vie de merde si j'ose dire. La vie ne t'a pas fait de cadeau et elle ne t'en fera jamais et ça tu le sais déjà.
Sortir de ce trou noir de désespoir, de cette marée noire de tristesse et surtout de faiblesse.
Tu reprends confiance et tu décides de vivre, vivre pour toi et non pour les autres.
Puis un jour tu découvres ton potentiel à aller de l'avant, rebondir sur les situations complexes.
Tu trouves la force d'avancer pour gravir les marches professionnellement.
Tu te sens vraiment en forme car plus de joint plus de vilain.
Répète ton mantra : Tais-toi et avance.
Tu te fais violence, tu restes méfiante car la vie te jette à terre plusieurs fois. Tu gravis les échelons, tu as des montées en compétence extraordinaire. Tu n'arrives pas à croire à tous ces changements et revirements de situation.
Tu reçois des félicitations, de la part de ceux qui t'ont traité comme du bétail auparavant et maintenant ils sont à tes pieds, ils te voient grandir et acquérir de plus en plus de titres.
Malgré tout le mal qu'ils t'ont causé, tu as accepté d'avancer et de laisser tomber toute cette haine qui te déchirait de l'intérieur. Gros travail de développement personnel, ou maturité ?
Tu as juste pris le temps de te dire que les haïr te fera souffrir et ce n'est pas le moment de souffrir.
Le moment est venu pour toi de jaillir parmi tous ces requins, ces dominateurs et ces pervers narcissiques que tu as connus.
Le passé reste là où il est !
Répète ton mantra : Tais-toi et avance !
C'est le moment pour toi de briller de mille feux et de faire savoir au monde que tu existes.
De découvrir les belles choses de la vie, qui sont tout simplement les promenades entre amis, les soirées cinéma et l'écriture qui t'ont permis de sortir de tout ça.
Tu as toujours voulu avoir quelqu'un pour te tenir la main quand ça n'allait pas. Qui t'aurais dit de tenir bon, ou qui t'aurais aidé à décrocher pendant ta phase de junkie.

Personne n'était là tu as voulu et tu devais t'en sortir : tu l'as fait toute seule. Aujourd'hui je suis fière de voir que tu reprends ta vie en main certes, tous les jours ce n'est pas une partie de plaisir mais tu l'as fait. Rends-toi bien compte de ça...
Chaque jour est un éternel combat que tu mènes pour ne pas replonger dans cette solitude et surtout dans cette vie de débauche que tu as longuement été obligée de mener.
Mais c'est cette vie qui t'a permis de donner le meilleur de toi et a fait de toi ce que tu es aujourd'hui.
Sans cette vie il n'y aurait pas eu le vrai toi. Tu as connu beaucoup de peines, de désarroi et de colère pour dire stop. Tu as pu arrêter l'hémorragie quand il était encore temps. Tu as pu reprendre ta vie en main.
Les tentations seront toujours présentes, mais n'oublie jamais d'où tu viens et ce que tu as enduré pour en arriver là.
Ose dire oui à la vie, ose dire oui j'ai réussi malgré tout, ose vivre, car survivre n'est pas une option pour toi.
Tu apportes détermination et persévérance a ceux qui t'entourent aujourd'hui car tu as cru en toi.
Dorénavant tu peux remplacer pleures, faiblesses, dépressions et peine par courage, force, détermination, joie, persévérance et surtout gratitude. Oui tu as raison de dire merci à la vie de t'avoir malmenée.
Toute chose arrive pour une bonne raison et la raison peut te sembler juste ou injuste cela dépend tout simplement de ton point et de ton angle de vue.
A contre-courant, tu as persévéré.
A contre-courant, tu t'es relevé.
A contre-courant, tu as avancé.
A contre-courant, tu as osé.
A contre-courant, tu t'es battu.
A contre-courant, tu as réussi.
A contre-courant, tu es fière de ce que tu es.
A contre-courant, tu as repris ta vie en main et tu es le maître de ton destin.
A contre-courant, tu vis simplement.
A contre-courant, tu respires le bonheur.