(Hellow!! Comme promis, la suite! Un peu de plot, un peu de lore, un peu de rapprochement, un peu de Galère, beaucoup de Mothika <3 )
(Merci à tout les nouveaux lecteurs, vous êtes des sucres!)Je sais que les vamps ne viennent pas ici, près des boulevards encombrés de voitures même aux heures les plus jeunes de la nuit, mais je suis quand même reconnaissant que mon assassin ait cru bon de dissimuler son épaisse tignasse de neige et ses deux tresses blanches sous le dos d'un lourd cuir noir.
Bon, vis ton design de RPG japonais, certes, mais au moins il a pas l'air d'un dandy paumé chez les traines lattes. Ici, je passe inaperçu, pas lui.
Vu comment les gens le matent déjà, j'imagine pas s'il s'était ramené avec son attirail de Victorien supplément accent de Valachie et jabots en dentelles.
Et, idée de génie, il n'a pas pris son épée.
Je marche près de lui à travers la foule plus que chamarrée qui se presse sur les trottoirs et à travers laquelle il navigue avec plus d'aisance que j'aurais imaginé...
Et j'arrive pas à me tenir vraiment loin de lui... Mon épaule le frôle alors que j'aimerai mettre plus de distance entre nous... Par sécurité. Pour préserver ce qui reste de ma pauvre santé mentale.
La marque me tire vers lui plus encore que le sceau qui m'empêche de me barrer en riant dans la nuit comme un maniaque. Je suis un clébard avec une laisse qui se frotte sur la cuisse de son maître et qui en redemande.
Mais ma poitrine fait si mal... Tellement mal... Entre ça et la faim je suis à deux doigts de plonger ma tête dans la friteuse d'un des vendeurs ambulants qu'on arrête pas de croiser, parce que je suis persuadé que ça serait vachement plus agréable...
Alors en attendant je fume clopes sur clopes d'un des paquets que j'ai emmené avec moi, et je pense que j'ai l'haleine d'un fond de cendard de la veille. Loverboy un jour.... Un vrai charmeur, je sais.
Entre ça et le fait que j'ai pas encore pu changer de T-shirt, je dois vraiment refouler du goulot encore plus qu'un rescapé de fin de soirée...Néanmoins, parce que ma distraction en ce moment, c'est de lui péter les couilles, je ne peux pas m'empêcher de revenir encore sur son idée.
"Un Burner?" je demande. "Tu veux qu'on chope un Burner? T'es quoi exactement? Un dealer?"
Parce que j'en connais des gens qui utilisent des téléphones prépayés, hein, vu les milieux dans lesquels je traînes. Et c'est rarement pour commander des taxis.
"Pas vraiment," il a l'air amusé. "Qu'est-ce que je pourrais bien pouvoir revendre, selon toi?"
"Des fausses promesse?" Je balance, alors qu'on progresse vers une des épiceries du coin ouvertes nuit et jours, qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il y ait des ouragans ou des pluies de sauterelles. Rien n'empêchera le noctambule avisé d'accéder à sa bière et à son paquet de chips. Ni Lula d'aller acheter ses nouilles lyophilisées.
Je l'entend distinctement rire sous cape. Et quand je glisse un regard vers lui, je vois ce petit sourire ourler ses lèvres. Me faisant contempler avec un œil détaché le fait que certains ont accepté une damnation éternelle pour moins que ça.
Quelle chance, je suis déjà condamné aux enfers. Droit vers le cercle nul. Celui pour les abrutis.
Il parait qu'on vous y attache à des chaises chauffées à blanc pour vous faire mater en boucle tout les moments les plus embarrassants de votre vie.
Mon existence étant une suite ininterrompue de gamelles aussi douloureuses que métaphoriques, j'espère que les diables s'en feront une belle compil' pour se passer lors de soirées d'entreprise."Je ne suis pas le gourou d'une secte," reprend Mothika, "ne t'en déplaise."
Je hausse les épaules, grillant ma clope avec la manie d'un expert comptable en fin de rendu de rapport trimestriel. Ignorant la faim qui me ferait presque prendre les hot-dogs puants du coin pour quelque chose d'envisageable.
"Tu sais quand même qu'il faut acheter un burner, et où en trouver un."
"Je n'ai pas passé mes six siècles et demi d'existence à regarder la peinture des murs s'écailler," me signale mon assassin avec détachement. "Je me suis tenu au courant de la technologie. Et quelqu'un dans mon cas doit savoir comment passer sous les radars."
Je renifle, amusé, avant d'écraser mon mégot sous ma godasse et de l'envoyer en lob dans la poubelle la plus proche.
"Oh je vois," je lui jette mon plus beau sourire narquois. "On est un délinquant. Un blouson noir. Un zazou. Un beatnik. Un mauvais garçon."
Il roule des yeux, mais je sais qu'au fond, il se retient de sourire.
"Un loubard," je rajoute, d'un air de conspirateur.
"Oh, par toutes les strates de enfers..."
Je le suis par la porte coulissante de l'épicerie, ce qui m'empêche de continuer à le faire tourner en bourrique, mais... Quelques instants j'ai eu l'impression de retrouver une discussion normale avec Bones et Lula... Cette idée me fige une seconde...
Sensation de normalité et de complicité que je ne sais pas comment accueillir...
Mais je le rattrape vite alors qu'il va directement au comptoir, essayant de me filer mentalement un coup de pied au derche pour me remettre les idées en place.
"J'ai des trucs à acheter, tant qu'on est là," je lui signale, le tirant par le blouson, et chopant un panier de plastique moche au passage, l'entraînant dans les rayons.
Il me suit sans protester, un air de vague curiosité sur le visage. Il est pas contrariant, pour un kidnappeur, vraiment. Toute une éducation à refaire.
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MOTHIKA - Âmes-Soeurs Nocturnes (BoyxBoy)
Vampire(TW : contenu adulte, smut, bl.) Valère est un jeune vampire qui aime autant sa vie de débauche qu'il déteste ses congénères. Il se tient très loin des autres Vampires et du tribunal Nocturne, et préfère picoler avec son meilleur copain Lycan, et L...